Coopération Belgique / Vietnam dans le domaine du dévelloppement

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1 LES PREMIERES ETAPES2 LA PERIODE 1990 - 20003  2001-2010: Alignement sur la stratégie du Pays, approche sectorielle4 LE FUTUR

Document de l'ambassade de Belgique au Vietnam

1 LES PREMIERES ETAPES

La Belgique et le Vietnam ont officiellement établi des relations diplomatiques il y a presque 40 ans, le 22 mars 1973. Le Vietnam et le peuple Vietnamien souffraient encore d’une guerre qui avait ravagé le pays pendant plusieurs décennies. Le 11 octobre 1977, nos pays signaient un accord général de coopération économique, industrielle et technique – “Accord cadre de coopération économique, industrielle et technique”. Cet accord constitue encore et toujours la base juridique  générale du programme officielle de coopération entre nos deux pays. Au cours de premières années qui ont suivi la réunification du Vietnam, le gouvernement belge a approuvé un premier ensemble de projets d’assistance technique au Vietnam. C’était l’époque où la Belgique fournissait des locomotives pour contribuer à remettre en état les chemins de fer vietnamiens détruits après des années de guerre. Les locomotives ont été de merveilleux instruments de relations publiques pour la Belgique: ces machines étaient non seulement très fiables et robustes, elles étaient aussi de formidables témoins
du soutien de la Belgique au Vietnam réunifié.

La coopération au développement a démarré lentement. Le principal objectif était de contribuer à la remise en état et au réaménagement des infrastructures vietnamiennes qui avaient été endommagées pendant la guerre et souffraient de sous-investissement. Deux prêts d’Etat ont été accordés pour la livraison de locomotives diesel (1978) et machines de textiles (1979).

Dès le début, des liens se sont tissés entre des institutions scientifiques belges et vietnamiennes, comme l’institut de médicine tropicale à Anvers. A partir de ce moment-là, des centaines d’étudiants vietnamiens ont bénéficié de bourses dans le cadre de la coopération bilatérale et ont pu décrocher des diplômes de maîtrise ou de doctorat en Belgique. 

2 LA PERIODE 1990 - 2000

La coopération bilatérale s’est rapidement intensifiée au début des années 90. Elle se caractérisait par le passage graduel d’un programme axé sur l’infrastructure à un programme d’inspiration plutôt orientée vers le social en la pauvreté.

La philosophie de cette coopération se fondait sur la ‘Doi Moi’, une politique de réforme vietnamienne lancée en 1987 et axée sur une économie de marché ouvert. La Belgique, en collaboration avec plusieurs autres partenaires de coopération, voulait concentrer ses efforts sur les carences sociales que ces réformes économiques pouvaient entraîner. En conséquence, on donna la priorité aux secteurs des services comme l’éducation, la formation, la santé publique, l’eau et l’hygiène. Les principaux groupes cibles étaient des groupes socialement défavorisés comme les populations urbaines pauvres, les femmes, et les minorités ethniques.

Les négociations du programme au niveau ministériel (connus sous le nom de commissions conjointes) se sont déroulées entre les deux pays en 1992/93, en 1996 et en 2000, la Belgique s’engageant à hauteur respectivement de € 20 millions, € 17 millions et € 57 millions.

Ces montants comprenaient un effacement de la dette pour un total de € 46,35 millions. Entre 1994 et 2000, la Belgique a accordé au Vietnam une remise de dette bilatérale correspondant à quatre versements. Ce volet du programme de coopération a été très apprécié parce qu’il a ouvert la voie d’un regain de participation vietnamienne à des institutions financières comme le FMI. Il a aussi permis la création de fonds de contre-valeur, le gouvernement vietnamien

déposant la contre-valeur d’environ 25% de la dette effacée sur un compte spécial en Dongs vietnamiens. Ces fonds ont servi ensuite à couvrir les coûts locaux du programme bilatéral de coopération. Le gouvernement belge a en outre contribué indirectement par une multitude d’autres mécanismes. Plusieurs initiatives émanant d’organisations de l’ONU (FAO, OIT, Habitat, UNIDO) et de la Banque asiatique de développement (éducation) ont été financées pendant cette décennie. La collaboration entre les universités belges et vietnamiennes s’est intensifiée pour devenir l’un des principaux programmes universitaires soutenus par la Belgique dans le monde.

