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Au Festival d’Avignon, « Saïgon » émeut le public aux larmes- La création de Caroline Guiela Nguyen est un poignant mélodrame sur les séquelles de la colonisation française au Vietnam.

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Au Festival d’Avignon, « Saïgon » émeut le public aux larmes- La création de Caroline Guiela Nguyen est un poignant mélodrame sur les séquelles de la colonisation française au Vietnam.

Au Festival d’Avignon, « Saïgon » émeut le public aux larmes- La création de Caroline Guiela Nguyen est un poignant mélodrame sur les séquelles de la colonisation française au Vietnam.
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Saïgon a touché au cœur, samedi 8 juillet, lors de la première de la création de Caroline Guiela Nguyen à Avignon. A l’issue de la représentation, le public s’est levé comme un seul homme pour saluer la troupe et cette belle metteuse en scène qui, à 35 ans, vient au Festival pour la première fois. Beaucoup de spectateurs pleuraient, tous ceux, sans doute, qu’habite le sentiment de l’exil, quel que soit celui-ci. Le spectacle a séduit d’emblée, avec son charme doux et entêtant, son petit côté In the mood for Love. Car pour raconter l’histoire douloureuse des relations entre la France et le Vietnam, Caroline Guiela Nguyen, qui est elle-même une fille de Viet kieu (sa mère a émigré en 1956), n’a choisi ni la voie autobiographique ni la voie didactique. Ce qu’elle aime, c’est raconter des histoires, et ici, les histoires et l’Histoire se mêlent et voyagent dans le temps, sur le plateau du théâtre. Tout commence en 1996, avec le jeune Antoine, qui ne parle pas la langue de sa mère, émigrée en France depuis 1956. Le Vietnam vient tout juste d’autoriser les Viets kieu, français ou américains, à revenir au pays, et la mère d’Antoine fête cet événement avec des amis dans un petit restaurant du 13e arrondissement de Paris, dénommé Saïgon. C’est lui, le restaurant, plus vrai que vrai avec ses murs vert pastel et ses petites tables en aluminium, qui est le cœur battant du spectacle, où se multiplient, avec une fluidité toute cinématographique, les allers-retours entre 1956 et 1996, entre Saïgon et Paris. Il est tenu par une dame qui s’appelle Marie-Antoinette, un prénom qui était couramment donné au Vietnam au début du XXe siècle. L’histoire des uns et des autres, réunis là pour cette soirée de fête, va se révéler peu à peu, mais pas sur le principe du flash-back cinématographique. C’est plutôt que Caroline Guiela Nguyen, forte de ce que permet le théâtre, fait exister le passé au présent. Marie-Antoinette avait aussi un restaurant à Saïgon, où venaient aussi bien des Français que des Vietnamiens. Y venaient Louise, la femme d’un colon français, chef d’entreprise qui avait travaillé auparavant à la préfecture. Y venait le jeune Hao, qui chantait pour les Français, et Mai, qui aimait Hao, mais n’aimait pas les Français. Y venait Linh, la mère d’Antoine, avec Edouard, son amoureux, le beau soldat français qui, bientôt, allait l’emmener vers ce pays rêvé où l’attendrait une nouvelle et grande famille. C’est vraiment à travers les personnages, leurs relations, leurs échanges, que Caroline Guiela Nguyen explore l’inconscient colonial et les ravages intimes de cette histoire. Le fils de Marie-Antoinette, comme des milliers d’autres Indochinois, a été réquisitionné, en 1939, pour aller travailler dans une usine d’armement, puis oublié, comme tant d’autres condamnés à cet exil forcé. Le beau mari de Linh est en fait un orphelin, un outsider dans son pays, qui, grâce à la guerre et au prestige de l’uniforme, croit qu’il va pouvoir réécrire sa vie. Une infinie délicatesse Tout se tisse ici de manière sensible et on ne peut plus vivante, mais si le spectacle est aussi attachant qu’émouvant, c’est grâce à son atmosphère, qui capte et exhale celle, si particulière, de la capitale du Sud-Vietnam. Caroline Guiela Nguyen et son équipe ont effectué plusieurs voyages à Ho Chi Minh-Ville pour y recruter des traducteurs et des comédiens, et y recueillir des brassées de souvenirs, d’histoires, d’images ou de sentiments. Ils y ont vu, entre beaucoup d’autres choses, l’amour des Vietnamiens pour le karaoké et les chansons populaires qui parlent de l’exil et des amours brisées. Caroline Guiela Nguyen n’a pas peur de ce kitsch-là, qu’elle manie, comme la nostalgie et la douleur, avec une infinie délicatesse. Une chanson de Sylvie Vartan ou l’Aline, de Christophe, en disent autant sur le manque, la perte, le visage de l’être aimé qui ­s’efface sur le sable du temps que le feraient de grands discours. Cette atmosphère doit aussi beaucoup à l’espace-temps que réussit à installer la metteuse en scène, avec son découpage panoramique, et la dimension romanesque apportée par le séquençage en chapitres et l’utilisation des voix off. Sur la gauche du plateau se trouve la cuisine du restaurant, dans laquelle on mitonne en direct, ce qui contribue grandement à la sensation de vivre au présent les scènes racontées. Et dans cette cuisine officie la star du spectacle, Mme Anh Tran Nghia, qui joue Marie-Antoinette. Elle est comédienne amateur, elle a elle-même tenu un restaurant, qui s’appelait Escale à Saïgon, et c’est une vraie diva, qui fédère autour d’elle l’excellente troupe réunie par Caroline Guiela Nguyen, composée de ses fidèles et de jeunes acteurs vietnamiens qu’elle a su fort bien diriger. Ainsi va-t-il, ce spectacle qui ne ressemble à aucun autre, dans lequel se fait entendre, comme dans celui de Tiago Rodrigues, la musique des voix et des langues, et qui se termine par ces mots : « C’est ainsi que se racontent les histoires au Vietnam : avec beaucoup de larmes. » On les aime, ces larmes-là, qui nous avaient été si longtemps confisquées dans le théâtre français. Saïgon, de Caroline Guiela Nguyen. En français et vietnamien surtitré. Durée : 3 h 45. Gymnase du lycée Aubanel, Avignon. Jusqu’au 14 juillet, à 17 heures. Tél. : 04-90-14-14-14. Puis tournée jusqu’en mai 2018, notamment à Paris, à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, du 12 janvier au 10 février 2018. http://abonnes.lemonde.fr/festival-d-avignon/article/2017/07/10/in-the-m...

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