Don d’organes et greffes au Vietnam

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Don d’organes et greffes au Vietnam

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Une transplantation rénale effectuée dans l'hôpital central de Huê (Centre). Photo : Duong Ngoc /VNA/CVN

Depuis que la Loi sur le don d’organes est en vigueur, de nombreux malades ont pu bénéficier du don d’un donneur proche, voire totalement inconnu. Ces dons d’organes et autres prélèvements anatomiques après un décès ont beaucoup évolué, dans le bon sens.

Ceux qui ont connu Nguyên Dinh Huu (arrondissement de Binh Thanh, Hô Chi Minh-Ville) il y a 4 ans auraient bien du mal aujourd’hui à le reconnaître. Nguyên Dinh Huu souffrait d’une insuffisance rénale sévère et devait subir des dialyses trois fois par semaine. Comble de malheur, sa famille n’était vraiment pas riche et sa femme était enceinte de leur premier enfant. Chaque dialyse le laissait dans un état délicat. Mais pour éviter les inquiétudes de ses proches, il a enduré cette maladie en silence et a demandé à son médecin-soignant de ne pas révéler sa maladie en espérant toujours «un miracle» pour vaincre sa maladie.

Et, le miracle a eu lieu grâce à un donneur d’organes. Dinh Huu a confié : «Lorsque j’ai appris la bonne nouvelle, j’étais vraiment soulagé même si je savais que mon donneur était décédé. Bien que c’était un inconnu pour moi, j’ai continué à prié pour lui».  Sa transplantation de rein a été un succès et sa vie a totalement changé. Sa santé est redevenue stable et il a pu reprendre son travail.

Les transplantations d’organes dépendent de la volonté des donneurs et de leurs proches. Parmi les donneurs d’organes, on compte de nombreux jeunes. Par exemple, citons cette jeune femme de 26 ans, stagiaire au Centre pour la recherche culturelle Vietnam - Japon, qui s’est non seulement inscrite pour  un don d’organes, mais aussi pour que l’ensemble de son corps servent à la recherche scientifique après sa mort.

Idem pour V.H. Thang (50 ans), résidant  dans le district Go Vâp. Ce dernier n’a pas hésité à s’inscrire sur la liste des donneurs d’organes. Il a confié: «Il y a environ six mois, après avoir regardé un programme sur les greffes d’organes, j’ai vraiment été touché et j’ai senti que c’était totalement humain. De suite, j’ai contacté le centre de transplantation de l’hôpital Cho Rây pour m’enregistrer en tant que donneur d’organes. Je suis chanceux d’être sain de corps et d’esprit alors que beaucoup de gens souffrent. Je souhaite donc qu’à ma mort, mon corps serve à sauver une vie humaine. Ma famille a accepté mon choix et j’espère toujours que beaucoup d’autres m’imiteront afin d’offrir de l’espoir à ceux qui se meurent».

Sensibiliser au don d’organes

Au Vietnam, les greffes sont réalisées depuis 1992 à l’Académie médicale militaire et à l’hôpital Cho Rây. Depuis 2010, ces transplantations d’organes se développent. Le Vietnam est passé maître pour les transplantations rénales et hépathiques. Après 23 ans de pratique, le pays recense 1.200 transplantations rénales, 30 du foie, 10 du cœur et une greffe rein-pancréas. Au Sud, l’hôpital Cho Rây, l’hôpital 115 et l’hôpital pédiatrique ont réalisé 456 transplantations rénales et 11 du foie.

La ministre de la Santé, Nguyên Thi Kim Tiên, affirme que les médecins vietnamiens maîtrisent les techniques de transplantation d’organes. Ils réalisent aussi des greffes de cellules souches, de moelle osseuse. Le ministère de la Santé s’engage à autoriser des greffes de poumons et de pancréas dans l’avenir. En outre, à travers la mise en œuvre de nombreuses greffes, le Vietnam possède désormais des ressources médicales de pointe au niveau anesthésie, réanimation et traitements antirejet.

Malgré ces réalisations importantes, comme dans bien d’autres pays, le Vietnam connaît un manque de dons d’organes. Le nombre de donneurs est encore modeste alors que les besoins sont innombrables (8.000 demandeurs pour les reins, plus de 1.500 pour le foie, plus de 6.000 pour la cornée et tant d’autres encore...). Rien qu’à Hô Chi Minh-Ville, plus de 3.000 personnes ont besoin d’urgence d’une greffe de rein. Par conséquent, il est nécessaire de continuer de sensibiliser l’opinion publique au don d’organes, pour dépasser certains blocages psychologiques.

Le secteur de la santé a établi un Centre national de gestion des transplantations d’organes, au sein de l’hôpital Allemagne-Vietnam et  une branche au sein de l’hôpital Cho Rây. Récemment, le projet «Fondation de l’Association nationale d’encouragement au don d’organes et de celle des donneurs d’organes » a été adopté par le ministère de l’Intérieur et le gouvernement. D’autre part, le secteur de la santé se coordonnera avec d’autres organismes pour mettre en œuvre des programmes de sensibilisation soutenus par les représentants des différents cultes. Récemment, à Hô Chi Minh-Ville, le ministère de la Santé a honoré et remis une médaille «Pour la santé du peuple» à 403 habitants du Sud inscrits sur la liste des donneurs d’organes.

(Source info: Le Courrier du Vietnam)

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