La Belgique a également financé l’expertise par le biais d’organisations telles que le VVOB et l’APEFE, et elle a cofinancé les activités de plus de 15 organisations non-gouvernementales (ONG). Le défi consistait à coordonner toutes ces initiatives, à veiller à leur cohérence et à appliquer les leçons apprises. La Coopération belge au développement a subi une profonde réforme en 1999. Celle-ci a abouti à la création de la Direction générale de la coopération au développement, qui fait partie du Service Publique Fédéral ‘Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement’, et de son organisme d’exécution – la Coopération technique belge (CTB). La première est chargée de toutes les questions stratégiques tandis que la dernière s’occupe d’exécuter les programmes.

3  2001-2010: Alignement sur la stratégie du Pays, approche sectorielle

La fin des années 90 et les premières années du nouveau millénaire ont été marquées par un certain nombre de changements cruciaux dans le monde de la coopération internationale. Le plus important de ces changements est

l’adoption généralisée de stratégies nationales visant à réduire la pauvreté, les objectifs de développement du millénaire, le nouveau partenariat inscrit dans le consensus de Monterrey entre pays développés et pays en développement, et des efforts accrus pour améliorer l’efficacité de l’aide.

La coopération entre la Belgique et le Vietnam a été considérablement influencé, et de manière opportune, par ces évolutions planétaires. Cette influence s’est manifestée aussi bien au niveau stratégique qu’opérationnel.

Au niveau stratégique, les programmes adoptés par les commissions conjointes en 2003 et 2006 étaient clairement et totalement conformes à la stratégie complète de croissance et de réduction de la pauvreté (CPRGS) du Vietnam et au plan de développement socioéconomique (SEDP). En outre, ces programmes s’attaquaient à la fragmentation excessive entre de trop nombreux thèmes, secteurs et provinces. C’est pourquoi les secteurs d’intérêt privilégié du programme de coopération ont été progressivement ramenés à :

 · L’eau, le système sanitaire et la gestion des déchets ;

· La gouvernance et le renforcement des capacités institutionnelles ;

· L’éducation et la formation.

Au niveau opérationnel, il faut souligner en tout premier lieu les efforts considérables fournis par le gouvernement vietnamien pour harmoniser et rendre efficaces les processus lies à l’Aide Publique au Développement (APD), comme le plan d’action d’harmonisation de 2003 et la déclaration fondamentale de Hanoi en 2005. S’associant à ces initiatives, la Belgique a intensifié ses efforts pour simplifier et rationaliser ses procédures et, pour la première fois depuis le début du programma de coopération, elle s’est lancée dans une assistance budgétaire sectorielle en participant au programme ‘Education pour tous’ avec le ministère de l’éducation et de la formation.

Le gouvernement belge a aussi participé financièrement à la mise en oeuvre de programmes émanant d’autres acteurs, ce que l’on appelle la coopération indirecte. Au Vietnam cette coopération indirecte est presque aussi importante que la coopération directe (ou bilatérale).

Cette coopération comprend essentiellement trois types d’acteurs:

Les organisations non-gouvernementales (ONG): trois ONG sont actives au Vietnam: VECO, Oxfam-BE, et Handicap.

Elles interviennent principalement dans les domaines suivants : les conditions de travail, le développement rural, et la santé publique.

Ensuite il y a la coopération entre les universités et les institutions académiques qui est coordonnée par le conseil interuniversitaire flamand (VLIR), la commission permanente de coopération universitaire au développement (CUD) des universités francophones de Belgique, et L’Institut de médicine tropicale Prince Léopold (IMT).

