Hô Chi Minh-Ville : une mère étrangère d'enfants vietnamiens

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Hô Chi Minh-Ville : une mère étrangère d'enfants vietnamiens

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Il y a 20 ans, la jeune peintre suisse Tim Aline Rebeaud est arrivée pour la première fois au Vietnam, où elle a créé une maison pour orphelins et handicapés.

La maison pour orphelins et handicapés, située dans le quartier de Binh Hung Hoà, arrondissement de Binh Tân, Hô Chi Minh-Ville, est surnommée "La maison de la chance". Les orphelins et handicapés qui ont la chance de rencontrer Aline Rebeaud peuvent y vivre jusqu'à leur mariage. Ils l'appellent "maman Tim", un mot bienvenu en l'occurrence puisque "Tim" est l'un des mots signifiant "cœur" en vietnamien.

Tim est liée depuis si longtemps au Vietnam. La Maison de la chance est née en 1993 d'un concours de circonstances. Artiste peintre et libre comme l'air à l'époque, elle a entamé un long voyage en Asie qui l'a conduite jusqu'à Hô Chi Minh. Un soir, en regagnant son hôtel, elle a entendu un petit garçon pleurer sur un tas d'ordure. Elle avait 20 ans et a alors naïvement pensé pouvoir l'héberger pour la nuit. Le lendemain matin, il l'attendait devant la porte de l'hôtel. Elle l'a pris par la main pour faire le tour des institutions sociales de la ville.

"Au fil des visites, je me suis aperçue qu'aucune structure n'était adaptée à sa situation. Il n'y avait aucun lieu pour l'accueillir alors je l'ai gardé avec moi. J'ai donc loué une maison pour pouvoir le soigner... La Maison de la chance a vu le jour", raconte Tim.

Elle a ensuite décidé de suivre des études au département de langue et littérature de l'Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville.

Au début, Tim a loué une maison en banlieue pour s'occuper des orphelins. Elle a appris aux enfants à participer aux activités communes de la maison. Elle voulait s'occuper aussi d'handicapés car "ils vivent isolés et ont un complexe d'intériorité. Ils ont besoin d'une famille et d'enfants autour d'eux. En revanche, les orphelins n'ont pas de famille. Alors, tous peuvent en créer une".

Tim raconte qu'au début, elle a rencontré des difficultés à cause de formalités administratives complexes. Grâce à ses efforts sans relâche, la Maison de la chance est devenue un complexe de logements, d'établissement de santé et d'école. Au sein de la maison, le centre Envol abrite à présent plusieurs ateliers de formation, de production et d'aide à la réinsertion (couture, informatique, peinture, menuiserie…). Les orphelins font des études dans ce centre qui est également ouvert aux enfants défavorisés des quartiers d'alentours.

Selon Tim, de toutes les dépenses, ce sont les frais de santé qui sont les plus élevés, de l'ordre 8.000 dollars par mois. Elle a fait construire une piscine pour la thérapie. Les familles handicapées qui ont les moyens peuvent louer un appartement au sein de la Maison de la chance, de trois pièces, pour un loyer maximum de 1,5 million de dôngs.

Avec son cœur d'or, Tim est devenue une mère d'orphelins vietnamiens. Nguyên Van Binh, un des deux premiers enfants adoptés par Tim, confie : "Maman m'a trouvé et m'a emmené à la maison. Elle m'a enseigné et m'a envoyé en France pour suivre des études de mode pendant six mois. Je ne sais pas qui sont mes parents, mais Tim est ma mère".

Hà Minh
(Le Courrier du Vietnam)

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