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Tourisme

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Depuis l’ouverture du Vietnam au tourisme, la ville frontalière de Sapa, dans le nord du pays, est devenue incontournable. Alors, vaut-elle réellement le coût ?

Pour les données géographiques, Sa Pa est située dans la province de Lao Cai, du nom de la grande ville de la région où l’on arrive d’ailleurs en train lorsque l’on vient d’Hanoi. La ville compte plus de 138 000 habitants mais répartis dans l’agglomération principale et les villages alentours. Située à 1650m d’altitude, elle se répartit sur les contreforts des montagnes entre rizières en plateau et forêts. Mais cette grande cité montagnarde est surtout connue pour la présence de minorités ethniques comme les Hmong, mais aussi dans une moindre mesure les Dao, Giay, Lu, et Tay. Ces ethnies sont également présentes au Laos et en Chine. Autrefois ville pauvre et agricole, Sa Pa s’est developpée avec l’ouverture du vietnam au tourisme. Déjà inscrite dans les zones économiques prioritaires, ce n’est qu’en 1993  que l’essor commence avec surtout un développement économique à partir des années 2000 et la construction d’infrastructures et hotels plus adaptés. Mais le tourisme est à 80% vietnamien et 20% d’origine étrangère.

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Après l’arrivée à Lao Cai, il faut donc parcourir les kilomètres d’ascension en car. On y arrive au petit matin, dans la brume qui met du temps à se lever pour dévoiler les sommets. Oui, il fait forcément plus froid par rapport au reste du vietnam et il n’est pas rare de descendre sour les 10 degrés pendant la période froide et même de froler les 5 degrés pendant la nuit. Le chauffage étant peu présent, il faudra compter sur des couvertures chauffantes et de bons vêtements pour affronter les frimas de l’hiver de Sa Pa.

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 En même temps que le brouillard se lève, la cité s’éveille et se peuple des enfants des villages qui viennent à l’école et des femmes qui viennent vendre et acheter dans le marché local. On y vend évidemment les produits de l’agriculture mais le tourisme a provoqué une mutation de l’économie vers l’artisanat ethnique. Ce peuple rejeté par ses voisins, n’a eu d’autres solutions que cela pour survivre.

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 Ce sont donc des tissus colorés, des sacs, des porte monnaies qui sont proposés mais plutôt à destination des touristes. Inutile d’aller aux vendeurs car les vendeurs viennent à vous, ou plutôt les vendeuses. Elles attendent à la sortie des hotels dont elles connaissent très bien les habitudes. C’est donnant donnant : Elles accompagnent les touristes dans les excursions, et leurs demandent gentiment “what’s your name” avec un délicieux accent….australien !

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 un moment de vous quitter, ces gentilles dames qui virevoltent dans les chemins pendant que l’on tente de ne pas se ramasser lamentablement dans la boue, vont essayer de vendre leur marchandise avec leur sourire, quelques mots d’anglais et un regard malheureux. Oh, il ne vous en coûtera qu’une négotiation pour la forme, quelques modestes euros. C’est là aussi que vous découvrez les villages : bien souvent de très modestes maisons de bois, mal isolées, des conditions d’hygiène précaires, une riziculture en plateau compliquée avec peu de débouchés. Mais avez vous remarqué leurs mains : tachées par l’encre et les produits chimiques servant à fixer les teintures, elles subissent des traitements que les teinturiers du début du siècle dernier ont pu connaître. Voilà enfin l’envers du décor de cette “machine à touriste” qu’est devenu Sapa depuis que tous les tour-operators en ont fait une destination obligatoire.

A qui la faute ? Au Vietnam qui a préféré sacrifié une parcelle de montagne pour laisser la quiétude aux autres villages ethniques ? A nous, Occidentaux, qui arrivont avec nos dollars et nos habitudes ? Voilà toute la problématique et le charme étonnant de cette ville et de sa vallée. Si la déception de perdre l’authenticité assaille le voyageur, il faut regarder ses contradictions en face : Accepterait-on de visiter des villages et de dormir dans le froid, la pluie, la boue ? Non, pour 99% des visiteurs. Sapa reste une expérience et un souvenir impérissable au même titre que d’autres villes du Vietnam et aussi le témoignage de la mutation d’un pays. Une mutation qui fait des victimes, au gré des plans quinquennaux et ne parvient pas à gommer les blessures de l’histoire.

 

(http://icezine.wordpress.com/2012/08/21/visiter-sapa/)

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