A l'occasion de sa visite au Japon, le premier ministre vietnamien, M. Nguyen Tan Dung, a assisté le 2 novembre 2011 à la signature d'un accord de crédit d'Aide Publique au Développement (APD) entre l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) et le gouvernement vietnamien. Ce prêt, d'un montant de 92,65 milliards de yens (860 millions d'euros), fait suite à un précédent crédit de 40,95 milliards de yens (380 millions d'euros) signé en juin. Cette nouvelle somme servira à financer six projets, parmi lesquels un programme de "contre-mesures pour les catastrophes et le changement climatique utilisant des satellites d'observation de la Terre". Deux satellites seront développés pour ce projet dont la part dans le prêt du Japon au Vietnam s'élève à 7,23 milliards de yens (67 millions d'euros). Il s'agit de la première fois que le gouvernement japonais utilise l'APD pour financer des satellites.

En échange de ce prêt à faible taux d'intérêt (taux d'intérêt annuel de 0,2% pour ce projet), des entreprises japonaises recevront des commandes pour prendre en charge le développement, le lancement et l'opération en orbite des deux satellites d'observation de la Terre vietnamiens. Il est ainsi prévu que NEC et une filiale d'IHI participent au projet. Le Japon espère que son implication au Vietnam lui servira également de levier pour renforcer sa compétitivité sur le marché spatial d'autres pays d'Asie du Sud-Est. En effet, après les centrales électriques, le ferroviaire et les constructions portuaires, le Japon souhaite faire du secteur spatial un nouveau pilier de ses exportations d'infrastructures, et une forte augmentation de la demande de satellites est attendue au cours des dix prochaines années, en particulier en Asie.

Le Japon apportera donc son soutien au Vietnam pour le développement de deux satellites d'observation de la Terre, mais aussi pour la construction d'installations au sol et pour la formation du personnel local. Les satellites seront de petite taille (environ 500kg) et serviront notamment à l'observation des catastrophes naturelles telles que les inondations, ainsi qu'à la gestion des forêts et des champs. Embarquant des capteurs radars, ils permettront de réaliser des observations même de nuit ou par temps nuageux. Le premier satellite sera fabriqué par l'entreprise japonaise NEC. Pour le second satellite, NEC supervisera la production mais confiera l'assemblage aux vietnamiens. C'est la première fois que l'industriel japonais reçoit une commande de satellite d'observation d'un pays étranger.

En ce qui concerne le lancement des satellites, l'utilisation de la future fusée légère à propulsion solide Epsilon, développée notamment par IHI Aerospace, est en cours d'examen. Le choix de satellites de petite taille pouvant être mis en orbite par un lanceur léger, permettra donc de réduire les coûts de lancement. Le gouvernement vietnamien prévoit de lancer ses satellites en 2017 et 2020.

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