Un espace marocain au cœur de Hanoi

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Pendant ses temps libres, le couple Malika-Abouzia Boujamaa aime lire des revues en français parlant du Vietnam. Photo : Phuong Mai/CVN

Depuis quelques années, le restaurant Le Marrakech de la rue Tô Ngoc Vân, arrondissement de Tây Hô, Hanoi, est devenu le point de ralliement des amoureux de tagine et couscous.

La propriétaire du restaurant Le Marrakech est Malika, métis vietnamo-marocaine, née au Vietnam puis partie vivre au Maroc à l’âge de 5-6 ans. Elle a expliqué les raisons qui l’ont poussée à ouvrir un restaurant marocain au Vietnam. Tout d’abord, c’est le désir de présenter aux Vietnamiens la cuisine marocaine, réputée dans le monde entier. Et puis, c’est sa passion de la cuisine tout simplement. «Moi et mon mari, on a toujours aimé être derrière les fourneaux !», confie Malika.

La cuisine marocaine traditionnelle est extrêmement riche et variée. Au restaurant Le Marrakech, les convives ont l’occasion de goûter tous les plats marocains : couscous, tagine, méchoui, pastillas... Selon Malika, il y a une grande différence entre les plats vietnamiens et marocains. Les premiers sont très légers, avec beaucoup de bouillons, de sauce, d’eau, contrairement aux plats marocains qui sont consistants, avec beaucoup d’épices, beaucoup d’huile aussi. «Il y a des clients vietnamiens qui ont éprouvé des difficultés pour digérer leur premier plat marocain. Mais à force de revenir, la 2e, la 3e fois, c’est parti!», s’amuse Mme Malika.

Sa clientèle comprend des Marocains bien sûr, mais aussi des Français, des Vietnamiens...Ils viennent au Marrakech pour découvrir ou retrouver cette fameuse nourriture nord-africaine mais aussi pour s’immerger dans une ambiance typiquement marocaine, et revoir la pétillante Malika. En discutant avec elle, les clients peuvent mieux comprendre la culture de son pays. «Nous apprécions beaucoup la cuisine de Malika. C’est vraiment une cuisine authentique et nous retrouvons ici le vrai goût des plats marocains. Le couscous est celui que je préfère», confie Samira Sarter, convive française. Pour Thanh Hà, Vietnamienne, «le meilleur ici est le tagine aux pruneaux. Mes amis m’avaient conseillé de goûter ce plat traditionnel, célèbre dans plusieurs villes au Maroc comme Rabat, Fès ou bien Marrakech. Et je dois dire que je n’ai pas été déçue, quel délice !».

Mère vietnamienne et père marocain
 
Malika est de nationalité marocaine mais d’origine vietnamienne. «Je suis née à Ba Vi. J’ai vécu là-bas avec mes parents jusqu’à l’âge de 4-5 ans. Quand mon père a été rapatrié au Maroc, je l’ai suivi», révèle-t-elle.

Malika a toujours rêvé de revenir au Vietnam : revenir pour retrouver les lieux de son enfance, la famille de sa mère, revoir le lieu où elle est née. «Je n’ai jamais pensé qu’un jour je serais envoyée dans mon pays d’origine, le Vietnam, pour représenter mon pays résidentiel, le Maroc !». Et de se remémorer le jour où, alors qu’elle était en poste en France, elle a reçu une lettre de mutation pour aller travailler à l’ambassade du Maroc au Vietnam. «J’étais très contente, c’était une surprise, une merveilleuse surprise», explique-t-elle avec émotion.

Avant de venir à Hanoi, Malika et son mari dévoraient les revues et livres en français parlant du Vietnam. Pour ainsi dire, Malika a transmis son amour du Vietnam à son mari, un Marocain de souche. «Le Vietnam est un pays dont on tombe tout de suite amoureux. Moi et ma femme sommes venus ici plusieurs fois avant de nous installer. La troisième fois, j’ai essayé de convaincre ma femme de rester ici. C’est un pays très attirant», avoue Abouzia Boujamaa.

Resteront-ils encore longtemps au Vietnam ? Eux-mêmes ne le savent pas. Mais à juger par leur joie de vivre ici, et aussi le succès de leur restaurant, il y a fort à parier qu’ils ne sont pas près de faire leurs valises. Nul doute que ce petit bout de Maroc à Hanoi a encore de belles heures devant lui...

Phuong Mai
(lecourrier.vnanet.vn)

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