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Tran To Nga, l’agent orange, son dernier combat

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À 75 ans, cette Franco-Vietnamienne poursuit devant la justice française 26 sociétés américaines qui ont produit un puissant poison largué sur les forêts de son pays natal pendant la guerre.

Souriante, elle porte avec charme son prénom, To Nga, qui signifie « belle dame ». Difficile de deviner qu’elle a 75 ans, vient de subir trois opérations en deux mois et accumule les pathologies. Dans un livre passionnant, Ma terre empoisonnée. Vietnam, France, mes combats (1), cosigné avec le journaliste et écrivain Philippe Broussard, Tran To Nga revient sur toute une vie d’engagement.

Enfant d’une famille aisée de la Cochinchine, dans le sud de l’actuel Vietnam, elle grandit auprès de parents farouchement favorables à l’indépendance vietnamienne, tout en apprenant le français et en fréquentant l’école Marie-Curie de Saïgon.

Quand la fillette a 8 ans, sa mère lui fait porter des messages. « Je participais à la résistance sans le savoir. Mais je sentais que c’était un travail important et j’en étais fière. Les Vietnamiens ont le patriotisme au plus profond de leur cœur. Plus tard, j’ai continué à agir pour mon pays natal, pas pour le marxisme-léninisme. »

L’agent orange, une « arme » larguée par les avions américains

En 1955, elle n’a que 13 ans lorsque sa mère, inquiète d’une arrestation imminente, l’envoie à Hanoï, au Nord-Vietnam dirigé par Ho Chi Minh. Elle y suit des études de chimie, participe aux travaux des champs et aux séances d’autocritique. Début 1966, alors que les États-Unis renforcent leur engagement militaire au Sud, Tran To Nga part avec un groupe de jeunes soutenir les Sud-Vietnamiens et rejoindre les siens. Pendant plus de quatre mois, ils marchent dix heures par jour, avec un sac de vingt kilos sur le dos, la faim au ventre, les jambes dévorées par les sangsues, en se cachant de l’armée américaine.

Devenue journaliste d’une agence de presse clandestine, elle retrouve enfin sa mère qui a survécu à la prison et aux tortures. Un jour, la jeune femme dégouline d’un liquide gluant largué par les avions américains. Sa mère la prévient qu’il s’agit de l’agent orange, un défoliant pour détruire la forêt où se réfugient les Vietcongs – une arme qui paraît bien inoffensive à côté des terribles bombardements au napalm.

Un engagement social et humanitaire

Mariée, en 1968 Nga met au monde une petite fille qui meurt rapidement d’une malformation cardiaque. Blessure que ne cicatrisera pas la naissance de deux autres filles, apparemment en bonne santé, malgré la prison et les tortures pendant la dernière grossesse

La réunification du pays ne s’accompagne pas de la liberté espérée. « Ma mère parlait toujours de ce que nous pourrions faire quand la paix serait revenue, mais nos rêves ont été détruits », déplore Tran To Nga, qui devint directrice de l’école Marie-Curie, puis de l’École normale technique. Elle prend sa retraite dès les années 1990. « Si j’étais restée, il aurait fallu me plier. Je veux vivre la tête haute. »

Elle crée une agence de voyages, convainc des chirurgiens français de venir opérer au Vietnam, récolte des fonds pour la construction d’écoles. Au cours de cet engagement social et humanitaire qui lui vaut de recevoir la Légion d’honneur et la nationalité française, Tran To Nga découvre le lien entre l’agent orange et les lourds handicaps dont souffrent les enfants d’anciens combattants. Le défoliant contient de la dioxine, un poison puissant déversé sur le Vietnam lors de la plus grande guerre chimique de l’histoire.

« C’est la dernière chance pour les trois millions de victimes au Vietnam »

Les vétérans américains obtiennent des sociétés qui l’ont fabriqué (Monsanto, Dow Chemical et autres) des réparations pour leurs problèmes de santé. Malgré le soutien des ennemis d’autrefois, les Vietnamiens ne peuvent pas entreprendre ces démarches juridiques internationales. La France est l’un des rares pays au monde qui les rend possibles.

Épaulée par André Bouny, auteur de l’essai Agent Orange, Apocalypse Viêt Nam, et un trio d’avocats mené par William Bourdon, Tran To Nga entreprend à son tour un procès grâce à sa nationalité française. Atteinte de cinq des dix-sept pathologies associées à l’agent orange (2), elle sait désormais que ce produit a été responsable de la mort de sa première fille et de l’anomalie sanguine de sa deuxième fille, que celle-ci a transmise à ses propres enfants.

« C’est la dernière chance pour les trois millions de victimes de la dioxine au Vietnam, explique-t‑elle. Arrive aujourd’hui la quatrième génération touchée. Alors que pèsent sur nous des risques de développer un cancer, j’espère vivre encore quelques années pour mener jusqu’au bout ce dernier combat. »

Corinne Renou-Nativel

(1) Éditions Stock, 19,50 €. (2) Pour plus de renseignements, voir aussi www.agent-orange-vietnam.org.

http://www.la-croix.com/Monde/Asie-Oceanie/Tran-To-Nga-l-agent-orange-son-dernier-combat-2016-05-03-1200757589

 

 

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