À Salin-de-Giraud (en Camargue), hommage aux travailleurs indochinois

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À Salin-de-Giraud (en Camargue), hommage aux travailleurs indochinois

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Le premier mémorial aux travailleurs indochinois en France

Journée historique à Salin-de-Giraud, ce 5 octobre 2014. Une stèle en l’honneur des travailleurs indochinois réquisitionnés de force pour venir travailler en Camargue pendant la seconde guerre mondiale a été officiellement inaugurée.

Autour du maire d’Arles, Hervé Schiavetti et des élus de la Ville, plusieurs maires dont Frédéric Vigouroux, maire de Miramas et suppléant du député Michel Vauzelle, la conseillère auprès de l’ambassadeur du Vietnam en France, Pierre Castoldi, sous-préfet de l’arrondissement d’Arles représentant le secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants et du devoir de mémoire sont venus rendre hommage à ces hommes arrachés de force à leur terre pour dans des conditions très difficiles, venir cultiver le riz en Camargue pendant la seconde guerre mondiale et contribuer à l’effort de guerre. L’association MOI ou Mémorial pour les Ouvriers Indochinois, qui a beaucoup oeuvré pour obtenir la reconnaissance de ce passé douloureux avec le travail du journaliste Pierre Daum, avait également réuni de très nombreux descendants de ces hommes. Chacun arborait d’ailleurs un badge portant le nom de son père, son matricule, sa région et son village d’origine et le numéro de la compagnie à laquelle il appartenait.

« Etre maire à Arles, comme dans les communes voisines, c’est avoir la chance d’être maire d’une terre d’immigration, a souligné le maire d’Arles, Hervé Schiavetti. Un mémorial comme celui-là nous permet de faire vivre notre histoire, même si elle est complexe, sujette à controverses. Ces travailleurs amenés de force, l’immigration italienne, espagnole, grecque et aujourd’hui maghrébine ne doivent pas être oubliés. Aujourd’hui, si la Camargue peut produire du riz, c’est grâce à ces hommes venus d’ailleurs. L’accueil qui leur a été fait a parfois été chaleureux mais aussi stigmatisant, hostile, source de souffrance. Nous devons les en remercier, comme d’avoir fondés ici des familles. »

« Il est de notre responsabilité de de rendre hommage à ces travailleurs, de reconnaître leur douleur, a insisté Bertrand Mazel, président du Syndicat des riziculteurs. La riziculture française vous doit beaucoup, et les Camarguais ne vous oublieront jamais. »

N’guyen Ho Sao, 94 ans, fut  l’un de ces hommes. « Je suis né en 1920 au nord de l’Annam, a-t-il déclaré. Mais aujourd’hui, je suis Français et si nous avons pu nous intégrer ici, c’est grâce à des Français. Les Français, je les adore ! » a lancé ce vieux monsieur.

« Cette stèle est d’une part la preuve que la République est un espace de démocratie, qui respecte ces hommes contraints par les lois coloniales et d’autre part un autel pour tous ceux qui sont morts ici », a rappelé Richard Trinh, président de l’association MOI.

La lecture du poème « Ils sont venus de force » par son auteur Olivier Morin, et le chant « Loin du Vietnam », entonné par la chorale de Salin-de-Giraud, ont contribué à rendre cette cérémonie particulièrement émouvante.

(Source info: www.arles-info.fr)

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Salin-de-Giraud : le mémorial des travailleurs indochinois

Une stèle a été inaugurée ce dimanche 5 octobre en mémoire des travailleurs indochinois des rizières de Camargue ou de la poudrerie de Saint-Chamas. Dès 1939, des milliers d'entre eux ont été amenés de force en Métropole. 

C'est ce qu'on a appelé le Plan Mandel  du nom du ministre des Colonies qui prévoyait le déplacement en France de 300 000 travailleurs coloniaux dont 20 000 vietnamiens  pour participer à l'effort de guerre. Les travailleurs coloniaux été recrutés, acheminés et mis au service des industries de la défense nationale par le Service de la Main-d’oeuvre Indigène, Nord-Africaine et Coloniale, la M.O.I., rattaché au ministère du Travail .Après la guerre nombre d'entre eux n'ont jamais été rapatriés et été employés au développement de la riziculture en France en raison de leur savoir-faire. D'autres ont travaillé dans des poudreries ou des usines d'armement. Ils étaient enrôlés de force et étaient logés dans des camps.

Les oubliés de l'histoire

L'histoire de ces travailleurs, inconnue des Français, a été révélée en 2009. Un journaliste, de "Libération", Pierre Daum, sort son livre intitulé "Immigrés de force, les travailleurs indo-chinois en France (1939-1952)" aux éditions Actes Sud. Son enquête révèle une histoire enfouie dans les mémoires françaises pendant 70 ans. La presse relaie l'information et le public découvre l'histoire oubliée des travailleurs indo-chinois Reportages, articles se succèdent et  six mois après la publication du livre, la ville d’Arles organise le premier hommage officiel à la mémoire de ces 20 000 travailleurs Vietnamiens.

Reconnaissance de la France

La sortie de ce livre très vite suscité  un mouvement de reconnaissance envers ces 20 000 paysans vietnamiens, victimes de la colonisation. Après la villes d'Arle c'est au tour des communes de Saint-Chamas, de Miramas, de Sorgues, de Bergerac qui ont, l'une après l'autre, organisé des cérémonies d'hommage aux travailleurs indochinois. Des plaques ont été apposées sur des lieux emblématiques. Et aujourd'hui  5 octobre 2014 est inauguré à Salin-de-Giraud, en Camargue, le premier Mémorial national aux travailleurs indochinois.

(Source info: france3-regions.francetvinfo.fr)

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