Le Bureau flamand pour le développement de la coopération et l'assistance technique (VVOB) est actif dans deux secteurs: l'éducation (amélioration de la qualité de l'enseignement secondaire inférieur) dans 5 provinces du Nord et du Centre Vietnam et l'agriculture (renforcement des compétences méthodologiques d’extension) dans 5 provinces du Vietnam du Sud. VVOB travaille avec / par différents partenaires tels que MPI, MoET, DARD, Union des femmes, Farmer's Association, PPC, et les instituts de formation des enseignants.

Le programme éducatif vise maintenant à trois résultats: améliorer les compétences pédagogiques pour guider l'enseignement et l'apprentissage actif (ATL), d'améliorer la formation initiale et continue des enseignants en service, et de renforcer la relation entre l'école, les organisations de masse, et l'ensemble de la communauté. Le programme de vulgarisation agricole en faveur de méthodes de vulgarisation participative pour contribuer à un système meilleur de vulgarisation agricole, en fonction des besoins des agriculteurs. Au cours de la période 2010 - 2013 VVOB va commencer un programme de formation professionnelle, et d'ici la fin du programme 2008 - 2013 les résultats de la vulgarisation agricole seront consolidés et VVOB mettra l'accent sur l'éducation seulement.

Association pour la Promotion de l'Education et de la Formation à l'Etranger” (APEFE) : créée à l’origine pour permettre aux enseignants francophones de mettre leur savoir-faire au service de pays défavorisés, elle n’a cessé d’affirmer ses capacités dans une logique de partenariats et de réseaux qui garantit la qualité d’une assistance scientifique et technique de pointe au service des pays les plus pauvres.

 Dès 2008 l’APEFE s’est engagé dans une programmation pluri annuelle. Dans cette perspective, elle a privilégié dès 2007 une approche «programme» qui fait de plus en plus fréquemment appel à une expertise locale, l’APEFE s’est concentrée sur deux secteurs d’intervention:

l’Education tant au niveau des enseignements secondaire, supérieur et formation professionnelle, et la formation en conservation, restauration et valorisation du patrimoine.

Le bureau de la politique scientifique fédérale belge (BELSPO) et le ministère vietnamien des sciences et technologies (MOST) coordonnent et financent les activités concernées. Les choix sont guidés par des principes d’intérêt mutuel et de savoir-faire complémentaire et visent des applications pratiques et des bénéfices économiques et sociaux à long terme. En Mars 2009 une commission conjointe a eu lieu avec le ministère vietnamien des sciences et technologies (MOST) pour le cofinancement de recherche appliquée dans les domaines de biodiversité et biotechnologie, changement de climat et recherche spécifique.

 

4 LE FUTUR

Le Vietnam s’est développé très rapidement ces dernières années et il pourrait devenir un pays à revenu intermédiaire (PRI) d’ici 2010. Des structures gouvernementales solides et fonctionnant de manière efficace sont importantes pour garantir une croissance socioéconomique soutenue. Le programme de coopération future, qui a été approuvé lors de la dernière réunion de la  commission conjointe Vietnam - Belgique à Bruxelles les 8 et 9 mars 2007, est en mesure d’assurer un  développement satisfaisant et durable, l’accent étant mis sur le dialogue politique, la gouvernance et le renforcement institutionnel. Il vise à améliorer les capacités des institutions gouvernementales afin que les ressources puissent transiter par elles, en équilibrant l’investissement et le soutien institutionnel et le soutien au niveau central et au niveau local dans

l’objectif final de jeter les bases d’une croissance soutenue et durable.

Dans la ligne de la Déclaration de Paris, le nouveau programme est pleinement conforme à la stratégie gouvernementale (plan de développement socioéconomique 2006-2010), qui vise à aider le Vietnam à progresser pour atteindre ses objectifs de développement. Une étroite coordination avec d’autres bailleurs de fonds aboutira finalement à une participation à un ‘pooled funding’, un ‘basket funding’ et des programmes de soutien budgétaire ou sectoriel au niveau central ou local, capables de garantir une aide efficace, une diminution des coûts de transaction, la promotion de la propriété et la durabilité.

