Inquiet, le Vietnam dévalue à son tour sa monnaie

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Inquiet, le Vietnam dévalue à son tour sa monnaie

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Hanoï a dévalué sa monnaie de 1 %, mercredi, afin de stimuler ses exportations menacées par la dévaluation chinoise de la semaine dernière.

C’est le deuxième pays d’Asie dirigé par un parti communiste à user de l’arme monétaire cet été : dans le sillage de la Chine, le Vietnam a dévalué mercredi de 1 % sa monnaie nationale, le dong, tout en élargissant à 3 % la bande de fluctuation autour de son cours pivot.

Cette dévaluation, la troisième cette année pour le Vietnam, est une réponse directe à celle du yuan, à laquelle la Chine a procédé la semaine dernière. Elle trahit les inquiétudes de Hanoï, qui redoute d’être une des victimes collatérales du ralentissement économique programmé de la Chine.

L’économie chinoise a compté pour 35% de la croissance mondiale ces cinq dernières années, selon Pictet Asset Management . Aussi son dynamisme a-t-il bénéficié aux pays de l’Asie du Sud-Est. Au premier rang desquels le Vietnam, qui partage une frontière de presque 1.300 kilomètres avec le géant asiatique, et dont la croissance a dépassé les 5% chaque année depuis 2011. La Chine est d’ailleurs devenu le premier partenaire commercial du Vietnam à partir de 2007.

Une menace pour les exportations

Le décollage économique du Vietnam tient en partie à son secteur industriel, qui représente 38% du PIB du pays. Les principales industries vietnamiennes sont le textile, l’agro-alimentaire, l’ameublement et les secteurs du plastique et du papier.

Outre les investissement directs étrangers, de plus en plus importants, le Vietnam a profité ces dernières années des délocalisations sur son sol d’unités de production chinoises attirées par la main d’oeuvre bon marché sur place. Avec cette dévaluation, « le dong pourra fluctuer plus facilement et s’adapter aux impacts négatifs du marché international et des marchés domestiques », ont justifié les autorités du pays. Le Vietnam ne veut pas que ses exportations soient pénalisées par la dévaluation du yuan, décidée par Pékin pour stimuler ses propres exportations, en recul de 8,3% en juillet.

Une croissance soutenue

La menace est réelle pour Hanoï : le secteur exportateur vietnamien a cru de 9,5% lors des sept derniers mois, contre 14,1 % l’année dernière, signe d’un léger ralentissement. Conséquence : la balance commerciale du pays a été déficitaire de 300 millions de dollars en juillet. Et les décrochages des monnaies malaisienne et indonésienne par rapport au dong pourraient encore aggraver la tendance. Autant de signaux négatifs qui ne devraient toutefois pas freiner une économie en voie de diversification. Ainsi, Hanoï table toujours sur une hausse de 6,2 % de son PIB à la fin de l’année.

(Source info: www.lesechos.fr)

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La dévaluation du yuan est-elle inquiétante pour le Vietnam ?


Les entreprises de transformation de la noix de cajou destinée à l’exportation se soucient de la dévaluation du yuan. Photo : VNA/CVN
 
La soudaine baisse du yuan a provoqué une vague d'interrogations chez les experts. Depuis la dévaluation surprise du yuan le 11 août, les experts du monde entier se posent de nombreuses questions : Qu'est-ce que la Chine veut faire en réalité ? Est-ce que ce pays veut améliorer ses exportations ? Doit-on s'attendre à des guerres monétaires ?. En attendant des réponses, les exportateurs vietnamiens s’inquiètent.

Le 13 août, la Chine a baissé de plus de 1% son taux de référence du yuan face au dollar, une forte diminution pour un troisième jour consécutif, accentuant de facto la dévaluation de sa monnaie, a annoncé l’opérateur national du marché des changes PBOC (Banque populaire de Chine).

C’était le troisième jour consécutif que l’institution réduisait nettement ce taux de référence, déjà abaissé de presque 2% le 11 août, puis d’environ 1,6% le 12 août. Cela a été la plus brutale dépréciation de la monnaie chinoise depuis plus de deux décennies et la mise en place par Pékin de son système de change actuel.

Les annonces de la PBOC ont été considérées comme autant de dévaluations successives du yuan, même si la banque centrale s’en défendait, assurant qu’il s’agissait, au contraire, de rapprocher sa valeur du marché réel.

Selon le Financial Times, la raison principale de la décision de Pékin est l'autodéfense. La monnaie chinoise a perdu presque 2% de sa valeur. Le ralentissement économique est plus important que l'estimaient les autorités du pays : les exportations ont reculé de 8,3%, la croissance, qui devait atteindre 7%, pourrait finalement n’être que de 4%, et des investissements dans l'économie chinoise qui, selon les statistiques officielles, n’ont augmenté que de 11,4%.

La qualité d’acteur clé du commerce international de la Chine rend certaines les conséquences - notamment le jeu de mécanismes de déflation - de sa dévaluation tout le long de la chaîne de celui-ci, outre que cette mesure monétaire générera une pression certaine sur les concurrents de ce pays. En sorte que ce problème d’abord propre à la Chine est désormais devenu celui du monde entier, fait remarquer le Wall Street Journal.
 
Une incidence certaine sur les exportations vietnamiennes, notamment agricoles
 

Faut-il s’inquiéter pour l’économie vietnamienne ? Oui, sauf à préciser qu’il faut s’inquiéter pour l’économie de toute la planète ! La dévaluation du yuan va favoriser les entreprises chinoises dans leurs exportations, et les importations par la Chine vont diminuer, indique le docteur Pham Sy Thành, directeur programme des études économiques chinoises de l’Institut des études économiques et des politiques du Vietnam. En effet, bénéficiant d’un regain de compétitivité-prix, les produits chinois s’exporteront plus facilement, tandis qu’avec une monnaie plus faible, elles diminueront leurs importations.
 
Au Vietnam, cette dévaluation de la monnaie chinoise va avoir une incidence sur la balance du commerce avec la Chine qui est largement déficitaire et, au-delà, sur les exportations du pays reposant sur des matières premières chinoises par exemple, a averti le Centre national des informations et des prévisions économiques.

Les exportations de produits agricoles vers la Chine, qui en est le plus grand consommateur, vont aussi certainement diminuer en termes de chiffre d’affaires. Déjà, le prix des fruits exportés en Chine a fortement baissé suite aux informations de dévaluation du yuan chinois, a déploré Trân Ngoc Hiêp, vice-président de l’Association des fruits et des légumes du Vietnam et gérant de la sarl Thanh Long Hoàng Hâu.

Les entreprises de transformation de la noix de cajou destinée à l’exportation se soucient également de cette dévaluation. Nguyên Duc Thanh, vice-président de l’Association des transformateurs de la noix de cajou du Vietnam, prévoit une baisse de 9% du volume exporté vers la Chine cette année.

Le chiffre d’affaires à l’exportation des produits agricoles du Vietnam de ces sept premiers mois de l’année a reculé de 3,6% sur un an avec 16,7 milliards de dollars, sachant que la Chine représente 89,36% de ces exportations.

Thuy Tiên/CVN

(Source media: Le Courrier du Vietnam)

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