Vietnam. À Hanoï, dans les pas du photographe Patrick Chauvel

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Patrick Chauvel. | Jean-Christophe Lalay/Ouest-France

L’exposition 2017 du Mémorial de Caen sera consacrée à un dialogue entre le reporter de guerre français Patrick Chauvel et plusieurs photographes nord-vietnamiens. Le premier a photographié la guerre du Vietnam, côté US. Les seconds étaient dans les rangs du Vietminh. L’exposition se prépare à Hanoï. Patrick Chauvel et Stéphane Grimaldi, directeur du Mémorial, vont à la rencontre des photographes vietnamiens. Impressions de voyage.

La ville du scooter

Ils sont alignés au feu rouge par centaines. Ambiance, départ d’un grand prix moto. Des milliers et des milliers de scooters et motos. Une vision saisissante pour l’Européen qui découvre pour la première fois Hanoï, la capitale politique du Vietnam. « Et encore… Il y a beaucoup plus de voitures qu’il y a cinq ans », compte Patrick Chauvel. Le photographe de guerre est un habitué des lieux.

Sur l’autoroute de 30 km entre l’aéroport international de Nôi Bài, une partie est réservée aux deux-roues. Quelques cyclistes au chapeau traditionnel y côtoient motos et scooters…Dans le centre-ville, tout ce petit monde se mélange, donnant un spectacle hallucinant. Avec, pour les piétons, des traversées de rond-point complètement improbables. Mais ça passe plus souvent que ça ne casse. Le klaxon étant un instrument de conduite indispensable.

Au lever du soleil sur les berges du Hoàn Kiêm

5 h du matin, Hanoï s’éveille. Avant que le fracas de la circulation ne s’empare des grands axes, des centaines d’habitants s’installent le long des berges du lac Hoàn Kiêm, au cœur de la ville, dans l’ancien quartier colonial français.

À leur programme, des exercices physiques. Pour une majorité, notamment les personnes âgées, elles enchaînent les gestes de la gymnastique traditionnelle. Mais la modernité trouve aussi sa place. Des filets de badminton sont tendus devant un monument au style grandeur communiste. Des joueurs de foot improvisent une partie sur une place le long de la rue Dihn Tiên Hoàng.

Plus étonnant, un groupe de femmes répètent des chorégraphies sur l’entêtant Oppa Bambang style. À deux pas de là, sous la statue de l’empereur du Xe siècle, Ly Thái Tõ, des danseurs tournent sur un air de valse. Une belle façon d’entamer la journée.
 
Une ville à la française en Asie

Même si les Français ont quitté le Vietnam depuis 1954 et la défaite de Dien Bien Phu, la France reste encore présente dans le paysage urbain. Hanoï a été modelé par les architectes et les urbanistes français.

Avec des monuments emblématiques comme l’opéra, avec ses ardoises venant de Dien Bien Phu, véritable petit frère de l’opéra de Paris ; la cathédrale Saint-Joseph, construite en 1886 ou le Métropole, le palace mythique où l’on s’attend à croiser Lucien Bodard ou Jules Roy accoudé au magnifique bar.

Pour la période des fêtes, les équipes de l’hôtel ont inventé d'étonnants sapins à partir de chapeaux traditionnels vietnamiems.
 
Dans les pas de Patrick Chauvel

À 19 ans, le photographe décide d’aller sur le terrain au Vietnam. Au cours de plusieurs séjours de 1969 à 1975, il a couvert la guerre du Vietnam, côté américain. Quarante ans plus tard, il a rencontré des photographes de l’armée nord-vietnamienne.

Une rencontre fondatrice qui ouvre sur un livre, Ceux du Nord, présentant 140 photos inédites des photoreporters du Nord-Viêtnam et une exposition à Visa pour l’image à Perpignan. Nouvelle étape dans cette collaboration, l’expo de l’été 2017 à la mairie de Caen, montée par le Mémorial de Caen. Stéphane Grimaldi, directeur du Mémorial, veut en faire « un dialogue entre le photographe qui a suivi les combats avec les Américains et ceux de l’armée du Vietminh ».

Pour préparer cette exposition, Patrick Chauvel est actuellement à Hanoï. Après un récent reportage à Mossoul.Avec sa fondation, il a « pris en main » les photographes vietnamiens. Leur assurant une diffusion de leurs clichés auprès de collectionneurs occidentaux.

Lundi après-midi, le photographe, habitué du prix Bayeux des correspondants de guerre, retrouve Chu Chin Thành, dans sa maison d’une ruelle de la capitale. Chemise blanche, le photographe de 72 ans a une vraie « gueule ». « C’est une star ici », lance son collègue français.

Patrick Chauvel a dans ses bagages plusieurs clichés à faire signer à celui qui a photographié l’armée du Nord pour le compte de l’Agence vietnamienne d’information (AVI). « Les collectionneurs sont friands de clichés signés », sourit Patrick Chauvel. Il tend une enveloppe à Chu Chin Thành. Le fruit d’une vente récente.

Le photographe est séduit par le projet caennais : « Au début, je ne pensais pas comme aujourd’hui. Après avoir rencontré des journalistes européens, d’autres photographes, j’ai compris l’importance de nos photos. Ça fait partie de la vérité de la guerre. »

(Source info: ouest-france.fr)

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