L'industrie du textile au Viet Nam : De meilleures discussions, gages d’un meilleur travail

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L'industrie du textile au Viet Nam : De meilleures discussions, gages d’un meilleur travail

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Alors que le Viet Nam se prépare à un essor considérable de son commerce international – avec les négociations d’un Accord de libre-échange et d’un partenariat transpacifique – un nouveau système de relations travailleur-employeur dans les usines textiles contribue à ouvrir la voie à de meilleures conditions de travail et de compétitivité.

Pour les employés d’Ando International, un fabricant de prêt-à-porter féminin à Hô-Chi-Minh-Ville, le 7 septembre 2012 fut une journée particulière. Pour la première fois, les 900 employés de la société votaient afin de désigner un de leurs collègues pour les représenter au sein d’un nouveau système de réunions régulières avec la direction de l’usine.

Chaque mois, leur nouveau représentant des travailleurs siège, au côté d’un dirigeant syndical, sur un pied d’égalité avec la direction pour résoudre les problèmes liés aux normes du travail et pour renforcer les relations de travail.

Ce mécanisme, le Comité consultatif pour l’amélioration des performances (PICC en anglais - [Performance Improvement Consultative Committee]), a été instauré en 2009 par Better Work Viet Nam – un programme conjoint de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de la Société financière internationale (IFC). Les représentants des travailleurs sont élus dans ce cadre pour un mandat de deux ans.

Le système du PICC a déjà engendré des progrès tangibles dans les usines où il est en place – en matière de conditions de travail, salaires, bien-être, sécurité au travail, hygiène et durée du travail – et il a remporté l’approbation des employeurs comme des travailleurs.

Après plus d’une année de fonctionnement du nouveau système, Duong Thuy Tu, le directeur général d’Ando International, affirme que les réunions du PICC ont apporté un «changement considérable», font prendre conscience aux ouvriers [des questions de sécurité et santé au travail] et ont nettement amélioré la coopération sur le lieu de travail.

Vo Kim Long, qui travaille à l’usine depuis plus de six ans, acquiesce: «Notre atelier est maintenant plus spacieux et plus propre, ce qui nous permet de mieux respirer quand nous travaillons. C’est parce que la question a été soulevée et résolue pendant les réunions du PICC», explique-t-il, ajoutant qu’ayant leurs propres représentants au PICC, les travailleurs «peuvent maintenant communiquer avec les dirigeants».

Selon le responsable du syndicat de la société, Phan Ngoc Vuong, le nouveau mécanisme a «vraiment amélioré les activités syndicales et accru leur efficacité».

«Nous constatons un meilleur respect de la législation dans les entreprises dotées d’un PICC», a déclaré Mai Duc Chinh, vice-président de la Confédération générale du travail du Viet Nam.

Le directeur du Centre gouvernemental pour le développement des relations professionnelles, Nguyen Manh Cuong, souligne que le PICC est important parce qu’il donne la parole aux travailleurs pour gérer les questions de respect des normes du travail, mais aussi parce que c’est «un début prometteur et un véritable exemple» des dialogues réguliers entre travailleurs et employeurs que prévoit le nouveau Code du travail du Viet Nam, introduit en 2013.

 Un PICC a d’ores et déjà été créé dans presque toutes les usines de prêt-à-porter (environ 200) du Programme Better Work au Viet Nam. Le programme joue un rôle essentiel pour faire converger les attentes du secteur privé avec les lois vietnamiennes et les principales normes internationales du travail, grâce à l’encadrement, à la formation et au contrôle de conformité.

Se différencier sur le marché international

Selon la Directrice des opérations mondiales de Better Work, Tara Rangarajan, le dialogue social obligatoire qu’établit le PICC montre que le Viet Nam est un pays «qui s’efforce de se différencier sur le marché international par autre chose qu’une main-d’œuvre bon marché. Ce sont des entreprises qui auront une croissance à long terme et qui réussiront à créer l’environnement de travail nécessaire pour attirer les acheteurs internationaux et rester compétitives».

Les rapports d’évaluation de Better Work Viet Nam ont relevé des progrès notables dans les usines qui placent la densité des relations professionnelles au cœur de leur stratégie commerciale. Environ 65 pour cent des usines qui ont rejoint le programme Better Work ont enregistré une hausse de leurs ventes et 75 pour cent ont constaté une augmentation de leurs carnets de commande.

 Nguyen Manh Cuong croit aussi que l’impact du PICC ne se limite pas à l’entreprise et peut profiter à l’ensemble de l’économie nationale. «Quand chaque entreprise s’améliore, c’est tout le secteur national du textile qui progresse et l’économie vietnamienne tout entière qui bénéficie d’une meilleure image sur le marché international», a-t-il déclaré, ajoutant que le PICC avait aussi montré l’engagement des pouvoirs publics pour améliorer la situation des travailleurs alors que le pays s’ouvre à l’économie mondialisée.

«[Better Work] est un bon modèle pour l’expansion commerciale des entreprises à l’international, surtout quand le Viet Nam se prépare à prendre part à de grandes négociations comme le partenariat transpacifique et l’accord de libre-échange avec l’UE», a-t-il ajouté.

 Le programme Better Work (qui est financé par les gouvernements australien, canadien, néerlandais, suisse et des Etats-Unis) a touché plus de 230 000 travailleurs dans environ 200 usines, ce qui équivaut au quart des exportateurs de textile. Plus de 50 acheteurs et distributeurs internationaux souscrivent aussi à ce programme.

(Source info: OIT Info)

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