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Récit de voyages au Vietnam en Nov. 2012 - M. Jean-François MORIN

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Récit de voyages au Vietnam en Nov. 2012 - M. Jean-François MORIN

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Dans la fraîcheur d’une matinée hanoïenne, sur la terrasse d’un café, j’ai lu avec passion les notes d’un écrivain voyageur, curieux de découvrir tous les aspects du Vietnam.

Il a parcouru mon beau pays du nord au sud pendant trois semaines en novembre 2012.

Ses notes sont écrites avec tellement de poésie et de chaleur, cela me donne encore plus de motivation pour poursuivre l’aventure des voyages.

Un grand merci Jean-François et à bientôt !

8 Novembre 2012. C’est avec une grande joie que je sens l’avion rouler sur la terre du Vietnam. Me voici donc arrivé, pour la première fois, au pays de Ho Chi Minh, un homme que j’ai admiré et dont je connais assez bien la vie à force de lectures. J’ai vu sa photographie un matin de 1962 et depuis je l’ai toujours gardée dans un coin de mon esprit. Elle me donnait parfois du courage.

Mais maintenant, devant moi, ce sont ses petits-enfants que je découvre. L’histoire est-elle derrière nous ?

Tout de suite, la chaleur m’accable dans l’aéroport d’Hanoï et je me dis que j’ai trop de vêtements, comme un Européen exagérément précautionneux. Mon passeport se promène de main en main dans le bureau de police ; vais-je le récupérer ? J’ai droit à un mois ici.

Sur le trajet qui me conduit à l’hôtel, des buffles tout près, des rizières, des vélos, des scooters nombreux qui se faufilent entre les voitures, des coureurs à pied. Plus on s’approche du centre de la capitale et plus les petits commerces abondent le long des trottoirs, avec une multitude  d’étals, de publicités, de bannières, de slogans, d’embouteillages, une circulation très dense et peu disciplinée mais consensuelle, des coups de klaxon sans disputes… On passe le Fleuve rouge sur le pont Chuong Duong d’où j’aperçois l’ancien pont Paul Doumer conçu par Gustave Eiffel. Le cœur de la ville est proche.

Mon guide me donne alors le choix : soit je m’installe dans ma chambre et je me repose le reste de la matinée, soit nous commençons par une visite non prévue que l’agence  peut prendre en charge gracieusement. Mais suis-je venu ici pour m’allonger sur un lit alors que la ville gronde ? Allons, non ! Debout ! Dehors ! Ouvre tes yeux et tes oreilles.

Et nous voilà sur une esplanade qui fait face… au Mausolée de Ho Chi Minh. Oui, c’est par là que le voyage a débuté. Regard sur la longue file d’attente solennelle, les grandes couronnes de fleurs à dominante jaune, un soleil intraitable, les modestes demeures du Président qui a toujours boudé le majestueux palais des gouverneurs de l’Indochine. Oui, c’est comme ça. Tandis que le guide T. entreprend de me prodiguer ses conseils pour les jours à venir, quand, à certaines périodes, je serai seul aux commandes de mon séjour. De l’art de traverser à pied un boulevard surchargé en véhicules de toutes sortes. Où changer de l’argent et où manger ? Les situations qu’il vaut mieux éviter dans une grande ville.

Quelles techniques pour d’éventuels achats ? Les pourboires et les taxis. Un coin à voir. Quelques habitudes locales… C’est-à-dire la vie courante d’un touriste.

Faisons tout de suite l’éloge des guides de l’agence Fantasea Voyages et de son responsable, monsieur MINH (minh.nguyen@fantasea.vn). J’ai donc côtoyé six personnes au cours de mon séjour. Toujours des individualités de grande qualité, érudites, attentives et courtoises, à l’esprit pratique, aimant et montrant leur pays jusque dans les détails, discrètes, au parler franc, jamais fatiguées malgré mes sollicitations nombreuses. Tant de dialogues chaque jour différents selon les générations à laquelle les uns et les autres appartenaient, et sans tabou. Et, sans nul doute, quelque chose qui ressemble fort à de la chaleur humaine.

L’hébergement hôtelier, confortable, sera lui aussi à la hauteur, avec un personnel dévoué. Les chauffeurs également, sachant s’adapter aux demandes.