Le nouveau programme s’appuie sur l’expérience passée de la Belgique au Vietnam, notamment dans les domaines de l’approvisionnement en eau, l’hygiène, le soutien institutionnel et la gouvernance.

Compte tenu de ces éléments, le programme se concentre sur :

1. La gouvernance, le renforcement des capacités et le renforcement institutionnel. Pour que le développement reste inclusif, il est crucial que les administrations locales soient capables d’adhérer à une planification stratégique qui conduira à des choix politiques de qualité, avec le soutien de dotations budgétaires appropriées et un système de contrôle solide.

Parallèlement à cela, des efforts seront consentis pour mieux relier les processus de planification et de budgétisation, accroître la transparence et l’obligation de rendre des comptes à tous les niveaux et réduire ainsi les possibilités de corruption.

2. Le soutien à des programmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, dont la gestion des déchets. L’accès à des services d’approvisionnement en eau, y compris l’irrigation, la fourniture d’eau propre, les égouts et les installations sanitaires, reste limité et inéquitable, surtout dans les régions rurales. Ce qui met en péril la réalisation des objectifs de développement du Vietnam ainsi que d’autres objectifs en rapport avec la salubrité rurale. Relever ces défis nécessitera

un soutien institutionnel combiné à l’élaboration de politiques de développement appropriées et au soutien financier à la mise en œuvre des programmes sur le terrain.

3. Une place importante sera accordée à des problèmes intersectoriels tels que l’intégration économique des minorités ethniques, l’égalité des sexes, l’environnement, les droits de l’homme et de l’enfant.

Depuis 2010 le Vietnam élabore un nouveau plan socioéconomique de développement (Social- Economic Development Plan, SEDP 2011-2015) qui se concentre sur le développement d’une économie durable à haute croissance, la stimulation de du processus d’industrialisation et modernisation, une augmentation de la production et de la haute qualité scientifique, l’amélioration et renforcement de la qualité de l'éducation et la formation des ressources humaines, le renforcement

de la protection de l'environnement et la conservation des ressources naturelles, et une lutte active contre les changements climatiques.

Sur base de l'expérience acquise dans le programme actuel, la situation socio-économique qui évolue rapidement au Vietnam, et en conformité avec la nouvelle SEDP 2011-2015 la Belgique travaille sur un nouveau programme pour la période 2011-2014. Un certain nombre de thèmes tels que «Appui au Secteur Privé», «L'urbanisation et les changements climatiques» et «développement des ressources humaines» sont à considérer.

En effet, la coopération doit non seulement continuer - Le Vietnam est encore un pays pauvre -, mais doit aussi s'adapter à l'évolution du contexte, des structures, des instruments et perspectives de la coopération. La coopération devrait évoluer d’une relation classique « donateur-bénéficiaire » au profit d’un partenariat renforcé qui profite aux deux pays et sera à

l'avenir pris en charge par un large groupe de parties prenantes. En outre, il convient de rechercher des synergies entre les divers thèmes. La coopération future s'efforcera d'intensifier:

les relations entre les différents partenaires vietnamiens et belges afin de renforcer la durabilité à long terme.

Le choix des futurs domaines de coopération sera influencé notamment par:

  • Plus que jamais, la coopération doit être guidée par une "partie requérante" (bien que soutenu par le gouvernement du Vietnam).
  • Une perspective à long terme et la continuité. Le nouveau programme devra déterminer quels partenariats dans le passé ont été couronnés de succès, de sorte que l'expérience et la confiance peuvent être pleinement exploités. Toutes les nouvelles initiatives doivent construire une vision à long terme.

On devra établir des priorités, et être sélective et ciblée. La fragmentation doit être évitée. Il est prévu que le nouveau Programme Indicatif de Coopération entre la Belgique et le Vietnam sera signé en 2011.

Pour plus de détails sur les 30 ans de coopération entre la Belgique et le Vietnam nous vous proposons de cliquer ce lien

http://diplomatie.belgium.be/nl/binaries/pub_vietnam_fr_nl_tcm314-64048.pdf

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