Parfums de jadis chez M. Dô

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Parfums de jadis chez M. Dô

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La brocante de M. Dô, sise au 59, rue Bat Su, Hanoi. Photo : CTV/CVN
 
La brocante de M. Dô sise dans le vieux quartier de Hanoi plein de cafés et boutiques de luxe, se distingue par ses objets usagés très banaux tels que moyeux, loquets tachés et rouillés. En particulier, la plupart des clients sont moins des acheteurs que des contemplatifs à la recherche des traces du passé.
 
Avec l’urbanisation rapide, le prix de l’immobilier est en hausse continuelle, notamment dans l’ancien quartier de Hanoi. En effet, chaque mètre carré se vend ici à un prix qui avoisine 500 millions de dôngs. De même, le prix de location des magasins dans ce lieu grimpe aussi en flèche. Une superficie d’environ 5 m² se loue pour plus de dix millions de dôngs par mois. Pourtant, la brocante du vieux couple Nguyên Viêt Dô au 59, rue Bat Su, arrondissement de Hoàn Kiêm, semble échapper à la situation. Ouverte dès l’aube, elle n’est guère animée comparée aux boutiques de luxe des alentours.
 
Des articles banaux qui valent de l’or
 
Dans ce lieu, les articles dominants ne sont que des tournevis, des moyeux, des loquets, des objets datant de la période de l’économie subventionnée (soit avant les années 1980), en un mot, des objets sans grande valeur matérielle. Pourtant, pour le vieux couple et leurs clients spéciaux, ce sont des souvenirs inestimables et inoubliables d’un temps passé. Bien des gens disent que la famille de Nguyên Viêt Dô vit sur un tas d’or. Pour eux, ce vieux couple est un peu dément, car il ne vend que des choses surannées. S’il louait leur maison, chaque mois, il pourrait recevoir plus de dix millions de dôngs et se reposer. C’est-à-dire, un revenu bien plus élevé que celui de la vente d’objets sans valeur matérielle. «Ils ont raison», reconnaît M. Dô. Nombreux sont les gens qui viennent me voir pour demander à louer ma maison en précisant qu’ils paieront la location de toute une année à l’avance. Je refuse toujours.
 
Toute la vie de M. Dô est consacrée à la réparation des serrures, des petits objets comme des scies, des tenailles, des boulons, des vis, etc. «Ainsi, il s’agit là d’une partie de ma vie», précise le vieil homme.

Revivre une période
 
La brocante de M. Dô est ouverte depuis 2008. D’après ce brave, il l’a ouverte pour son seul plaisir et non pour en faire une affaire lucrative. «Si je voulais avoir de l’argent rapidement, je n’avais qu’à louer ma maison. L’argent c’est important mais ce qui l’est plus pour moi c’est de trouver de la joie dans le travail», s’exclame M. Dô.

Tous ses articles sont rachetés aux quincaillières ambulantes ou aux familles qui liquident leur grenier. Une fois achetés, M. Dô et sa femme classent minutieusement les objets. S’il y en a d’abîmés, le vieil homme les remet en bon état avant de les nettoyer jusqu’à leur redonner leur lustre d’antan. «Je sais bien qu’à l’heure actuelle, personne n’utilise de tels objets. Parfois, je ne vends rien pendant un mois entier. Des gens viennent rien que pour les contempler, parfois prendre quelques photos, avant de s’en aller. Rarement, il y a des acheteurs. Ces derniers achètent ces objets pour les conserver, comme souvenirs», raconte le vieux. «Je vends des souvenirs pour ceux qui désirent les transmettre à leur descendance», poursuit le vieil homme avec un sourire.
 
En général, son «bazar» est souvent désert. Quelquefois, il s’anime plus qu’à l’ordinaire avec la présence de touristes étrangers. Ces derniers se montrent très surpris de voir un lieu si tranquille dans l’ancien quartier très animé de Hanoi. Ce lieu accueille parfois des clients spéciaux qui passent des heures à contempler les articles. «Il y a un an, un client septuagénaire est venu ici. Il a manipulé tous les objets, les contemplant avec émotion. Pour lui, tous étaient des choses précieuses qui réveillaient des souvenirs de son passé. En tenant un loquet, des larmes ont même coulé de ses yeux ridés. En effet, il vivait aux États-Unis depuis plus d’une trentaine d’années, et c’était son premier retour dans le pays. Depuis, il est devenu mon ami», a raconté M. Dô avec émotion.
 
N’importe quel client entrant dans ce lieu a l’impression d’échapper à la vie tumultueuse du dehors. Ici, on vit à un rythme lent. Des moyeux, des boulons et des vis rouillés, tous bien rangés nous permettent un retour fugace vers un passé pas si lointain.
 
La brocante de M.Nguyên Viêt Dô, sise au 59, rue Bat Su, dans le vieux quartier de Hanoi plein de cafés et boutiques de luxe, se distingue par ses objets qui nous rappellent des années 1980 du dernier siècle.

 Diêu An
(Source media: lecourrier.vnanet.vn)

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