La baie d’Ha Long n’a pas voulu lever son mystère pourtant. La grande jonque nous conduisait parmi les dômes calcaires, ensoleillés d’abord, puis enveloppés dans une brume légère de fin de journée. Entre les pains de sucre, des bateaux de haute mer venus du Pacifique ou de la mer de Chine avaient jeté l’ancre au beau milieu de la baie et déchargeaient leur cargaison en silence sur des péniches qui remonteraient le fleuve, une fois remplies. Notre navire filait doucement. Je sentis bientôt l’atmosphère lourde des livres de Joseph Conrad. Comment ne pas songer, par intermittence,  à un péril, comment ne pas imaginer voir venir le typhon ? Puis il fallut prendre place sur une petite barque à 4 places, conduite par une rameuse. Alors, je n’étais plus rien face au dragon.

Le soir, une trentaine de bâtiments illuminés, dont notre luxueux « Bhaya », se regroupèrent pour passer la nuit sur les flots entre quelques hautes masses déchiquetées. Repas gastronomique, immobile féerie pour une croisière qui pourrait ressembler à un voyage de riches. Pourquoi s’endormir alors que peut-être nous dérivions ?

Dans les montagnes du nord-ouest où l’on accède par le train de nuit parti de Hanoï à 22 heures, c’est changement de décor. Je visiterai trois villes.

Sapa, à 1600 mètres, station climatique fondée par les Français au début du siècle. Chaque fin de semaine, les ethnies minoritaires venues à pied ou à moto des villages voisins envahissent le chef-lieu afin de vendre leurs produits. Oui, envahissent, non seulement les abords du marché couvert, officiel, mais les rues du centre, la grande place, les trottoirs où l’on déplie et replie son étalage, sous le regard des policiers dont l’un préfèrerait visiblement se joindre à la partie de volley-ball en cours sur cette même place. Costumes éclatants sur fond sombre, les H’mongs noirs règnent ici en maître. Mais qu’est-ce donc qui donne aux femmes une telle assurance ?

19 heures 30. Tiens ! Une messe catholique, dans une église remplie, qui s’entend de loin. A cent mètres de là, un peu plus tard, en contrebas, des spectacles se  succèdent sur une grande scène où l’on voit l’évocation de quelques scènes révolutionnaires rouges.

Bac Ha, un dimanche. Ici, les montagnardes H’mongs sont vêtues en clair, à dominante orange, et cousent à la main devant vous de longues étoffes multicolores. Si vous voulez découvrir un marché où l’on se préoccupe assez peu des touristes bien qu’ils soient nombreux, c’est là. Les H’mongs marchandent et bavardent avec les Fula, qui marchandent et bavardent avec les Tay, qui marchandent et bavardent avec les Zao. Et moi, alors ! Mon assiette de tripes, mon verre d’alcool de maïs ! A la table des hommes ?

Lao Caï. Ville frontière. Un pont relie le Vietnam à la Chine. Une rivière les sépare. Des charrettes surchargées, poussées à la main par plusieurs hommes et femmes, déferlent sur le petit pays qui connaît bien son puissant voisin dont il a souvent dû et su repousser les assauts.

Retour à Hanoï. Même après quatre jours passés dans la capitale, il faudrait encore revenir. Vous connaissez en effet beaucoup de villes de par le monde qui possède un « Temple de la Littérature », une « Porte de l’accomplissement de la vertu » ? Depuis 1000 ans. Derrière l’Opéra, construit en 1911, le musée de la Révolution ; il faut savoir son histoire si l’on ne veut pas revivre les erreurs du passé.


Le musée des Beaux-arts est une merveille de richesses archéologiques et picturales. On pourrait y passer facilement plus de trois heures. Peut-être quelques très vieilles dames pourraient nous dire où elles logeaient dans ce bâtiment qui fut jadis l’internat de jeunes filles du lycée Jeanne d’Arc, à l’époque coloniale. La prison de Hoa Lo, dite Hanoï Hilton car des pilotes US y furent emprisonnés, n’est pas une merveille à proprement parler avec sa vieille guillotine mais enfin la vérité doit se regarder en face. Vous vous réconforterez au café Malraux.

Ou bien en vous laissant glisser dans les ruelles du Vieux quartier surpeuplé, encombré, empilement horizontal et vertical d’hommes et de femmes, de marchandises, de denrées, de nourriture, de véhicules, de rues spécialisées en poissons grillés, en chaussures, herbes, sucre, montres, chapeaux, réparation mécanique, et tout un peuple qui semble manger du matin au soir. En bas de mon hôtel, une rue est consacrée aux bambous, plus hauts que la taille humaine. Un peu plus loin, le temple Ngoc Son, plus haut encore, dédié à un guerrier, un Lettré, un médecin et… à la tortue inconstante qui remonta l’épée du fond du lac Hoan Kiem puis plus tard la redescendit. Ce pourrait être cela le Vietnam : une spiritualité certes au-dessus de nous mais qui part de nous, de notre désir d’être meilleur, le bien contre le mal ainsi qu’il est figuré dans la pagode Tran Quoc.

