Partenariat transpacifique. “Une bataille pour dessiner le futur du commerce mondial”

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Douze Etats riverains du Pacifique viennent de conclure un accord sur un traité de libre-échange. Une victoire pour le président Obama, mais aussi pour le Premier ministre japonais Shinzo Abe, tous deux fervents promoteurs du projet.

Les discussions ont été houleuses et la conférence de presse finale mainte fois reportée. Mais, au terme de près de huit années de négociations, un accord sur le Partenariat transpacifique a enfin été conclu lundi 5 octobre à Atlanta. Douze Etats riverains de l’océan pacifique (Etats-Unis, Canada, Mexique, Pérou, Chili, Japon, Malaisie, Brunei, Singapour, Vietnam, Australie, Nouvelle-Zélande), représentant 40 % de l’économie mondiale, se sont entendus sur un traité de libre échange régional qui, s’il entre en vigueur, constituera le plus important traité commercial depuis la création il y a 20 ans de l’Organisation mondiale du commerce, souligne le Financial Times.

Au Japon, le Premier ministre Shinzo Abe s’est réjoui de cet accord, marquant “un grand pas”. “Nous allons contribuer au développement de la croissance, de la prospérité et de la stabilité régionales en approfondissant les relations économiques entre des pays qui partagent des valeurs telles que la liberté, la démocratie, les droits de l’homme de base, et l’Etat de droit”, avait-il déclaré récemment.

Contrer la Chine

La presse nippone souligne pour sa part le rôle indirect que la Chine – non conviée à la table des négociations – a joué dans la conclusion de l’accord. “L’inquiétude face au ralentissement de l’économie chinoise depuis l’été dernier a décidé les pays émergents les plus réticents à cet accord, en vue de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine”, analyse l’Asahi Shimbun.

Les pays concernés ont intérêt à accélérer leurs échanges économiques afin de renforcer les liens diplomatiques et sécuritaires pour ‘contenir’ les ambitions chinoises qui se manifestent par la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures”, souligne le Nihon Keizai Shimbun.

Le vaste accord conclu lundi est en effet “une victoire pour le Japon et les autres alliés des Etats-Unis dans leur bataille contre la Chine, pour dessiner le futur du commerce mondial”, note le Wall Street Journal. Le Partenariat transpacifique est en tout cas tout autant une affaire de commerce qu’une affaire de géopolitique, relève le FT à Londres. Cet accord constitue “l’épine dorsale économique du pivot imaginé par l’administration Obama en Asie pour contrer la progression chinoise dans le Pacifique et au delà”.

Des voix discordantes

Malgré l’optimisme des discours officiels, le texte négocié va devoir faire face à de nombreux obstacles avant d’entrer en vigueur. Il devra surtout être approuvé par plusieurs Parlements nationaux, dont le Congrès américain, où les débats s’annoncent mouvementés. Plusieurs candidats à la présidentielle, y compris dans le camp démocrate, ont exprimé leur opposition à ce traité transpacifique.

Le groupe automobile Ford, soucieux de défendre la compétitivité de l’industrie américaine, a lui d’ores et déjà recommandé aux parlementaires de ne pas voter le texte en l’état, relève le New York Times.

Des voix discordantes se font entendre également au Canada, où les agriculteurs s’inquiètent. Ottawa a en effet accepté en dernière minute d’ouvrir son marché du lait jusque-là étroitement contrôlé. En Australie, par contre, troisième exportateur mondial de sucre, les producteurs se frottent les mains, note le WSJ. Ils espèrent notamment accroître les volumes livrés aux Etats-Unis.

Catherine Guichard

(Source info: www.courrierinternational.com)

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L’accord de partenariat transpacifique et le Vietnam


Le ministre de l'Industrie et du Commerce, Vu Huy Hoàng, lors des négociations du TPP à Atlanta.  Photo : Thanh Tuân/VNA/CVN

L’Accord de partenariat trans-pacifique (TPP - Trans-Pacific Partnership) apportera de nombreux intérêts au Vietnam, a affirmé le ministre de l’Industrie et du Commerce, Vu Huy Hoàng, lors d’une interview accordée à l'Agence Vietnamienne d'Information (VNA), après la fin des négociations le 5 octobre à Atlanta, aux États-Unis.

En matière économique, selon des économistes indépendants, cet accord permettrait au PIB national d’augmenter de 23,5 milliards de dollars d'ici 2020 et de 33,5 milliards d'ici 2025. Les grands marchés tels que les États-Unis, le Japon et le Canada supprimeront des droits de douane, ce qui stimulera les exportations du pays. Il est donc probable que les exportations nationales de chaussures, de produits textiles et aquatiques sur ces marchés connaîtront une grande avancée, a souligné Vu Huy Hoàng.
 
