Actuellement en France, il y a 300.000 étudiants étrangers, dont plus de 6.000 vietnamiens. Mais ce chiffe est en constante progression, dans la mesure où chaque année, plus de 1.000 étudiants vietnamiens partent dans l’Hexagone. Quels sont les procédures et les programmes d’études ? Florent MENARD, responsable et coordinateur national de Campus France-Vietnam a accordé à la Voix du Vietnam une interview pour nous donner quelques éléments de réponse.

Les procédures sont maintenant assez simples. Dans les pays à fort flux, c'est-à-dire les pays qui ont beaucoup d’étudiants qui partent étudier en France chaque année, il y a une procédure électronique qui a été mis en place depuis 2005, qu’on appelle souvent la procédure Campus France, et qui en fait, consiste en une candidature en ligne. On fait un dossier électronique sur un site internet et ce même dossier est envoyé simultanément à plusieurs établissements, ce qui évite d’avoir à envoyer par la poste, par exemple une dizaine d'enveloppes à dix établissements différents. Voilà, maintenant, tout est centralisé. On fait un seul entretien et tous les établissements peuvent profiter de ces candidatures en même temps.

Quels sont les programmes d’études les plus attractifs pour les étudiants vietnamiens ?

Pour les étudiants vietnamiens, les programmes qui sont les plus attractifs sont les programmes dans le domaine économie et gestion. C’est le domaine le plus prisé. Et ensuite, il y a les sciences en général, ingénérie, sciences appliqués, STAPS... En ce qui concerne les niveaux d’étude, il y a environ 43% des étudiants qui vont étudier en Master, 40% en licence et tout le reste, environ 17%, en doctorat.

Que doit-on faire pour pouvoir "gagner" l’entretien personnel ?

Pour pouvoir gagner un entretien, c’est facile, il faut prendre un rendez-vous! Tout le monde a le droit de prendre un rendez-vous! On ne "gagne" pas un entretien. La plupart des étudiants se demandent s'ils ont réussi l’entretien. Mais c’est une mauvaise question puisqu’on ne "réussit" ou on ne "rate" pas un entretien. Ce n’est pas un examen mais   juste une occasion. C’est une occasion de se faire aider par un agent pour que le dossier soit le plus clair et le plus attractif possible pour les établissements. La plupart des étudiants vietnamiens qui souhaitent faire des études en France n’ont pas dans leur vie beaucoup d’expériences pour faire les dossiers et les entretiens. Donc, dans la plupart des cas, on se contente de vérifier leurs documents et de rapporter en gros les grandes lignes de leurs projets pour les établissements. Mais dans certains cas, le dossier n’est pas très bien fait parce que le candidat n’a pas beaucoup d’expériences. Il manque des informations importantes parce que le candidat pensait qu’elles ne sont pas importantes mais en fait elles le sont. Par exemple, certains candidats font des stages ou ont expériences professionnelles qu’ils pensent pas très importantes et qui, en fait, contiennent des expériences vraiment très intéressantes pour les établissements et qui peuvent améliorer leur dossier. Donc voilà. Ou alors il y a des établissements qui ne connaissent pas les spécificités du système d’étude vietnamien. Par exemple, ils ne savent pas qu’au Vietnam, la licence - ce qu’on appelle la licence en France, c'est le premier cycle universitaire - au Vietnam, ça dure soit quatre ans soit cinq ans, parfois plus. Donc, ça, ils ne le savent pas. Il faut toujours restituer dans ce contexte le parcours étudiant afin que les établissement puissent bien comprendre le parcours d’étude des Vietnamiens.

Pourriez-vous nous donner quelques conseils pour préparer un bon dossier ?

A mon avis, l’élément qui a le plus de poids dans le dossier, c’est la lettre de motivation. Les résultts, c’est ce que moi j’appelle la partie "dure", la partie qu’on ne peut pas modifier. C’est notre parcours. Il reste comme ça. Ensuite, il y a ce qu’on en fait. La façon donc on se présente et la lettre de motivation, c’est assurément l’élément le plus déterminant. C’est là qu’on va pouvoir déjà mettre en perspective le parcours et expliquer quelle est sa valeur, permettre de mieux apprécier les résultats qu’on a obtenu dans quel établissement. Qu’est ce qu’on veut faire aussi, plus tard ? Ça, c’est très important pour comprendre la valeur du parcours d’étude. Et surtout, c’est là qu'on va pouvoir exprimer ses profondes motivations pour un programme donné. Et je pense que ce que les établissement veulent savoir avant tout, c’est l’implication de l’étudiant dans son projet parce que c’est ça qui garantit le plus la capacité de réussite d’un candidat. On peut très bien avoir un dossier assez moyen en premier cycle et avoir un projet très fort qui nous motive beaucoup et être tout à fait capable de se surpasser en second cycle. Et inversement, on peut très vite avoir un bon dossier en premier cycle mais avec une mauvaise lettre de motivation, on peut passer pour quelqu’un qui n’est pas très intéressé par les études, qui risque d’avoir des difficultés à s’adapter en France. Voilà, c’est vraiment très intéressant de bien exprimer ses motivations.

Il y a combien d’espaces Campus France installés au Vietnam actuellement ?

On a principalement deux espaces, un à Hanoi et un à Ho Chi Minh-ville, qui chacun s’occupe de deux grands territoires, le Nord et le Sud. Les deux espaces sont assez indépendants même si il faut faire une effort de coordination pour que la politique soit appliquée de la même manière et que le traitement des dossiers aussi soit similaire. On a des instruction qui sont identiques. On essaie d’orienter les étudiants de la même façon avec la même ardeur et on leur donne le même genre de conseil.  Ensuite, on essaie aussi de toucher un maximum le public. On va intervenir dans d’autres villes, on va faire des présentations, des conférences dans d’autres villes et nous avons aussi deux antennes : une à Hue et une à Danang, qui sont pour nous des relais importants auprès du public du centre du Vietnam. Elles nous permenttent d’informer le public directement mais la procédure, elle-même, est effectué par l’espace de Hanoi et de Ho Chi Minh-ville.

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