Agent orange/dioxine : le plus grand écocide du 20e siècle

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Agent orange/dioxine : le plus grand écocide du 20e siècle

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Dans un ouvrage intitulé Agent orange : Apocalypse Vietnam , à paraître le 5 juin 2010, André Bouny revient sur les épandages d'agent orange durant la guerre du Vietnam : 4,8 millions de personnes directement touchées, un écosystème détruit, des répercussions sanitaires aujourd'hui encore. Et des victimes de plus en plus nombreuses qui attendent toujours que justice soit faite...

Ce document (ISBN: 978-2-917112-11-3 - Prix: 23 euros), de 416 pages et plus de 100 illustrations : cartes, images d'archives et photographies, est publié par les Éditions Demi-Lune, 18 rue Eugène Sue - 75 018 Paris. Courriel : contact@editionsdemilune.com. Contact presse : Roxane Caillon. Tel: 06 87 32 67 64. Courriel: roxane.caillon@gmail.com. Il bouleverse sur un sujet resté dans l'ombre, illustré par de grands photographes : Jan Banning, Alexis Duclos, Philip Jones Griffiths et Olivier Papegnies.

 L'effroyable réalité d'un écocide chimique

Si l'histoire de l'utilisation des poisons, (venins et toxiques) remonte à la nuit des temps, la synthèse chimique a permis d'en démultiplier les effets maléfiques. La guerre du Vietnam fut ainsi la plus grande guerre chimique de l'histoire de l'humanité. L'objet de ce livre est d'expliquer précisément comment et pourquoi.

On y apprend de quelle façon, aujourd'hui encore, un demi-siècle après le début des épandages, la dioxine pénètre dans l'organisme, quelles maladies elle engendre, et les terribles effets tératogènes qu'elle inflige aux enfants.

La description scientifique des agents chimiques utilisés est aussi précise que la technologie méthodique mise en oeuvre. Celle de l'effroyable catastrophe écologique fait prendre conscience que la destruction du règne végétal précède et précipite une dévastation plus terrible encore.

Les nombreuses photographies exceptionnelles, signées de très grands noms, illustrent l'ampleur de la tragédie actuelle. Cartes géographiques, documents d'archives inédits et témoignages États-uniens viennent démontrer l'intentionnalité de ce véritable écocide. L'auteur propose en outre un nouveau calcul renversant du volume des agents chimiques déversés au Vietnam. Dans cet ouvrage exhaustif, il aborde enfin les aspects juridiques avec les procédures intentées au nom des victimes vietnamiennes dans un total silence médiatique.

À l'image du Tribunal international d'opinion qui s'est tenu en 2009 à Paris, ce livre a pour but d'informer le public, premier pas d'une prise de conscience sur la route de la réparation des torts et des souffrances, car il existe aussi un espoir… Un document bouleversant, comme l'histoire officielle ne la raconte jamais, pour comprendre l'ampleur de la tragédie que vivent au quotidien une multitude des victimes de l'agent orange.

 Qu'est-ce que l'agent orange ?

C'est l'herbicide le plus utilisé par l'armée américaine durant la guerre du Vietnam. Les herbicides servaient à défolier les forêts (afin d'empêcher la guérilla vietnamienne de se cacher), à protéger les installations militaires et à détruire les récoltes ennemies. L'agent orange est en fait de couleur rose-brun. Il doit son nom aux bandes de couleur orange peintes sur les barils dans lesquels il était stocké. De même furent baptisés les autres produits chimiques dit "Arc en ciel" que sont les agents blanc, bleu, rose, vert et pourpre.

L'agent orange est dangereux pour l'homme. Deux tiers des herbicides utilisés pendant la guerre du Vietnam, notamment l'agent orange, contenaient de l'acide 2,4,5-T connu pour ses capacités défoliantes. Or les procédés de fabrication industrielle de cet acide, élaborés pour maximiser les profits, eurent pour conséquences de le contaminer par des doses plus ou moins importantes d'une substance extrêmement toxique : la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-para-dioxine (TCDD).

La quantité de dioxine variait selon les herbicides. Selon les dernières estimations*, entre 1961 et 1971, l'armée américaine aurait à elle seule déversé près d'une centaine de millions de litres d'herbicides contenant plus de 300 kilos de dioxine TCDD, sur des centaines de milliers d'hectares, dans le Sud et le Centre du Vietnam principalement, mais aussi au Laos et au Cambodge. Or les normes internationales fixent les seuils limites de dioxine en millionièmes de millionième de gramme par personne.

La dioxine est une substance cancérigène et tératogène (produisant des malformations au stade foetal). Elle provoque des maladies de peau, des cancers, et porte atteinte au système immunitaire, reproductif et nerveux.

Selon les dernières estimations*, de 2,1 à 4,8 millions de Vietnamiens ont été directement exposés aux herbicides entre 1961 et 1971, auxquels il faut ajouter un nombre inconnu de Cambodgiens, de Lao, de civils et militaires américains, et de leurs divers alliés (australiens, canadiens, néo-zélandais, sud-coréens). Mais le nombre total de victimes va sans doute au-delà car la dioxine se transmet par la chaîne alimentaire : lait maternel, lait de vache, consommation de viandes ou de poissons contaminés.

Malgré ces graves séquelles, les États-Unis n'ont pas admis leur responsabilité pour les dommages causés par les herbicides au Vietnam. Ils réfutent toujours toute responsabilité, et n'ont jamais versé le moindre centime aux victimes vietnamiennes, cambodgiennes et lao de l'agent orange.

