Hô Chi Minh-Ville, nouvelle terre d’accueil

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Hô Chi Minh-Ville, nouvelle terre d’accueil

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De nombreux immigrés clandestins originaires d'Afrique et d'ailleurs tentent leur chance dans la capitale économique du pays.

Il y a deux ans, Lawrence, originaire du Zimbabwe, s’est rendu au Vietnam avec un visa de touriste. Ce qui ne l’a pas empêché de travailler comme professeur d’anglais dans diverses écoles de langues de Hô Chi Minh-Ville. Trouvant qu’il était facile de gagner sa vie ici, il a alors décidé de s’y installer pour une durée indéterminée. Mais nombre de ses amis n’ont pas eu autant de chance. Ainsi, beaucoup d’étrangers originaires de pays en développement entrent au Vietnam illégalement ou avec un visa de touriste, et restent après l’expiration de ce dernier, malgré des perspectives d’emploi peu encourageantes. Selon Lawrence, ils travaillent souvent juste pour gagner "leur bol de riz de la journée”.

Malgré les difficultés et la pénurie d’emplois, la plupart ne pensent pas retourner dans leur pays d’origine, parce que la situation y est encore pire. A les en croire, à Hô Chi Minh-Ville, il est toujours possible de trouver un petit boulot quand on n’a pas de permis de travail ou de qualification professionnelle, parce que les autorités locales ferment généralement les yeux. Un groupe d’étrangers traîne presque tous les jours dans un café de la rue Dan Toc, dans le quartier de Tan Phu. Assis autour des tables, ils bavardent des heures durant. “Il n’y a rien à faire. Nous sommes prêts à travailler dès que quelqu’un voudra bien nous embaucher”, confie l’un d’eux. Certains commandent du café, mais les autres se contentent du trà da (thé glacé), qui est souvent servi gratuitement dans les cafés et les restaurants au Vietnam.

Dans un quan com binh dan (gargote qui sert du riz accompagné de viandes et de légumes cuits) sur la rue Nguyen Thai Hoc, dans le quartier de Tan Phu, un Nigérian qui se fait appeler K. se félicite d’avoir eu la chance d’épouser une Vietnamienne dont la famille possède un établissement de ce type. La propriétaire d’une friperie de la rue Au Co, elle, fait fréquemment appel à deux immigrés pour le transport des vêtements entre son domicile et son étal installé sur le trottoir, pour 15 000 dongs [0,57 euro] par personne aller-retour. “Ils ont souvent faim les jours où je n’arrive pas à vendre quoi que ce soit", rapporte-t-elle. "Ils doivent alors quémander du riz auprès de leurs amis ou en acheter à crédit dans des bouibouis où ils ont leurs habitudes."

Quelques sans-papiers ont pu se faire engager comme footballeurs par des clubs, pourtant amateurs, qui jouent souvent le week-end sur de petits terrains dans les environs de la ville. Ils gagnent entre 50 000 et 200 000 dongs [entre 2 et 8 euros] par match. “Le quartier était tranquille avant que de nombreux étrangers n’y louent des logements”, déplore Tran Dinh Thuoc, secrétaire de l’unité de quartier n° 8 du Parti, à Tan Phu. Un habitant se souvient avoir surpris un jour un immigré qui s’était introduit chez lui par la terrasse. Dans la rue Dan Toc, une passante s’est fait arracher son collier par un étranger, qui s’est ensuite enfui dans une ruelle où vivent de nombreux immigrés. La police municipale a également signalé plusieurs délits commis par des étrangers qui avaient un temps occupé un emploi stable au Vietnam. Ainsi, Kim Chang-hak, un Sud-Coréen de 51 ans, a été récemment expulsé et interdit de séjour dans le pays pour avoir arrangé illégalement des mariages entre de jeunes Vietnamiennes et des hommes sud-coréens.

source : http://www.courrierinternational.com/

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