Pour l’amour des pigeons voyageurs

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La colombophilie est l’art d’élever et de faire concourir les pigeons voyageurs, ces athlètes ailés du XXIe siècle. Un sport peu connu, qui a ses passionnés à Hô Chi Minh-Ville, et qui exige une bonne dose de patience.
 
Entre le poussin à peine éclos et le pigeon adulte capable de s’avaler des centaines de kilomètres d’un trait - et de revenir au colombier qui l’a vu naître -, que de patience et de persévérance !
 
Selon Vy, membre de l’Association vietnamienne de colombophilie, «la première étape est de bien sélectionner la race». Les meilleurs pigeons viennent de l’étranger mais il est très difficile d’en importer. Dans les marchés, les colombophiles tombent parfois sur des pigeons venus d’ailleurs, égarés ou piégés, dont la destinée était de finir dans le bol de riz. Ils les achètent aussitôt.
 
Une bague dite «matricule» est placée à la patte dès la naissance (vers 6-7 jours) ; elle équivaut à sa carte d’identité, et elle est changée chaque année. Cette bague est complétée par une autre indiquant l’adresse et le numéro de téléphone du propriétaire.
 
L’entraînement commence le premier mois de vie du jeune oiseau, lorsqu’il commence à savoir voler. Les colombophiles comptent sur les oiseaux adultes, si possible les parents, pour l’entraîner. La première étape est de le lâcher avec les parents à 500 m du colombier. Jour après jour, la distance est allongée. Puis vient le vol en solo, sans papa et maman à côté. Lorsqu’il vole parfaitement, il est lâché dans la banlieue de Hô Chi Minh-Ville, puis de plus en plus loin, jusqu’à des centaines de kilomètres de son logis.

Compétitions : plaisir et inquiétude à la fois


Et le plaisir de l’éleveur est-il dans le moment du lâcher ou dans l’attente du retour. Photo : Phuong Hoa/VNA/CVN
 
Un oiseau entraîné régulièrement sera d’autant plus performant, comme un athlète de haut niveau.
 
«Attendre que les oiseaux reviennent est assez stressant. Je ne sais pas s’ils iront à la bonne maison, s’ils seront capturés par des piégeurs ou des rapaces. En moyenne, sur 20 oiseaux 10 reviennent. De l’amertume c’est sûr, un peu de tristesse aussi. Parfois certains sont tellement épuisés qu’ils meurent dans le colombier», confie Vy.
 
Parfois ils s’égarent et se retrouvent dans des lieux improbables comme cet oiseau capturé par des marins-pêcheurs, qui a eu la chance que ceux-ci appellent Vy. Ce dernier a été le chercher au retour du bateau au port ! Ou encore un autre recueilli par un militaire sur l’île de Thô Chu (Phu Quôc, province de Kiên Giang), qui a aussi passé un coup de fil au propriétaire. Ce dernier lui a demandé d’en prendre soin, en attendant qu’il viennent le chercher.
 
Cuong, un autre colombophile, explique : «Pour les compétitions, les pigeons sont équipés d’un timbre avec un code. Quand l’oiseau revient, l’éleveur prend le timbre, relève le numéro et envoie un message au comité d’organisation».
 
Et le plaisir de l’éleveur est-il dans le moment du lâcher ou dans l’attente du retour. «Les deux, explique Vy. Quand on lâche les oiseaux, on suit du regard le sien pour voir s’il prend la bonne direction, et si c’est le cas alors on est heureux. Après, il y a l’attente. On espère qu’il ne rencontrera pas de problèmes. Et quand enfin il revient, en pleine forme, alors là c’est la joie et la fierté. Je pourrais même dire que c’est comme lorsqu’un membre de la famille revient après un longue absence».


 
Parfois il y a des moments comiques dans les compétitions. Par exemple lorsque l’oiseau s’est perché dans un arbre à côté du colombier, et n’est pas vraiment pressé d’y rentrer. Au pied de l’arbre, son «maître» trépigne d’impatience et essaie de le faire descendre par tous les moyens.
 
Un pigeon primé est un pigeon qui prend de la valeur. Un champion peu atteindre 30 millions de dôngs, à quoi s’ajoute la fierté de l’éleveur qui préfère souvent le garder pour le faire se reproduire, et ainsi avoir une belle lignée de champions - comme les chevaux de course.
 
En plus d’entraîner son «poulain», le colombophile doit aussi veiller à le traiter contre certaines maladies, notamment la grippe H5N1. Heureusement, jusqu’à maintenant, aucun colombophile n’a eu affaire à cette maladie.

L’objectif de l’association est de mettre sur pied une course transvietnamienne Hanoi-Hô Chi Minh-Ville. Combien de temps faudra-t-il au meilleur pigeon pour faire cette traversée, qui devra probablement l’amener au dessus du Laos et du Cambodge. Réponse dans quelques années !

Phong Delon

(source media: lecourrier.vn)
 

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