Paul George Harding, qui est un vétéran de la guerre du Vietnam, donne gratuitement depuis quelques temps des cours d’anglais à Hanoi. C’est une façon, pour lui, de se racheter une conduite, conscient qu’il est des souffrances qu’a causées la guerre à laquelle il a participé. 

Paul accorde beaucoup d’attention à la prononciation de ses élèves. Il les fait parler et les corrige sans cesse. Il les encourage à vaincre leur timidité dans la conversation et à travailler activement en groupes, tout cela dans une ambiance décontractée et franchement gaie. Hà Thị Hảo, étudiante: «Avant, je ne m’occupais que de la grammaire. J’étais incapable de tenir une conversation. Mais après avoir suivi 2 mois de cours, ici, mon niveau s’est considérablement amélioré, notamment en ce qui concerne la prononciation.»

Une étudiante de la faculté de langues étrangères de l’université nationale de Hanoi, Nguyễn Mai Lê, seconde Paul George Harding dans ses cours: «Il fait souvent référence à l’histoire du Vietnam dans ses cours. Il faut dire que ça intéresse tout le monde, jeunes et moins jeunes...»   

Pendant la guerre, Paul George Harding a combattu sur les fronts de Bình Định et Lâm Đồng, de 1969 à 1970. Comme beaucoup de ses compagnons d’armes, il est longtemps resté hanté par ses souvenirs de guerre. 

C’est d’ailleurs ce qui l’a décidé à revenir au Vietnam pour faire quelque chose d’utile à la population: une façon comme une autre d’exorciser ses vieux démons... Sur place, il a très vite pu constater que les Vietnamiens étaient très gentils, très tolérants, et surtout qu’ils ne gardaient aucune forme de rancoeur vis-à-vis de leurs ennemis d’hier. Mais il a aussi constaté qu’ils avaient un réel désir d’apprendre l’anglais, d’où cette idée d’ouvrir des cours gratuits. 

A peine dix jours après son arrivée au Vietnam, Paul donnait son premier cours, dans un café de Hanoi, avec quelques étudiants. Avec l’aide du comité populaire du quartier de Trung Hoa, il a pu ensuite disposer de la salle de réunion du neuvième groupe résidentiel. Et désormais, il a plus de 400 élèves:

«Je suis très impressionné par l’enthousiasme des étudiants. Je constate que le besoin d’apprentissage de l’anglais est très grand chez les Vietnamiens. Parfois, des gens m’abordent dans la rue pour me demander de leur donner des cours. Mais bon, pour l’instant, je n’ai que cette salle!»

Avec ces cours, Paul a l’impression de revivre une partie de sa jeunesse et d’en expier toute la violence belliqueuse. Son souhait? Ouvrir d’autre cours du même type dans d’autres districts ou arrondissements à Hanoi, voire dans d’autres localités vietnamiennes.

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