Y aurait-il deux baies d’Ha Long ? A cent kilomètres au sud d’Hanoï, aux environs d’Hoa Lu, on pourrait le croire. Mêmes pitons et dômes calcaires mais sur terre. A leur pied, des rizières et des vaches. Me voici sur un sampan, conduit par une mère et sa fille de 15 ans, revenue du lycée et sans sa robe blanche. A la recherche d’une grotte au passage étroit que traversera notre embarcation. Impossible de ne pas leur acheter au moins une nappe brodée et amidonnée pour les récompenser de leur effort. Elle ne vient pas de Chine au moins ? Les vestiges de l’ancienne capitale du Vietnam et des premiers unificateurs du pays,  au Moyen âge, sont à deux pas.

Plus tard, plus loin, vers Hué, alors que nous nous rendons au mausolée de l’empereur Tu Duc, de violentes pluies s’abattent sur cette région centrale où les terres sont facilement submergées. C’est la saison. Il fait lourd. Ma bonne paire de chaussures de ville ne sert à rien ; l’eau m’arrive au dessus des chevilles et je suis trempé, les lunettes pleines de buée. Je songe aux troupes occidentales qui se sont enlisées ici et j’accepte bien volontiers les tongs, trop petits, que me propose gentiment une vendeuse de souvenirs.

Le tombeau des souverains n’était pas seulement une demeure pour l’éternité, mais il se composait également d’un ensemble de bâtiments pour le présent, avec un palais, des temples, des étangs aménagés, un théâtre, des dépendances, et toutes les commodités pour rendre la vie agréable à un  homme, sa famille, ses épouses et ses concubines. Sur plusieurs hectares. Une « folie » de roi soleil du 19e siècle (et du début du 20e) en quelque sorte, avec alignement de statues de mandarins, de chevaux et d’éléphants. Extrême richesse, débauche de décorations, de rites, de décors, de codes, de symboles et de traditions que l’on retrouvera, encore en plus grandiose, dans la Citadelle impériale de Hué, éclatante, en pleine rénovation aujourd’hui. Hélas, il ne reste plus que des ruines de la bibliothèque rasée dans les combats de 1968.

A Da Nang, le beau musée Cham nous rappelle l’influence conquérante de l’Inde et de l’hindouisme au début du Moyen âge. En sortant de la ville, on découvre les hangars destinés à abriter, il n’y a pas si longtemps, les avions militaires américains et quelques bunkers au milieu des rizières.

Et le paradis ? A 35 kilomètres, plus au sud, vous êtes arrivés : Hoï An. Ancien comptoir chinois et japonais, vieilles et belles demeures, vrai port de pêche, déambulations, bistrots tranquilles, on vous fait un costume sur mesures en 24 heures à un prix très raisonnable, des ponts illuminés, une salle de bain en marbre, l’UNESCO elle-même est bien obligée d’en convenir. De l’hôtel, j’entends des chœurs de bon matin, un dimanche. Les haut-parleurs du syndicat d’initiative ? Pas du tout, ce sont les élèves du lycée qui répètent pour la Fête des professeurs dans deux jours. Vous imaginez ça, en France ?

Je refuse gentiment d’acheter des souvenirs que me proposent trois jeunes filles. Elles éclatent de rire et l’une désigne mon ventre : Bouddha, dit-elle ! J’ai donc grossi ?

Arrivée à Saïgon. Saïgon ou Ho Chi Minh-ville ? On hésite sur la manière de la désigner. Chacun son sous-titrage, cela dépendra des moments. Rivale d’Hanoï ? Ici aussi la foule est immense et le flot de la circulation spectaculaire. On dirait que toute la jeunesse en scooter se donne rendez-vous en début de soirée au centre de la cité. Les artères occupées par les autos sont alors insuffisantes et les deux-roues grimpent sans hésiter sur les trottoirs où se trouvent déjà entassés les piétons. Le groom de l’hôtel, très protecteur, me prend par le bras pour m’aider à traverser la chaussée. Suis-je donc si vieux, en péril ?

Les transformations de la ville depuis « l’ouverture », le Doi mo’i, sont fulgurantes. La tour Bitexco de 68 étages, avec son aire pouvant accueillir les hélicoptères en plein ciel et inaugurée en 2010, domine tout. Les boutiques de luxe  de la rue Dong Khoi abritant les produits des grandes marques internationales me font hésiter. Est-ce le nouveau Vietnam ? Fera-t-il bon ménage avec le Vietnam forgé dans la décolonisation et la Révolution qui lui-même coexiste avec le Vietnam de la tradition ?

