Le marché des Tây du bord du lac de l'Ouest

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Société

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Chaque samedi, les rives calmes du lac de l'Ouest accueillent le "cho Tây", un petit marché où les clients sont pour la plupart des Occidentaux, d'où son nom. Étiquettes de prix, gants en plastiques, stands impeccablement alignés, sages petites files d'attente..., bref on est très loin de l'ambiance joyeusement "bordélique" des marchés locaux.

C'est un marché unique en son genre qui se tient chaque samedi matin dans la rue Tô Ngoc Vân, arrondissement Tây Hô, à Hanoi. Les gens du coin l'appellent le "chôï Taây" (littéralement "le marché des Occidentaux"), vu son organisation et sa clientèle composée en grande partie d'expatriés. Il y a aussi des vendeurs étrangers, ce qui est pour le moins surprenant. Cet arrondissement Tây Hô, situé au Nord du lac de l'Ouest et célèbre entre autres pour ses villages floricoles (Nhât Tân, Nghi Tâm, Quang Ba), est en effet un des lieux de vie préférés des étrangers travaillant à Hanoi, enfin ceux souhaitant retrouver le calme et l'ordonnancement au cordeau de leur patrie d'origine. Les autres, qui veulent s'immerger dans la culture locale ou qui n'ont tout bonnement pas les moyens de payer 2.000 dollars de loyer mensuel, vont voir ailleurs.

Ce marché a fait son apparition en mars 2010. Il s'agit d'un espace de 300 m² avec une vingtaine de stands proposant fruits et légumes, miel, fromage, boissons, friandises, pains, pizzas, œufs, mais aussi produits de beauté, d'art et d'artisanat, livres… "Tous les produits alimentaires mis en vente ici sont garantis en termes d'hygiène et de sécurité alimentaires", assure Pham Thi Tuyêt Mai, directrice de la compagnie par actions de Services en médecine vétérinaire d'Asie (SMVA), à l'initiative de ce marché. Et d'expliquer que le marché fonctionne avec ses propres règles, selon lesquels les commerçants ont à justifier de leur personne juridique et apporter des garanties quant à la provenance de leur marchandise. De plus, chaque vendeur doit payer 150.000 dôngs/ séance de marché.

Le marché bio-écolo des bobos du coin

Les stands sont alignés comme à la parade. Ambiance amicale, et accueil souriant des vendeurs. L'origine du produit et son prix sont clairement affichés. Au stand "Miel de Hà Giang", le Français Alain Fiorucci invite les visiteurs à venir goûter. "C'est une spécialité des forêts de Mèo Vac, là-haut, dans la province septentrionale de Hà Giang", précise-t-il. Installé au Vietnam depuis quinze ans, ce Français jovial a sillonné les quatre coins du pays. "Lors d'une visite à Meo Vac, je suis tombé sur des ruches avec des alvéoles pleines de miel. J'ai tout de suite eu l'idée de collaborer avec mes amis du coin pour amener ce produit au marché des Tây à Hanoi".

Huyên Trang, quant à elle, tient un stand de légumes bio provenant de Soc Son, en banlieue de Hanoi. Elle peut aussi les livrer à domicile. La particularité est que les produits vendus ici sont tous emballés dans des sacs en papier et non en plastique. Ici, en plus d'être bio, on est donc résolument très écolo.

Le "cho Tây" est aussi un lieu de rencontre entre expatriés du coin. "Je viens ici toutes les semaines. C'est sympa, je rencontre toujours de nouvelles têtes. Je retrouve un peu l'ambiance amicale d'un marché de chez moi, en Australie" confie Jo Lcatham.

Ce marché hebdomadaire au bord du lac de l'Ouest est en passe de faire tâche d'huile. Car de plus en plus de Vietnamiens viennent y remplir leur cabas. Selon Mme Pham Thi Tuyêt Mai, les Hanoiens aussi apprécient ce concept, et souhaitent le voir se développer ailleurs. "Je voudrais ouvrir d'autres 'cho Tây' à Hanoi. Mais il y a encore de petits problèmes de formalités à résoudre… , explique-t-elle. Mais je ferais tout mon possible pour pouvoir répondre au plus tôt à l'aspiration de mes clients". Et de préciser qu'une "autre force motrice" du "cho Tây" est le désir commun d'agir contre la pauvreté via des collectes de fonds destinés aux enfants défavorisés.

Nghia Dàn
(Le Courrier du Vietnam, 13/11/2011) 

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