En outre, une fois entré en vigueur, le TPP générera de nouvelles opportunités grâce à sa nouvelle chaîne logistique. Les 12 pays parties au TPP représentent en effet 40% du PIB et 30% du commerce mondial. Une nouvelle chaîne logistique s’établira et ouvrira de nouvelles perspectives, a indiqué le ministre, ajoutant que l’accord contribuerait également à l’amélioration de l’environnement d’investissement et de l’attraction du capital étranger au Vietnam.

Sur le plan institutionnel, l’adhésion à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et maintenant, au TPP, est une occasion pour le pays d’améliorer ses institutions, notamment celles de l’économie de marché - l’une des trois percées stratégiques définies par le Parti communiste du Vietnam (PCV). Elle favorisera aussi le renouvellement du modèle de croissance et la restructuration de l’économie nationale, tout en rendant l’environnement d’affaires plus ouvert, transparent et prévisible. Par ailleurs, une meilleure protection des droits de propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements dans les secteurs de technologies avancées, comme l’industrie pharmaceutique. De plus, les exigences très élevées du TPP en termes de gouvernance transparente et objective de l’administration publique accéléreront le perfectionnement de l’État de droit socialiste du Vietnam, sa réforme administrative, sa lutte contre la corruption et les gaspillages, a déclaré le ministre Vu Huy Hoàng.

L’élevage rencontrera le plus de difficultés

Une croissance plus élevée créera davantage d’emplois, augmentera les revenus des habitants et contribuera à la réduction de la pauvreté, a-t-il dit, en analysant les futures influences du TPP sur la société vietnamienne. Selon lui, l’accélération de la croissance économique facilitera également la formation des ressources humaines de qualité et le développement de la santé publique. Particulièrement, les engagements environnementaux dans le cadre du TPP encourageront un plus grand respect de l’environnement pour un développement plus durable, a-t-il estimé.

Cependant, le TPP posera au Vietnam un certain nombre de défis, le plus grand concernant la concurrence, notamment dans l’élevage. D’après le ministre Vu Huy Hoàng, c’est l’élevage qui rencontrera le plus de difficultés après l’entrée en vigueur de cet accord. La concurrence dans d’autres secteurs ne sera pas aussi grave, car la plupart des produits d’exportation des autres membres du TPP ne sont pas similaires à ceux du Vietnam, a-t-il constaté. Une concurrence plus acharnée mènerait au ralentissement, voire à la faillite d’entreprises et puis au chômage de leurs employés. Comme la plupart des économies du TPP ne font pas concurrence directement à l’économie vietnamienne, à l’exception de certaines filières de l’agriculture, cet impact ne sera pas considérable et ne durera qu’une période limitée.


Sur le plan institutionnel, l’adhésion à l’OMC et au TPP désormais est une occasion pour le Vietnam d’améliorer ses institutions, notamment celles de l’économie de marché. Photo : Hà Thái/VNA/CVN
 
Dans le but de réduire les impacts négatifs du TPP, le Vietnam accordera une importance particulière à la restructuration de son agriculture, a affirmé Vu Huy Hoàng, mettant l’accent sur l’application des technologies avancées. En matière institutionnelle, le pays procédera à la modification de textes juridiques. Avec ses expériences tirées de l’adhésion à l’OMC, le Vietnam aura des préparatifs rigoureux et approfondis, a-t-il assuré, avant d’indiquer que des mesures nécessaires seront prises pour atténuer les impacts sur les travailleurs.

Bien que le niveau de développement du Vietnam demeure en deçà de certains autres pays parties au TPP et que plusieurs engagements de cet accord soient tout nouveaux pour lui, la participation au TPP est conforme aux préconisations du Parti et de l’État sur l’intégration internationale.

Le TPP accélérera le développement des entités économiques au Vietnam

Cet accord, avec ses critères élevés, accélérera le développement des entités économiques au Vietnam en favorisant la restructuration des entreprises publiques et l’économie de marché. De plus, avec de nombreux accords de libre-échange signés ces dernières années, le Vietnam n’est pas si étranger à l’intégration internationale.

Le ministre Vu Huy Hoàng a enfin indiqué que pour les critères élevés, le Vietnam aura du temps pour s’y adapter et bénéficiera des assistances techniques d’autres membres.

Le 5 octobre, la conférence des ministres du Commerce des 12 pays parties au TPP à Atlanta, aux États-Unis, a achevé les négociations de cet accord. Les procédures juridiques nécessaires à la signature officielle pourront durer au moins 18 mois.
 
VNA/CVN

(Source media: Le Courrier du Vietnam)

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