TRANCHE DE VIE: Dong Le était un étudiant pauvre qui, pour financer ses études devait travailler dur comme simple manœuvre. Par ailleurs, son ami Luu Binh avait hérité d’une petite fortune et paraissait mieux armé pour réussir dans la vie. Quand Luu Binh apprit que les études de Dong Le souffraient de nombreuses heures passées à son travail d’ouvrier, il décida de l’inviter à venir vivre chez lui jusqu’à la fin de ses examens.

C’est pourquoi, durant cette période de travail scolaire, les deux amis partagèrent les mêmes repas et les mêmes moments d’étude à la lumière de la même lampe. Comme cela arrive souvent dans de pareilles situations, Dong Le était consciencieux et mettait à profit la situation favorable pour travailler dur et passer de longues nuits à étudier.

Pendant ce temps, Luu Binh, du fait de sa situation financière devenait confiant et arrêta bientôt de travailler comme il le faisait au début. Quand vînt le temps des examens, Dong Le fut reçu comme il le souhaitait et le méritait et fut nommé mandarin. Luu Binh échoua. Le riche jeune homme rentra chez lui fort désappointé. Dans sa détresse, il s’accorda toutefois quelques excuses et rapidement dilapida sa fortune. Il tenta même de repasser ses examens mais échoua à nouveau.

Se souvenant que Dong Le avait maintenant des responsabilités dans une administration de la région, il ravala son orgueil et vînt le trouver pour qu’il l’aide. A sa grande surprise, non seulement Dong Le ne voulut pas le recevoir mais de plus il ordonna à ses gardes de l’éconduire.

Luu Binh marchait tout penaud, son maigre baluchon accroché au bout d’un bâton. Son insouciance envolée et ses pensées désabusées racontaient l’échec d’une vie. Cette nuit là, Luu Binh arriva dans une auberge au bord de la route et fit la connaissance de la maîtresse de maison, une jeune femme nommée Chau Long. Elle l’accueillit avec une tasse de thé fumante et lia une telle complicité avec Luu Binh qu’il lui raconta ses malheurs. Chau Long l’encouragea à se remettre au travail. Elle lui proposa de séjourner à l’auberge et lui promit de l’aider tant qu’elle put.

Eloigné des tentations de la vie facile, Luu Binh se consacra exclusivement à son travail. Ces journées d’amitié complices passèrent rapidement et vînt bientôt le temps de examens. Quand les résultats furent publiés, le nom de Luu Binh était en tête de liste. Il retourna à l’auberge avec la bonne nouvelle mais Chau Long avait disparu. Il la chercha partout mais elle n’était nulle part. Finalement, nommé mandarin, il du se résigner, la mort dans l’âme, à partir pour occuper sa nouvelle affectation.

De nombreuses années passèrent jusqu’au jour où, dans le cadre de son travail, il traversa la circonscription de son vieil ami Dong Le. Le souvenir de l’ingratitude de son collègue d’études ne devait pas l’empêcher de lui rendre visite. Cette fois ci, Dong Le accueillit son confrère mandarin avec un grand plaisir et lui offrit le thé.

Pendant qu’ils bavardaient et dégustait le thé, une jeune femme entra dans le salon de réception et approcha des deux hommes en souriant. C’est avec consternation et forte surprise que Luu Binh reconnu le visage de Chau Long, la maîtresse supposée de l’auberge.

C’est alors que Dong Le expliqua à son vieil ami que s’il l’avait aidé ouvertement, il n’aurait pas changé son comportement. C’est pourquoi il lui avait envoyé sa propre épouse pour l’aider et l’encourager jusqu’à ce qu’il passe ses examens avec succès. Il avait décidé de faire ce sacrifice au nom de l’amitié.

Au Vietnam, chaque fois qu’on entend une histoire d’amitié profonde et indestructible, on se réfère à l’exemple de Dong Le et de Luu Binh et on apprécie en inclinant doucement la tête.

(traduction de l’anglais)

Commentaires

Amitié

bon matin,j'Apprécie oh! combien en inclinant doucement ma tête cette leçon de vie.merçi félix dada

Ma devise : risque tout et vois ce que le sort amène et Garde les hommes et les femmes de coeur
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