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Au Vietnam, un criminel de guerre à la tête d’une université américaine

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Lors de sa visite au Vietnam, en mai, Barack Obama a annoncé l’ouverture prochaine à Ho Chi Minh-Ville de la première université privée américaine, l’université Fulbright-Vietnam. Une décision qui s’inscrit dans le processus de réconciliation pleine et entière entre les Etats-Unis et le Vietnam.

M. Obama a aussi annoncé qui serait l’homme appelé à diriger cette institution. Il s’appelle Bob Kerrey et ce n’est pas un inconnu : il a été gouverneur du Nebraska, sénateur, et candidat à la primaire démocrate de 1992, durant laquelle il dût s’effacer au profit de Bill Clinton.

M. Kerrey est également un criminel de guerre. L’histoire se passe au Vietnam, pendant la guerre, alors qu’il y était lieutenant, attaché à la prestigieuse unité de commando « Navy Seals », celle-là même qui a eu la peau de Ben Laden au Pakistan en 2010.

Si Barack Obama a omis de mentionner ce « détail » de la biographie du futur directeur de l’université, tout le monde est au courant aux Etats-Unis de ses crimes, révélés par le New York Times et CBS au début des années 2000.

Solution radicale

Dans la nuit du 25 février 1969, le commando dirigé par le lieutenant Bob Kerrey débarque à Thanh Phong, village du delta du Mékong, avec pour but de s’emparer d’un responsable local de la guérilla communiste.

Dans ce village de sympathisants « Vietcong », les Américains vont choisir une solution radicale pour éviter que les civils puissent signaler leur présence aux chefs locaux de l’insurrection : la mise à mort.

Bob Kerrey a admis lui-même dans des interviews avoir ordonné à ses hommes de tuer une famille de villageois réveillés par l’intrusion du commando. Les soldats sous ses ordres ont ainsi poignardé et égorgé un vieil homme, deux autres villageois, deux femmes et trois enfants. Kerrey affirme cependant, contrairement à ce que dira plus tard Gerhard Klann, un des membres du commando, avoir « seulement » donné l’ordre de tuer et ne pas avoir participé directement au massacre.

Mais selon Klann, qui avait du mal à achever le vieil homme, Kerry a enfoncé son genou dans son estomac pour faciliter la pénétration du couteau de Klann dans le ventre du Vietnamien… Klann dira aussi devant un reporter : « le dernier survivant, c’était un bébé ». Sous-entendu : lui aussi fut égorgé.

L’histoire ne s’arrête pas là : un peu plus tard dans la nuit, le commando va tuer une quinzaine d’autres civils, principalement des enfants et des femmes, dont l’une est enceinte.

Faibles réactions aux Etats-Unis

Les versions diffèrent : Kerrey affirme que ce fut là une malheureuse erreur, que la nuit était noire, que les soldats américains avaient répliqué à des tirs ennemis et se sont aperçus qu’ils avaient tué des civils seulement après l’arrêt des tirs. Le même Klann a cependant affirmé que Kerrey avait donné l’ordre de rassembler ces gens et de les exécuter afin qu’ils ne donnent pas l’alerte. Cette version a été corroborée il y a des années par une survivante du massacre.

Bob Kerrey a certes fini par admettre les faits, après avoir longtemps passé l’affaire sous silence − il aurait été un peu délicat de se présenter à l’investiture démocrate en vue de la présidentielle si sa biographie non expurgée avait été connue.

En avril 2001, après les révélations du New York Times et de CBS, il avoua, lors d’un discours prononcé devant l’Institut militaire de Virginie : « Je ne pourrai jamais être en paix avec moi-même au souvenir de cette nuit [du massacre de Thanh Phong]. »

La controverse autour de sa nomination comme directeur d’une université associée à Harvard n’a curieusement déclenché que de faibles réactions aux Etats-Unis, si l’on excepte quelques articles et commentaires, çà et là. Il est pourtant ahurissant de penser que Barack Obama et son secrétaire d’Etat, John Kerry, aient tous deux pu adouber le sulfureux M. Kerrey pour un tel poste.

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Bob Kerrey lors de la présentation de l’université Fulbright-Vietnam à Ho Chi Minh-Ville le 25 mai 2016.

Polémique mesurée au Vietnam

Il n’est apparemment pas venu à l’idée de l’hôte de la Maison Blanche ni de son chef de la diplomatie, tous deux prompts à critiquer le gouvernement vietnamien pour ses manquements en matière de droits de l’homme, que la nomination d’un tel individu puisse être ressentie comme une insulte par les Vietnamiens.

La polémique est également mesurée au Vietnam. Le secrétaire du Parti communiste vietnamien (PCV) pour Ho Chi Minh-Ville, Dinh La Thang, a prévenu ses concitoyens dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux que lorsqu’il s’agit de faits historiques, « il faut les interpréter à la lumière du présent car il est insuffisant de réagir de manière purement émotionnelle »

Cet avis n’est pas partagé par tout le monde : Mme Ton Nu Thi Ninh, ancienne ambassadrice du Vietnam auprès de l’Union européenne, a vivement réagi dans une tribune publiée par le New York Times : « Même si M. Kerrey a exprimé des remords pour le massacre de Thanh Phong, a-t-elle écrit, une telle nomination ne doit pas servir à expier les méfaits du passé. L’université doit être une institution soucieuse de ne pas heurter les sentiments des Vietnamiens, pas une institution où les Américains se montreraient dédaigneux de notre dignité. »

Comme l’a ajouté plus tard, avec une imparable logique, l’avocat Bao Anh Thai sur Facebook : « Existe-t-il une université prestigieuse sur la planète dont le président puisse être un tueur de femmes et d’enfants et qui, de surcroît, a admis des faits pour lesquels il n’a jamais été inculpé ?… » Et de conclure : « Tout cela n’a pas seulement à voir avec la guerre du Vietnam, ni même avec la réconciliation entre deux pays, c’est juste une question de bon sens : qui enverrait ses enfants étudier dans une pareille université ? »

http://abonnes.lemonde.fr//international/article/2016/06/26/au-vietnam-un-criminel-de-guerre-a-la-tete-d-une-universite-americaine_4958322_3210.html

 

 

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