Le delta des neuf dragons

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Au terme d’un voyage de plus de 4 500 kilomètres, le Mékong vient s’éteindre au sud du Vietnam dans les bras d’un delta magnifique.

«Je regarde le fleuve. Ma mère me dit quelquefois que jamais, de ma vie entière, je ne reverrai des fleuves aussi beaux que ceux-là, aussi grands, aussi sauvages, le Mékong et ses bras qui descendent vers les océans, ces territoires d’eau qui vont aller disparaître dans les cavités des océans. » C’est ainsi que Marguerite Duras décrit le delta du Mékong dans L’Amant (Éd. de Minuit) , roman autobiographique qui lui valut le prix Goncourt en 1984. « Le delta du Mékong de Marguerite Duras a beaucoup changé depuis les années 30, mais il reste l’une des régions les plus magnifiques du Vietnam », considère Benoît Perdu, Français installé là depuis plus de vingt ans et armateur de trois navires qui proposent des croisières sur le fleuve. « Chaque année, le nombre de ponts augmente, les bateaux se multiplient et le décor se modernise, mais le fleuve reste le même. »

« Le Mékong n’est pas un simple cours d’eau. C’est un fleuve nourricier indispensable à la survie de toute la population de notre nation et d’une immense partie de l’Asie du Sud-Est » explique Sang, guide touristique originaire de la région. De bout en bout, de la Chine au Vietnam, les scientifiques considèrent que 90 millions d’habitants dépendent directement du cours d’eau. Au fil de son long périple, il irrigue les rizières de ses alluvions, transporte les hommes et leurs marchandises et offre aux peuples qui le bordent des pêches miraculeuses et une formidable source d’énergie hydroélectrique. « D’une certaine façon, le Mékong est considéré comme une divinité. Il est le territoire des dieux, des esprits, des démons, des dragons et des Naga. C’est un fleuve intimement lié à notre spiritualité » précise le guide. En vietnamien, le cours d’eau – nommé Song Cuu Long – signifie le “fleuve des Neuf Dragons” en référence aux neuf branches du delta qui se jetaient encore en mer de Chine au début du siècle dernier, avant que certains ne soient ensablés.

Un sanctuaire naturel

Éblouissant d’harmonie, émouvant de dénuement et de beauté, le delta dévoile une mystérieuse atmosphère de terre des confins. Villages endormis, rizières en eau, marchés flottants, chalands et barques pétaradantes s’y mêlent dans un collage tonitruant. « Pour les étrangers, c’est un véritable labyrinthe mais pour nous, c’est un formidable réseau de communication essentiel au commerce, aux déplacements des hommes, des denrées alimentaires et des marchandises, » explique Hanh Doan, capitaine d’une barge à riz commerçant sur le fleuve.

Malgré cette forte exploitation agricole, une bonne part du delta est restée sauvage et constitue un véritable sanctuaire naturel où s’épanouissent une faune et une flore d’une incroyable diversité. Considérée comme un “trésor biologique”, la région compte plusieurs parcs nationaux comme celui du Cap Ca Mau et la forêt de mangrove de Can Gio, classés parmi les réserves de biosphère reconnues par l’Unesco. D’après le WWF (organisation non-gouvernementale internationale de protection de la nature et de l’environnement) qui pilote un vaste programme de conservation de la région depuis plus de quinze ans, 1 068 nouvelles espèces y auraient été découvertes au cours des expéditions menées entre 1997 et 2007.

Toutefois, la surexploitation forestière, les rejets industriels et la construction de grands barrages hydroélectriques en amont menacent à court terme l’équilibre du fleuve. « Il est indispensable de protéger le delta avant qu’il ne soit trop tard » s’inquiète Hong Phat, militant écologiste local. « Sinon, le Mékong ne sera plus qu’un fleuve de papier. »

(Source media: www.bienpublic.com)

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