VIETNAM: Des enfants apprennent à nager pour survivre

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VIETNAM: Des enfants apprennent à nager pour survivre

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DISTRICT DE CAI LAY, 7 mai 2010 (IRIN) - Dans certains pays, la natation constitue une activité extrascolaire. Au Vietnam, son enseignement pourrait permettre de sauver les vies de nombreux enfants.

Les statistiques pour 2009 font état d’une moyenne de 10 noyades d’enfants ou d’adolescents par jour, selon le ministère de la Santé vietnamien.

Afin de réduire le nombre de morts et de blessés, le gouvernement s’est associé avec des ONG pour mettre en place des programmes pilotes dans les provinces du sud, où les enfants apprennent à nager et à faire face lorsque surviennent les inondations annuelles.

Nguyen Van Qui, 13 ans, est membre d’un club de natation supervisé par l’ONG (organisation non gouvernementale) Save the Children, dans le district de Cai Lay de la province de Tien Giang. On lui enseigne quoi faire avant, pendant et après une inondation ou un violent orage. On l’encourage ensuite, avec ses camarades, à transmettre ses connaissances et ses compétences à ses camarades de classe et aux membres de sa famille.

Depuis Hanoi, Nguyen Van Gia, responsable de la gestion des catastrophes à Save the Children, a dit à IRIN que le club était un pionnier dans le domaine.

Le fait de placer des enfants en position d’enseigner à d’autres enfants – mais aussi à leurs aînés – n’est pas la norme au Vietnam, où l’éducation peut être rigide et hiérarchisée.

« Nous cherchons à mettre l’accent sur le fait que les enfants sont capables de beaucoup et ont parfois le droit de diriger. Au début, les gens ont dit : ‘ce sont des enfants : comment peuvent-ils savoir ?’ », a dit M. Gia, mais ils ont changé d’avis depuis.

En 2000, la province a connu de graves inondations qui ont fait 45 victimes, presque toutes des enfants.

« Il y avait de l’eau partout. Nous n’avions pas le programme [de natation] à l’époque et ce sont surtout des enfants qui sont morts », a dit Dang Van Hung, responsable des écoles primaires de la province. « Les choses auraient pu se passer différemment ».

D’après le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes chez l’enfant, publié conjointement par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la plupart des décès par noyade dans les pays à revenu faible ou intermédiaire se produisent pendant des activités quotidiennes comme le jeu, la toilette, la collecte de l’eau ou même la traversée de cours d’eau pour se rendre à l’école.

Les gens sont nombreux à sous-estimer les risques que représentent les inondations annuelles, a ajouté M. Hung. « Ils grandissent près de l’eau, ils vivent sur l’eau. Ils disent qu’ils savent tout [sur l’eau] et ne prêtent pas attention [aux mesures de sécurité et de préparation aux inondations] ».

Le gouvernement a déjà tenté de mettre en place des programmes de sensibilisation – sans grand succès. Les enseignants espèrent que les nouveaux programmes permettront de sauver des vies.

« [Les campagnes dans] les journaux n’ont pas fonctionné, et les autorités locales ne sont pas allées voir les écoles. Lorsqu’elles ont organisé des rencontres pour discuter des inondations, les gens étaient occupés ailleurs. Maintenant, les enfants étudient les recommandations de sécurité et en discutent avec leurs parents » a indiqué Ly Thi Truc Phuong, qui enseigne aux enfants d’une école primaire les mesures de sécurité à prendre en cas d’inondation. Le projet a obtenu le soutien du Centre asiatique de préparation aux catastrophes (ADPC), situé à Bangkok, en Thaïlande.

On enseigne aux élèves les mesures de sécurité à adopter à bord d’un bateau, comment mettre leur famille au sec à un niveau plus élevé, à attacher leurs habitations de bois ou de chaume au sol. On leur conseille de faire bouillir ou de filtrer leur eau, de garder la nourriture au sec et d’éviter de jeter des déchets dans l’eau.

« Nous savons que nous devons préparer des vivres, des médicaments, nous occuper de la maison et préparer le bateau », a dit Dang Vi Khanh, un garçon de 12 ans qui participe au programme de l’ADPC.

Les programmes de l’APDC et de Save the Children en sont toujours à la phase pilote, mais l’objectif est, à terme, de les mettre en œuvre dans l’ensemble du système d’éducation. « Nous n’en sommes qu’à la phase pilote. Si ça fonctionne bien, le ministère de l’Éducation les mettra en place [dans l’ensemble des écoles] », a indiqué M. Hung.

Au cours des prochains mois, l’UNICEF prévoit de rencontrer les responsables locaux des 15 provinces où le taux de noyade est le plus élevé afin de trouver des solutions.

(source: http://www.irinnews.org/)

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