Agent Orange: Tribunal international d'opinion

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Agent Orange: Tribunal international d'opinion

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Le gouvernement et les compagnies américaines doivent dédommager pleinement les victimes vietnamiennes de l’agent d’orange/dioxine

 

 Le Tribunal international d'opinion pour les victimes vietnamiennes de l'agent orange/dioxine a été organisé à Paris le 15 et 16 mai 2009, le 18 mai 2009. Il a affirmé que l'usage de la dioxine est un crime de guerre et un crime contre l'Humanité, que le gouvernement états-unien et les compagnies chimiques américaines incriminées étaient conscients que la dioxine était une substance extrêmement dangereuse qui aurait des conséquences massives, sévères ; que le gouvernement états-unien et ces compagnies qui ont produit et fourni l'agent orange doivent dédommager pleinement les victimes et leurs familles.

La délégation vietnamienne à Paris comprenait notamment l'ancienne vice-présidente vietnamienne Nguyen Thi Binh, présidente du Fonds pour la paix et le développement du Vietnam. Etaients également présents 3 victimes vietnamiennes, 3 experts en environnement, médecine et chimie, de nombreux témoins et victimes allemands, américains, japonais, sud-coréens, néo-zélandais et environ 200 Vietnamiens d'outre-mer, sans compter nombre d'amis français et internationaux. Les compagnies chimiques américaines incriminées n’étaient pas représentées.

le Tribunal a écouté les témoins et victimes. Des spécialistes en épidémiologie, en environnement, en sociologie et en pathologie, venus de France, de Russie, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis et du Vietnam, ont présenté les résultats de leurs recherches sur les conséquences de l'agent orange.

Ce tribunal a offert une bonne occasion à l'opinion public française et internationale de mieux comprendre les conséquences de l'agent orange/dioxine dont environ 80 millions de litres ont été déversés par l'Armée américaine pendant la guerre au Vietnam. L'assistance a pu écouter les témoignages de femmes d'anciens combattants américains venus du Japon, des Etats-Unis et d'Allemagne, de vétérans sud-coréens et américains, aussi voir des photos dévoilant les terribles ravages de ce produit sur la santé humaine... Les plaidoiries des avocats ont attiré l'attention des juges et des participants. L'avocat américain Jeanne Mirer a avancé de nombreux fondements juridiques pour justifier la responsabilité des compagnies chimiques américaines. L'avocat français Roland Weyl quant à lui, membre de l'Association internationale des juristes démocrates (AIJD), a affirmé que l'épandage massif d'agent orange/dioxine sur la population vietnamienne avait été un crime incontestable, ajoutant qu'il était temps de rendre justice aux plus de 3 millions de victimes. Selon Roland Weyl, les victimes vietnamiennes doivent recevoir plus de dédommagements que les anciens combattants américains parce qu'ils sont à la fois victimes de ces produits chimiques et victimes d'une guerre immorale. Les compagnies chimiques américaines doivent assumer aussi leur responsabilité et participer à la réduction des dommages de l'agent orange/dioxine sur l'environnement notamment dans le Centre et les Hauts Plateaux du Centre, a-t-il indiqué. En examinant les preuves convaincantes fournies par 27 victimes et experts, les blessures des personnes contaminées par l'agent orange/dioxine, ainsi que plusieurs rapports scientifiques sur les conséquences délétères de ce toxique sur l'homme et l'environnement, le Tribunal a affirmé que le gouvernement états-unien et les compagnies chimiques américaines incriminées étaient conscients que la dioxine était une substance extrêmement dangereuse qui aurait des conséquences massives, sévères et prolongées non seulement pour l'homme et l'environnement mais aussi pour l'économie du Vietnam. Il a conclu que le gouvernement américain est coupable des actes susmentionnées et considère comme un "écocide" les dommages faits à l'environnement ; que les compagnies chimiques incriminées sont coupables de complicité ; que le gouvernement états-unien et ces compagnies qui ont produit et fourni l'agent orange doivent dédommager pleinement les victimes et leurs familles, et aussi impérativement restaurer les sites contaminés, notamment les "points chauds" autour des anciennes bases militaires. Dans ses conclusions, le Tribunal recommande l'établissement d'une Commission de l'agent orange chargée d'évaluer la somme à verser aux victimes, à leurs familles et à la communauté. La Commission de l'agent orange déterminera également le montant nécessaire pour fournir aux victimes et à leurs familles des facilités médicales, la réadaptation fonctionnelle et autres services thérapeutiques. Elle évaluera également le coût des études des zones contaminées et de leur détoxication. Elle déterminera également le montant à verser à l'Etat vietnamien en dédommagement de ses dépenses pour soutenir les victimes et restaurer les sites contaminés. Le tribunal demande au gouvernement vietnamien de mettre sur pied cette commission avec des experts de divers domaines (santé, sciences, ingénierie, droit, épidémiologie, agriculture, écologie) ainsi que de représentants de la société civile. La commission fera ses premières recommandations dans un délai d'un an après sa fondation. Une fois qu'elle aura fixé les montants des dédommagements, ceux-ci seront payés par le gouvernement états-unien et les compagnies chimiques en question via un fonds en fédéicommis, créé dans le but de dédommager les victimes, leurs familles et de détoxiquer l'environnement. Les 1,13 milliard d'euros versés par le gouvernement américain à ses vétérans contaminés par l'agent orange pourront servir de base de calcul à la Commission. Après l'annonce du procureur, les conclusions de ce tribunal seront envoyées au président vietnamien Nguyen Minh Triet, au président américain Barack Obama, au Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et au Comité des droits de l'homme.

Texte: Bích Vân  - Photos:L'AVI

 

 

 

 

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