"Vân huong my tuu lung biên Bac/ Chiên công Nhu Nguyêt rang troi Nam" (Le parfum du bon alcool de Vân rappelle la mer du Nord, la victoire de Nhu Nguyêt illumine le ciel du Sud), ces 2 sentences parallèles accrochées au portail du village et les grands tonneaux posés le long du chemin sont les empreintes de l'esprit du village de Vân, commune de Vân Hà, Viêt Yên, province de Bac Giang (Nord), dont la spécialité très célèbre est l'alcool. Personne n'ignore la date de naissance de l'alcool du village de Vân. Selon les personnes âgées, il existe depuis plus de 800 ans. Le village rend un culte à une dame d'origine chinoise, Nghi Diêt, consacrée Sainte-Patronne de la préparation de l'alcool. On ne peut connaître l'histoire du village de Vân que via de vieux contes. Au début, le village de Vân, une localité riveraine du fleuve Câu, source d'inspiration de plus d'un poète, n'était qu'un petit hameau, avec de petites chaumières. La plupart des villageois pratiquaient la fabrication d'alcool pendant les temps de loisirs. Elle était tout un art dont le secret était jalousement gardé et transmis de génération en génération au sein du village. Auparavant, à l'occasion du Têt Nguyên Dan (fête du Nouvel An lunaire), les rois Trân et Ly et leurs courtisans descendaient, de Thang Long, en barque royale, le fleuve Duông pour venir à Pha Lai, puis remontaient le Câu afin de goûter de l'alcool de riz du village de Vân, à Thô Hà. Les bisaïeuls du village racontent que la méthode de fabrication de l'alcool était très compliquée, l'alcool était le fruit de la distillation, l'affinage d'un type de bon riz gluant à épi jaune avec plus de 35 espèces d'herbes médicinales chinoises et un ferment spécial. Après une macération de plus de 72 heures, ce mélange était enterré jusqu'à ce que l'alcool ait la couleur dorée du miel. Cet alcool de riz gluant était la quintessence de ce que la nature a offert à l'homme. Honorant sa saveur douce, très spéciale, un roi de la dynastie des Trân lui a décerné 4 mots "Vân huong my tuu" (le parfum du bon alcool du village de Vân). "Vân huong my tuu" d'aujourd'hui À travers l'histoire, l'alcool de Vân s'est taillé une réputation nationale. Maintenant, sa fabrication continue mais les villageois utilisent le manioc à la place du riz gluant à épi jaune. En effet, le manioc séché et haché en tranches de 5-7 cm, en provenance des provinces montagneuses de Hoà Binh, Yên Bai, Thai Nguyên, Tuyên Quang, Cao Bang, est mis dans de grands tonneaux d'eau pendant quelques heures pour que l'écorce se détache. Ensuite, il est lavé, cuit et mélangé avec du ferment durant une journée, avant d'être macéré dans une jarre en faïence. Lorsque ce mélange répand une forte odeur, une nouvelle cuisson commence pour en faire de l'alcool. La production d'alcool à base de manioc n'est pas différente de celle du riz gluant, sauf le ferment qui n'est pas le même. Chaque distillerie a son secret. La qualité de l'alcool dépend de cette petite différence. "La phase de fermentation va décider de la qualité de l'alcool. Ce secret est transmis seulement aux enfants mâles et aux brus" a indiqué un fabricant d'alcool de Vân, ajoutant que depuis quelques années, les villageois ont tendance à retourner vers la confection de l'alcool traditionnel à base de riz gluant à épi jaune.Depuis très longtemps, pour les villageois de Vân, la fabrication de l'alcool est un métier d'appoint, qui constitue vraiment un trait culturel de leur pays natal. A chaque Têt, l'alcool de Vân est utilisé pour le culte des ancêtres dans chaque famille. Espérons qu'il pourra faire face à l'invasion des boissons industrialisées pour être digne à jamais du titre "Vân huong my tuu". Thu Hà/CVN