Un invalide de guerre fait fortune grâce aux crevettes

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Un invalide de guerre fait fortune grâce aux crevettes

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(Le Courrier du Vietnam) - Au village riverain de Tân Hoa, à dix minutes de canot du chef-lieu de la commune de Thanh Phu, district de Cai Nuoc, province de Cà Mau (extrême Sud) tout le monde connaît Nguyên Thanh Do, un invalide de guerre qui a fait fortune grâce à l'élevage des crevettes. Son secret : l'élevage extensif rénové (EER) au lieu du traditionnel.

En accostant à l'embarcadère de Kênh Sang, on aperçoit une jolie maison entourée de verdure. C'est là que vit Nguyên Thanh Do, un invalide de guerre de 62 ans. Cette maison de plusieurs centaines de millions de dôngs, il l'a construite récemment grâce aux bénéfices de trois ans d'élevage de crevettes.

Privé d'un bras, l'invalide de guerre Do a toujours son air confiant, celui d'un jeune soldat amusant et énergique. Il nous accueille avec un large sourire. "L'élevage de crevettes est le métier principal de ma famille depuis 2000. Au début, en appliquant le modèle extensif traditionnel, nous avons obtenu une faible productivité. À quoi se sont ajoutés les aléas climatiques, la salinité de l'eau en hausse, la pollution… Certaines années, les éleveurs ont tout perdu", confie-t-il.

Investir moins, gagner plus

Vers fin 2007 et début 2008, à la nouvelle de la réussite d'un nouveau modèle de crevetticulture à haut rendement EER, M. Do a décidé d'aller apprendre ces nouvelles techniques auprès d'éleveurs expérimentés. L'EER, c'est l'élevage extensif en appliquant de nouvelles mesures techniques, comme l'assainissement des bassins, la prévention des épidémies, la fourniture d'aliments préfabriqués... Les mêmes mesures appliquées dans l'élevage intensif industrialisé (EII), à cette seule différence : la densité de crevettes, qui est très grande pour l'EII, est beaucoup plus basse pour l'EER.

"Si tout va bien, l'EER rapporte gros. La production moyenne est de 500-700 kg/ha, soit 30% supérieure à celle du modèle traditionnel. Et les bénéfices sont 4 fois supérieurs à l'investissement de départ", révèle M. Do. Et d'affirmer que ce modèle d'EER "s'accorde bien avec les conditions de ma famille et d'autres foyers de notre localité. En effet, il demande moins de fonds d'investissement de départ et les techniques d'élevage sont aussi plus simples que celles du modèle intensif". Avec deux hectares de bassins où sa famille pratique 2 récoltes par an, M. Do table chaque année sur 200 millions de dôngs de bénéfices.

Après trois ans de travail assidu, M. Do est l'heureux propriétaire d'une maison à étages. Cependant, il ne cache pas ses inquiétudes : "L'élevage des crevettes ici fait face à de multiples difficultés engendrées par le changement climatique et la pollution. Les sources d'eau sont ainsi de plus en plus polluées par les usines et les zones industrielles". Et de souhaiter que l'État aide à l'amélioration de l'environnement et des sources d'eau, ainsi qu'aux transferts technologiques en faveur des aquaculteurs.

Selon Lâm Viêt Triêu, vice-président de la commune de Thanh Phu, cette localité compte actuellement plus de 3.000 foyers pratiquant la crevetticulture. Pourtant, seulement 43 d'entre eux ont adopté le modèle EER. "Dans l'avenir, nous espérons multiplier ce modèle qui a fait ses preuves", dit-il.

Quang Châu - Nguyên Dat - Le Courrier du Vietnam
1/1/2011

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