Retour d'un 36e voyage humanitaire au Vietnam : « Maintenant, je connais mieux Hanoï que Lille »

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Retour d'un 36e voyage humanitaire au Vietnam : « Maintenant, je connais mieux Hanoï que Lille »

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(www.lavoixdunord.fr) - Christophe Obry aurait pu se contenter de sa carrière française de chirurgien orthopédiste spécialiste de la main entre la clinique du Croisé-Laroche, à Marcq, et Amiens. Mais son goût des voyages, son envie de transmettre et les rencontres ont fait de ce Lillois d'origine un Vietnamien d'adoption.

Dans son bureau de la clinique du Croisé-Laroche, des aquarelles qu'il a réalisées lui-même et quelques photos. Christophe Obry, chirurgien orthopédiste, est rentré lundi de son 36e voyage à Hanoï. Six heures après, il retrouvait son bureau de consultation de la clinique. Le lendemain : il enchaînait douze opérations à Amiens et quinze consultations à Marcq. « Pour garder l'équilibre, je suis obligé de travailler à 150 % en France. » L'équilibre en question concerne la France et le Vietnam.

Depuis onze ans et son premier voyage à Hanoï, le Nordiste est tombé sous le charme : « C'était en 1997, le pays commençait à s'ouvrir, la médecine était renaissante.» Le chirurgien orthopédiste a intégré à l'époque un groupe de médecins lyonnais. Ensemble, ils ont créé l'hôpital français de Hanoï en 2000. « L'établissement devait fonctionner grâce à la rotation de plusieurs médecins (ils étaient 200). Je me suis engagé un mois puis rapidement deux mois par an. »

Après avoir exercé dix ans en hôpital en France, puis vingt ans en libéral, cette aventure permet au chirurgien de retrouver un équilibre. « J'avais un goût pour l'Asie depuis l'enfance. Je désirais depuis longtemps monter une opération dans un pays lointain (un projet au Liban n'avait pas abouti). J'avais besoin d'oxygène, mon travail devenait répétitif, il avait des côtés sclérosants, la paperasse était de plus en plus importante. » Hanoï : une aubaine.
 
Mais très vite, Christophe Obry est gêné par l'aspect capitalistique du projet. « Ça fonctionne comme une clinique, là-bas le système social est inexistant, du coup on ne s'adresse qu'à 20 ou 30 % de la population. » Puis à l'hôpital français, les médecins sont moins nombreux : « Certains sont morts pendant le SRAS, après il y a eu le poulet, certains ont préféré arrêter. » En 2005, avec sa soeur, elle aussi engagée depuis vingt-cinq dans l'humanitaire, ils créent une association Action aide Asie.

« J'interviens surtout en chirurgie orthopédique et traumato, sur des malformations de naissance chez les enfants, mais aussi beaucoup sur des séquelles de guerre. La guerre a beau être finie depuis 1975, le centre est encore miné. » Aujourd'hui, le praticien se rend cinq fois par an au Vietnam. « J'ai mis cinq ans à me sentir chez moi mais maintenant, je connais mieux Hanoï que Lille, le Vietnam est devenu mon pays d'adoption. »

En rapport régulièrement avec les hautes sphères du pouvoir vietnamien, le ministre de la Santé et le ministre des Affaires étrangères notamment, il aimerait un jour avoir la double nationalité. « Ce serait une reconnaissance, même si on l'a de facto par notre engagement, Ça me plairait, des amis m'en parlent là-bas. »

Celui qui maîtrise l'anglais médical mais se définit volontiers comme un « handicapé des langues », envisage même un jour de vivre à temps plein là-bas. Il faut dire qu'au fil des rencontres Christophe Obry a fait la connaissance de sa nouvelle femme à Hanoï. « Ma femme est vietnamienne (ils se sont connus en 2005) et nous avons un fils de cinq mois. » Un appart' à Hanoï, une maison depuis peu sur la baie d'Along, le « francovietnamien » pourrait alors poursuivre sa mission tout en profitant des couleurs, de l'ambiance du pays pour parfaire son autre passion, la peinture. « J'ai toujours aimé la peinture, la sculpture, j'ai besoin de travailler avec mes mains, d'être actif. J'ai d'ailleurs longtemps hésité entre médecine et les Beaux-Arts ». Finalement, il aura fait les deux.

PAR ANNE-CHARLOTTE PANNIER

(source: www.lavoixdunord.fr)

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