Le Vietnam mise sur les réseaux électriques intelligents

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Le Vietnam mise sur les réseaux électriques intelligents

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Qui a dit de l'intelligence électrique qu'elle était affaire de pays développés ou puissances mondiales ? Le Vietnam est en train de se convertir petit à petit aux réseaux électriques intelligents, ou « smart grids », grâce à des aides financières multiples. La 57e économie mondiale en termes de PIB peut de plus compter sur une filière de l'électricité au beau fixe afin de développer cette nouvelle technologie.

Si l'économie vietnamienne repose essentiellement – du point de vue de l'emploi notamment – sur l'agriculture, le secteur secondaire n'est pas étranger à la bonne santé économique du pays – croissance de 5,62 % entre janvier et septembre 2014. Pour la huitième année consécutive, la compagnie Vietnam Report a rendu sa liste des 500 entreprises les plus performantes du pays ; les sociétés du secteur de l'électricité y apparaissent à la deuxième place au titre du chiffre d'affaires global réalisé – 19 %, derrière le secteur minier et pétrolier, 32,9 %. Et participent assurément de la croissance du PIB de l'État communiste, qui essaie de percer dans une région du monde trustée par la Chine, le Japon et l'Inde. À ce titre, les bons chiffres de l'économie constituent un « changement positif » pour le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung ; ce qui ne l'empêche pas d'en appeler à de nouvelles mesures de relance de l'économie.

La filière « smart grids » vietnamienne massivement dotée

« Nous devons attacher à faire face de façon efficace aux problèmes, aux faiblesses et aux difficultés qui entravent la production, les affaires et la croissance », a-t-il ainsi déclaré. La mise en place de réseaux électriques intelligents, en plus d'observer le souci nécessaire de l'environnement, participe évidemment de ces nouvelles mesures. Également appelée « smart grids », cette nouvelle technologie intègre le grand champ de l'intelligence qui s'immisce petit à petit dans la vie quotidienne des citoyens et des entreprises. Grâce à des réseaux de connexions entre producteurs et consommateurs d'électricité, les premiers peuvent gérer à distance le débit d'ambre jaune et, surtout, le rationaliser, voire le connecter à des sources d'énergies renouvelables. Et ce pour des retombées économiques et écologiques éminemment positives.

Le Vietnam s'est donc engagé sur la voie d'une électricité plus rationnelle grâce aux « smart grids », mais avant tout grâce à des aides financières internationales. Les États-Unis, d'abord, via l'Agence américaine de commerce et de développement (USTDA), viennent d'accorder une aide non remboursable de 700 000 dollars à un projet expérimental de réseaux électriques intelligents. D'après l'USTDA, cet accord s'inscrit dans le cadre d'une collaboration sur le long terme. Il convient ensuite de citer le partenariat signé par le Vietnam avec le Danemark – et notamment ses entreprises spécialisées dans l'éolien – dans le but de construire un parc d'éoliennes dans le sud du pays. Le groupe Vestas, premier producteur mondial de ces hélices, s'est engagé à assurer le prêt des fonds nécessaires et la construction des infrastructures et des équipements jusqu'à la mise en activité du parc.

Des projets qui fleurissent à partir des réseaux électriques intelligents

Si le développement de l'éolien diffère quelque peu de celui des réseaux électriques intelligents, il en est un accessoire primordial pour le futur en ce qu'il fait partie des énergies renouvelables. Il permettrait ainsi, dans l'optique d'un raccordement entre le circuit électrique classique et celui de l'électricité verte, de pallier un éventuel manque de la première en cas de trop forte demande. Pour l'instant, le Vietnam entend développer massivement les « smart grids » comme un premier pas vers un circuit électrique vertueux. Le projet – expérimental pour l'instant – est pris en charge par le groupe Electricité du Vietnam (EVN), et dispose d'un financement étatique à hauteur de 730 millions de dollars, dont 500 millions seront avancés par la Banque mondiale (BM).

Aujourd'hui, l'État souhaite privilégier ses zones attractives ; Hanoï – la capitale –, Hô Chi Minh-Ville et certaines régions du centre vont ainsi bénéficier en premier des investissements engagés. Des lignes de transport de 500kV plus fiables vont être développées ; des projets innovants seront mis en œuvre par les grands opérateurs de l'électricité vietnamiens grâce aux « smart grids ». À terme, les autorités espèrent remédier aux pertes d'énergie et intégrer l'électricité verte dans le processus de distribution. Une intégration d'autant plus globale qu'elle permettrait in fine au consommateur propriétaire des infrastructures nécessaires à la production d'électricité – éoliennes, panneaux photovoltaïques – de l'inclure au réseau général.

(Source info: Le blog de Jérôme Coudert sur blogs.mediapart.fr)

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