Saïgon, un autre monde pour Jules

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Jules Labreuil a parcouru le Vietnam sur 3 500 km, pendant un an, avant de s’installer à Saïgon.

ÉPERNAY (51). Ils ont décidé de tout quitter pour vivre leur vie hors de France et d’Épernay, même s’ils y restent attachés. Jules Labreuil a sauté le pas il y a 3 ans, pour le Vietnam.

Il y a douze ans, mon cousin m’a montré une photo de Phu Quoc. C’était l’année où je passais le bac. Je lui ai dit : « Je ne sais pas quand, mais un jour j’irai là-bas.  » Douze ans plus tard, Téléphone a « splitté », mais Jules Labreuil a quasiment le même âge que « New York avec toi » la chanson qui lui a soufflé ces paroles. Surtout, il est allé à Phu Quoc, a foulé son sable blanc, s’est appuyé contre ses palmiers et s’est baigné dans les eaux turquoise de l’île émeraude. À trente ans, le Sparnacien d’origine vit à Saïgon, au Vietnam depuis plus de deux ans.

Phu Quoc, petit paradis

Le monde des cols blancs tend les bras à Jules Labreuil. Après sa scolarité sparnacienne, il entre dans une école de commerce parisienne. «  J ’ai travaillé quelques années dans le marketing à Paris, pour des agences, chez Orange aussi.  » Avant de devenir chef de pub mobile au Figaro. Super poste, mais… super lassitude. «  J ’en ai eu marre de la France, de cette morosité ambiante, de ces gens étroits d’esprit. Être jugé sur son apparence parce qu’on porte un costume bon marché en bossant au Figaro, c’est pesant…  » La mort de son père, il y a trois ans, accentue son besoin de faire un break. Assez long. Et se rappelle cette photo paradisiaque d’il y a dix ans. Le goût du sel à la bouche, il fait ses cliques et ses claques. «  J’ai plaqué mon boulot en juin et je suis parti en mars 2012.  »

Seul, bardé d’un sac de voyage contenant juste huit tenues, il décolle pour le Vietnam. «  Sans rien savoir, mais avec un compte en banque bien garni.  » Il s’octroie un an de vacances. Pas dans le style d’un Leonardo Dicaprio découvrant la torpeur de la Thaïlande. Plutôt comme un observateur en quête de projet. Il traverse le Vietnam, parcourt 3 500 km de la frontière chinoise à la pointe sud du pays. Découvre les quatre saisons du nord, où il fait plus froid, et la saison des pluies à Saïgon, d’avril à novembre. Il s’approche aussi du peuple hmong, dans les montagnes. «  J’avais vu ce côté-là du pays dans 'Rendez-vous en terre inconnue'…  » Bien sûr, il était à Phu Quoc, trois jours après avoir foulé le tarmac de l’aéroport de Tân Son Nhat. «  Je n’ai pas été déçu, même si l’île a changé. Il y a l’aéroport international qui permet d’aller jusqu’en Russie. Phu Quoc ne sera plus ce qu’elle était.  » Il voyage un peu au Laos, au Cambodge et à Bangkok, mais pas plus. Pendant son périple, Jules Labreuil repère vite l’intérêt des Vietnamiens pour l’argent. «  Préserver la nature et le patrimoine, ils s’en préoccupent peu.  » Des centaines de maisons coloniales, vestiges de l’Indochine, ont été détruites. Mais les touristes apportent de l’argent (lire ci-contre) et donc, une économie.

Nouveau job, nouvelle vie

Pendant son année de road trip, le Sparnacien cherche aussi à travailler. Il tente le marketing en restauration. «  Je suis parti au bout d’un mois.  » Il occupe, pendant une quinzaine de jours, un boulot pour un guide gratuit de tourisme. Mais il n’y trouve pas son compte non plus. Jusqu’à une rencontre dans un bar de nuit avec un Français, qui lui explique avoir monté une start-up avec deux autres associés. Jules Labreuil le tannera pendant plusieurs mois avant qu’il ne l’embauche. «  C’était il y a un an.  »

Le Sparnacien a posé ses valises à Ho chi minh-ville, dénommée Saïgon jusqu’en 1975. Et en septembre, sa boîte, Vatefairefoot, lancera sa première marque de prêt-à-porter. «  On essaie de proposer du streetwear en ayant un état d’esprit militant, écologiquement responsable et contre la morosité.  » Rien que le nom l’exprime ! Le logo aussi : une empreinte de pied qui assume le cool. Le cœur de cible : les 16-25 ans.

Épanoui, Jules Labreuil s’est reconstruit et a construit une nouvelle vie, embellie depuis le 13 juillet par l’arrivée d’une petite fille, Mia, qu’il a eue avec Sonia, rencontrée il y a un an et demi à Saïgon.«  J’avais déjà failli me marier en France, mais là, cette fois, j’étais prêt.  » Bien sûr, sa famille et ses amis lui manquent. «  Le vin, le saucisson et le fromage aussi  », blague-t-il, franchouillard. Mais il ne reviendrait pas vivre en France, même s’il apprécie particulièrement de suivre l’actualité sparnacienne sur Facebook. Mais désormais là-bas, le Vietnam, c’est chez lui. Il envisage même de déménager, d’ici un ou deux ans, en Thaïlande.«  Mon rêve n’a jamais été d’avoir ma Mercedes dans le garage, mais de vivre au bord de la mer.  » Son rêve est devenu réalité.

(Source info: www.lunion.presse.fr)
 

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