Les vétérans américains victimes de l'agent orange ont porté plainte contre les fabricants de cet herbicide chimique, car ils n'avaient pas le droit de poursuivre le gouvernement américain. En 1984, ces industriels ont signé un accord à l'amiable avec les associations de vétérans : en échange de l'arrêt de toute poursuite, les fabricants ont versé 180 millions de dollars à un fonds de compensation aux vétérans américains victimes de l'agent orange.

Début 2004, l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange a porté plainte contre les fabricants de ce qu'elle considère être un poison. Les 2 principaux producteurs étaient Dow Chemical et Monsanto. Fin février 2009, la Cour suprême des États-Unis a rejeté la requête des victimes vietnamiennes et américaines.

 La dioxine, problème passé ou actuel ?

Trente cinq ans après la fin de la guerre, les maladies et symptômes liés à la dioxine sont toujours présents au Vietnam, et dans certaines zones, il reste une quantité considérable de dioxine. On compte aujourd'hui 3 générations de Vietnamiens touchées par les herbicides.

La dioxine n'est pas un problème qu'au Vietnam. En effet, plusieurs activités industrielles courantes occasionnent la production de dioxine, notamment la combustion d'ordures ménagères et le blanchiment de pâte à papier. L'accident industriel de Seveso en Italie (1976) témoigna des dangers de la dioxine dans le monde entier.

 L'agent orange en 10 chiffres

- 83 millions de litres de défoliants déversés (au strict minimum), dont 65% contiennent de la dioxine.- 2, 3, 7, 8 -tetrachlorodibenzo-p-dioxin (ou TCDD) est le nom du poison.- 3735 jours d'épandage, selon les sources officielles (1961-1971).- 1,68 million d'hectares contaminés par la dioxine (16.797 km²), soit 10% du territoire du Sud du Vietnam. - 366 kg de dioxine pure déversés, quelques nanogrammes (milliardièmes de gramme) suffisent pour provoquer des anomalies à la naissance (fausses couches, naissances prématurées et malformations graves).- 3.181 villages touchés directement à des degrés divers.- 3 formes de contamination possibles : par ingestion, contact cutané ou inhalation.- Durée de la demi-vie : 10 à 10 ans voire plus suivant les sols, 5 à 8 ans dans le corps humain.- 33 maladies provoquées par l'agent orange.- 2,1 à 4,8 millions de personnes concernées.Chaque jour de nouvelles personnes sont contaminées.

 Partenaires du livre et des expos

Les partenaires sont Le Collectif Vietnam-dioxine (site internet: www.vietnam-dioxine.org) et Le Cis (Comité international de soutien aux victimes de l'agent orange).

Lieux des expositions : dans les librairies équipées pour ce genre d'événements, mais également dans les bibliothèques et médiathèques, mairies et tous lieux publics (en France, Belgique et Suisse) susceptibles d'accueillir des présentations.

Retrouvez toutes les informations mises à jour sur le site internet, à la page de présentation du livre: http://www.editionsdemilune.com/ agent-orange-apocalypse-viet-nam-p-33.html

Dates des expositions : à partir de juin 2010 et jusqu'au 31 décembre 2011 (2011 marque le 50e anniversaire de l'utilisation de l'agent orange)

 L'auteur

André Bouny est né handicapé, atteint de spina-bifida, dans la campagne pauvre du Sud de la France. Suivant des études paramédicales (en odontologie) à Paris, il proteste contre la guerre qui fait rage au Vietnam, dans la rue et par ses peintures exposées au Grand Palais. Ému par la découverte de ce pays ravagé par la guerre, où il rencontre mutilés et malades, il commence à envoyer de l'aide médicale dès 1994, avant de fonder DEFI Vietnam, (Donner Ensemble Former Informer), qui s'engage également dans la campagne contre les mines antipersonnel. Quelque 300 tonnes d'équipement médical, recueillies et mises en conformité, sont expédiées par bateaux (électrocardiographes, lits médicalisés, fauteuils roulants, à destination de services de chirurgie et de radiologie, de maternités, cabinets dentaires, etc.). L'association à but non lucratif pourvoit aussi à la formation de personnel médical vietnamien en France, facilite le parrainage d'enfants (une petite fille issue d'une famille misérable est récemment devenue institutrice), informe sur l'agent orange et distribue des aides aux victimes de ce poison chimique contenant de la dioxine.

André enchaîne les voyages au Vietnam où il adopte 2 enfants. En 2004, il adresse une lettre ouverte à John Kerry, diffusée dans la presse internationale. Puis il constitue et conduit le Comité international de soutien aux victimes vietnamiennes de l'agent orange (CIS) qui comprend de très nombreuses personnalités dans des domaines d'expertises variés. Infatigablement, il explique les conséquences de ce poison dans tous les médias qui souhaitent en parler (radios, télés, journaux et sites internet). Il est intervenu lors des 3 éditions des Rencontres internationales pour le désarmement nucléaire, biologique et chimique (RID-NBC), mais aussi en d'autres lieux prestigieux comme la Cité de l'Espace, et même à l'ONU lors de la 4e session du Conseil des droits de l'homme. Son livre se fonde sur 40 ans d'expérience et d'intérêt porté au peuple et à la culture du Vietnam, comme à son histoire.

CTV/CVN (05/06/2010)

* J.M. Stellman, S.D. Stellman, R. Christian, T.Weber et C.Tomasallo : The extent and patterns of usage of Agent Orange and other herbicides in Vietnam (revue Nature, volume 422, avril 2003).

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