Devant la cathédrale Notre-Dame en briques rouges de Toulouse et construite par des Bretons, en face de la poste centrale à charpente métallique, toujours Eiffel, place de la Commune de Paris, un instant vous êtes heureux comme Dieu en France. Au musée des « Vestiges (des crimes) de la guerre », vous pleurez sous les bombes chimiques américaines, l’agent orange, les atrocités, les massacres, aux côtés d’un peuple sans rancune. A Cholon, vous entrez dans un film des années 30. Au temple de Thieu Hân (la Dame céleste) vous surprenez un athée en train de brûler des bâtons d’encens et de faire un vœu large pour tous les hommes de bonne volonté. Où donc se trouve la vraie sagesse ? Y a-t-il un lieu pour cela ?

Comment faire usage de sa raison ?  L’autel de la buvette du paisible parc Tao Dan, en plein centre, éloigne paraît-il, lui aussi, les mauvais génies, c’est déjà ça !

Dans le delta du Mékong, nous voici encore dans un nouvel univers. Les bousculades sont finies. Une petite barque à moteur nous conduit tranquillement sur les eaux tropicales, parmi les canaux et les arroyos, la végétation exubérante, les fleurs, les arbres à fruits exotiques au nom inconnu, les rizières, les fabriques de riz soufflé. Tout pousse ici. Le poisson est en abondance. On en mangera pour presque rien.

Le marché flottant de Cai Rang, au beau milieu d’un bras du fleuve, à quelques kilomètres de Can Tho, semble irréel. Et pourtant des tonnes de fruits et de légumes transitent chaque jour des grosses barques mouvantes des grossistes dans les barques plus légères des revendeurs. Un sampan épicerie se déplace en vendant du thé chaud, des boissons fraîches, des cigarettes. Une station- service flottante elle aussi propose ses services. On dirait que la terre ferme n’existe plus.

Encore et toujours, repartir. Loin du delta. Pour Tayninh, à 2 heures au nord ouest de Ho Chi Minh-ville, près de la frontière cambodgienne, là où un illuminé fondait récemment (vers 1920) une nouvelle religion, le caodaïsme, qui tentera de faire une synthèse entre les religions orientales et les autres grands courants religieux dans le monde en y ajoutant quelques croyances grappillées de-ci de-là. Ainsi voit-on, entre autres, dans l’entrée de la cathédrale-temple à la décoration extravagante, voire déjantée, Victor Hugo en esprit-guide finissant d’écrire le mot « justice ».

Voilà donc où se cache le géant de notre littérature.

En revenant sur Saïgon, dans la grande zone qui fut littéralement inondée de napalm et de défoliants, on trouve Cu Chi et son labyrinthe de tunnels où les maquisards du « Vietcong » se réfugiaient et où ils élaboraient leurs tactiques. Il faut faire un tour sous terre, recroquevillé ou accroupi, une lampe de poche à la main. Vous y sentirez, apeuré, la misère de la condition humaine, surtout s’il pleut à votre sortie du dédale mais vous y devinerez aussi à la lueur de votre pile de 1,5 volt, comment on peut aller à la conquête de sa dignité.

L’herbe et les arbres ont repoussé presque partout de nos jours. Les hommes ont replanté. Les maisons étroites et en longueur, logement et commerce, se lèvent de terre et s’alignent le long des grandes routes de campagne où les voitures, les scooters et les camions là aussi sont entrés en action. Les bâtiments scolaires, toujours très colorés, sont en place, les mariées sont en blanc… Et me voici déjà à la fin de mon voyage de 18 jours. Je sais bien que je ne n’ai pas visité Dalat, Nha Trang, la ville du docteur Yersin, Dien Bien Phu, le parc national Phong Nha-Ke Bang.

C’est donc qu’il me faudra revenir.

Voyages au Vietnam en Nov. 2012

Jean-Fran
çois MORIN


 

 

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2 janvier 2013

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Commentaires

18 jours... imaginez 6 mois!

Jean-François Morin, vous nous faites faire un tour du Vietnam absolument passionnant. J'y retrouvais, vous lisant, plusieurs endroits déjà visités et reconnaissais, tout comme vous, les mêmes merveilles; pour Hoi An, principalement.

Vous savez, et les décrivez particulièrement bien, nous faire sentir l'âme vietnamienne dans toute sa chaleur ainsi que son regard vers l'autre et non pas sur l'autre, tout cela avec je dirais une quasi tendresse.

 

Merci pour ce beau voyage et permettez-moi de vous souhaiter un retour très bientôt.

 

lecrapaud (Jean Turcotte)

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