Jean-Noël Poirier, ambassadeur de France au Vietnam : « Je pourrais terminer mes jours au Vietnam ou à Paris de la même façon »

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Jean-Noël Poirier, ambassadeur de France au Vietnam : « Je pourrais terminer mes jours au Vietnam ou à Paris de la même façon »

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Jean-Noël Poirier, ambassadeur de France au Vietnam. Photo: VOV

Comme à l’accoutumé, à l’occasion de la fête nationale française, le 14 juillet, l’ambassadeur de France au Vietnam a accordé une interview à la Radio la Voix du Vietnam pour parler de la coopération politique, culturelle et économique entre les deux pays, mais aussi de son attachement au Vietnam. Mais tout d’abord, Jean-Noël Poirier dresse un bilan de la première moitié de l’année du Vietnam en France.

L’année du Vietnam en France est un succès. Actuellement, nous sommes dans une période la plus active. Les événements se multiplient. Nous avons inauguré il y a quelques jours l’exposition « L’envol du dragon » au musée Guimet, à Paris. C’est un grand succès populaire. Mais juste avant, nous avions une autre exposition de photos superbe d’un photographe français et d’un photographe vietnamien au Sénat, en plein coeur de Paris, au Jardin du Luxembourg, avec plus de 18 000 visiteurs en quelques jours. Et nous avons eu le Festival du Film à Saint-Malo où je me suis rendu moi-même. Une dizaine de films vietnamiens ont été présentés. Donc, trois grands événements en l’Espace de trois semaines. C’est actuellement le rythme de l’année du Vietnam en France. Le bilan est très positif pour l’heure mais ce n’est pas fini. Il y a des délégations d’entreprises vietnamiennes qui se rendent en France aussi parce que l’année du Vietnam en France est culturelle mais elle doit aussi être politique et économique.

La coopération franco-vietnamienne dans le domaine de l’économie et des transports urbains est très fructueuse. Quels sont d’autres secteurs qui attirent les entreprises francaises au Vietnam actuellement ?

Côté des entreprises françaises, elles sont prêtes à s’intéresser et à s’investir dans tous les domaines au Vietnam, particulièrement les domaines où le besoin et le développement sont importants. Je pense au secteur de l’énergie. Le Vietnam a besoin de produire de plus en plus d’énergie, de plus en plus d’électricité pour son développement économique. Et nous avons en France des entreprises qui sont des leaders mondiaux en terme de production d’électricité dont GDF Suez et EDF. Dans deux semaines, nous avons la visite de la ministre du Commerce extérieur et du Tourisme, Mme Fleur Pellerin et avec elle des représentants des grands groupes énergétiques français. Mais au-delà de ce secteur, nous souhaitons développer intensivement dans tous les domains dont l’agriculture, le traitement des déchets, de l’eau ou des questions environnementales.

La situation en mer Orientale est tendue en raison de l’installation illégale par la Chine de sa plate-forme de forage dans les eaux vietnamiennes, il y a plus de deux mois. Quelle est votre opinion à ce sujet en votre qualité d’ambassadeur ?

La France se préoccupe de la situation en mer Orientale. Nous y sommes très sensibles. Nous sommes soucieux de la préservation de la sécurité, de la stabilité ou de la liberté de navigation dans cette zone. Très rapidement, au mois de mai, la France s’est intervenue afin qu’une réaction rapide de l’Union européenne soit rendue public. C’était la première réaction de la France et de son partenaire européen pour rappeler les principes auxquels nous sommes attachés : règlement pacifique des différents, respect du droit international et particulièrement du droit de la mer et non recours à la violence pour régler les problèmes entre voisins. Après cette réaction européenne, nous avons eu une réaction nationale. Le ministre français des Affaires étrangère a écrit au ministre vietnamien des Affaires étrangère et vice Premier-ministre Pham Binh Minh à ce sujet. La vice-présidente, Mme Doan, a été reçue à Paris. Bref, les échanges sont très importants, très réguliers entre nos deux pays sur le sujet. Et nous comptons continuer à dialoguer avec toutes les parties et le Vietnam pour essayer à convaincre tout le monde de parvenir à une solution pacifique et acceptable.

Vous avez été consul général à Ho Chi Minh-ville de 2000 à 2004 et maintenant, vous êtes ambassadeur de France au Vietnam. Pourquoi le Vietnam vous attire-t-il autant ?

Quand je suis au Vietnam, je me sens très bien. Je me sens un peu comme chez moi, comme à la maison. Quand j’étais étudiant, j’ai commencé à apprendre le vietnamien à l’université et très vite, mon métier de diplomate m’a permis de venir au Vietnam. J’ai aussi un poste au Cambodge très tôt dans ma carrière, en 1990. C’est naturellement que j’ai été nommé à Ho Chi Minh-ville et aujourd’hui à Hanoï. Vous savez, pour les Français, le Vietnam n’est pas jamais très loin dans leur coeur, beaucoup de familles françaises ont un lien avec le Vietnam, un ancêtre qui a travaillé au Vietnam. Moi, ma grand-mère est née au Vietnam. Aujourd’hui, je peux dire que je suis aussi bien en France qu’au Vietnam. Je pourrais terminer mes jours au Vietnam ou à Paris de la même façon.

Vous parlez couramment vietnamien. C’est une prouesse incroyable. Pourriez-vous partager votre secret avec vos compatriotes ? 

D’abord, je voudrais corriger que non, je ne parle pas parfaitement vietnamien, je parle un peu vietnamien et je fais toujours des efforts pour essayer de m’améliorer. Non, il n’y a pas de secret pour apprendre une langue comme le vietnamien ou le français. Le français est une langue difficile. Beaucoup de Vietnamiens la parlent parfaitement. Le seul secret, c’est le travail. Il faut beaucoup travailler et n’avoir pas peur de parler, de faire des fautes et c’est en faisant des fautes que l’on progresse.

(Source media: VOVworld)
 

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