Vietnam: une académie entretient le rêve d'un foot de qualité

Vous êtes ici : Actualité » Vietnam: une académie entretient le rêve d'un foot de qualité

Sports

Vietnam: une académie entretient le rêve d'un foot de qualité

Vietnam: une académie entretient le rêve d'un foot de qualité
Agrandir le texte
Réduire le texte
Imprimer
Envoyer à un ami

Le Vietnam a déjà beaucoup tenté, en vain, pour améliorer le triste niveau de son football. Mais l'espoir demeure, avec une académie de foot installée dans les hauts-plateaux du centre, partenaire du prestigieux club anglais d'Arsenal.

A Pleiku, dans la province de Gia Lai, une trentaine de jeunes triés sur le volet parmi des milliers de candidats s'entraînent près de cinq heures par jour dans des installations ultramodernes, tout en poursuivant leur scolarité.

Recrutés à l'âge de dix ou onze ans, pour sept ans au moins, ils embrassent la "philosophie" du réseau d'académies JMG de l'ancien international français Jean-Marc Guillou, dont fait partie le centre.

"Ils commencent pieds nus, pas de chaussures, pas de gardien de but", explique l'entraîneur Guillaume Graechen, s'amusant d'une méthode qui surprend toujours les équipes adverses.

Les jeunes ne chaussent les crampons qu'après avoir atteint un certain niveau technique, en particulier en jongles, généralement après cinq mois. Une méthode qui semble avoir payé pour les deux promotions recrutées en 2007 et 2009.

"Ils sont au même niveau que les professionnels au Vietnam, ou même en Europe ou à l'étranger", assure Graechen, qui les a lui-même sélectionnés.

"Certains maintenant sont prêts, techniquement, tactiquement, dans l'intelligence, pour être professionnels", poursuit le Français, notant que ses protégés avaient fait le plein de confiance lors d'une tournée en Europe l'an dernier.

L'académie aux pelouses impeccables, avec sa piscine et ses villas pour loger des jeunes formés gratuitement, est financée par le conglomérat Hoang Anh Gia Lai (HAGL).

Le groupe industriel vietnamien détient une équipe éponyme dans le championnat professionnel local, la V-League, et bénéficie d'un droit de préemption sur les futurs footballeurs.

Il a également conclu un partenariat avec Arsenal qui envoie un représentant une fois par an pour suivre l'évolution des recrues.

L'académie "marche très bien jusqu'à présent" et "beaucoup de jeunes joueurs se sont développés", a récemment commenté l'entraîneur du club anglais Arsène Wenger.

Les Gunners en tournée en Asie ont été les premiers représentants de la Premier League anglaise à jouer au Vietnam mi-juillet et le match amical contre la sélection vietnamienne, battue 7 à 1, a conquis une affluence de 40.000 fans.

Rêves de grands clubs

Un comble pour une équipe nationale généralement boudée lorsqu'elle rencontre les pays voisins. Tout comme les rencontres de la V-League, délaissées par les Vietnamiens qui préfèrent regarder -- et parier des sommes astronomiques -- sur les championnats européens.

Le football au Vietnam n'est passé professionnel qu'en 2000. Auparavant, les joueurs étaient employés de l'Etat communiste.

A l'époque, "les joueurs jouaient vraiment au football avec dévouement" et les membres de la sélection nationale "étaient considérés comme des héros", se rappelle avec nostalgie Tran Huy Tuong, fan de toujours.

Mais dès sa création ou presque, la V-League a été secouée par des accusations de corruption et d'achats de matches, tout comme l'équipe nationale. Des dizaines de joueurs, arbitres et responsables ont été emprisonnés ou sanctionnés pour leur implication dans divers scandales.

"Ils ont ruiné mon amour pour eux", lâche Tuong.

Le Vietnam pointe désormais à la 145e place mondiale du classement FIFA et la fréquentation des stades est en berne. Mais le foot reste sans contestation possible le sport roi auprès des quelque 90 millions de Vietnamiens.

A chaque coin de rue, de jeunes garçons tapent dans des ballons en plastique. Et si les infrastructures sportives manquent pour convertir la passion en talent, l'académie offre un début d'espoir.

"Le fait de les former pendant sept ans à jouer ensemble, à réfléchir ensemble, va affecter le football vietnamien. Parce que si le noyau des meilleurs continue à évoluer ensemble, ils n'auront pas besoin de se parler (...), ils auront juste à se regarder pour se comprendre", souligne Graechen.

Le conglomérat HAGL a récemment été pointé du doigt dans un rapport de l'organisation Global Witness comme étant coupable d'exploitation illégale de terres au Cambodge et au Laos voisins, où il possède des plantations d'hévéas.

Une pétition a même demandé à Arsenal de mettre un terme à son partenariat.

Mais ces polémiques n'atteignent pas les jeunes recrues dont beaucoup rêvent d'être le premier Vietnamien à jouer à l'étranger. Comme Ksor Uc, 17 ans, qui se voit déjà à Manchester United.

Le jeune homme, issu d'une famille pauvre de la minorité ethnique Jarai, n'en oublie pas son pays pour autant. "Je rêve aussi de porter le maillot de l'équipe nationale et d'apporter la gloire au Vietnam".

(Source media: www.eurosport.fr)
 

Nouveau Envoyer à un ami