Les Vietnamiens tiennent tellement à leurs motos qu’il n’est pas rare de voir des gens garer leur monture au coeur de la maison, à côté de la télé. Plus qu’ailleurs en Asie, la moto est une religion au Vietnam. Un mode de vie. Les motos, scooters et cyclomoteurs règnent sans partage sur cette république socialiste de 85 millions d’habitants.«La moto est le seul moyen de transport envisageable ici», confie Thuy, 27 ans, qui se tape 45 minutes de route matin et soir entre la banlieue et la vieille ville de Hanoï, où elle est serveuse dans un restaurant.En voiture ou en autobus, le même trajet lui prendrait deux fois plus de temps. Les bouchons de circulation paralysent littéralement les ruelles et les boulevards de la capitale aux heures de pointe.Déjouer le traficLes motocyclistes se moquent des embouteillages: ils envahissent les trottoirs, roulent à contresens, brûlent les feux rouges, s’emparent du moindre espace inoccupé par les autres véhicules. Aux intersections les plus achalandées, où les feux de circulation sont «obligatoires», les motos contournent les files d’attente et se retrouvent immanquablement au premier rang, sur la ligne de départ.Les visiteurs qui débarquent à Hanoï, la capitale, ont le souffle coupé en découvrant la marée de motos qui se déverse dans les rues. Rien de mieux que de prendre un café, sur une terrasse du vieux quartier, pour observer la valse des vroum-vroum.Tout le monde à bordJ’ai vu des familles entières, papa, maman et trois enfants, zigzaguer entre les voitures et les piétons sur leur petite moto 125 cc. J’ai aussi vu des gens faire la sieste sur leur moto garée à l’ombre d’un grand arbre. J’ai vu des passagers qui engouffraient leurs nouilles frites en pleine cohue de l’heure de pointe, avec leurs baguettes, sans se préoccuper du fait qu’ils fonçaient à toute allure dans le trafic. J’ai vu des femmes se maquiller aux feux rouges.Quelques exemples de lourdes cargaisons que j’ai vues transportées à moto: 10 chiens vivants empilés dans une cage, un arbre perché sur le porte-bagages en équilibre précaire, des douzaines de bouquets de fleurs, des bonbonnes de gaz, des tapis, un fauteuil, une clôture... J’ai moi-même conduit une moto en portant mon immense sac à dos de randonnée et en tenant une valise sur le marche-pieds.Au Québec, on dirait: pourquoi un usage aussi risqué de la moto? Au Vietnam, c’est plutôt: pourquoi pas?Il faut quand même avoir les nerfs solides pour monter sur une moto. Les routes du Vietnam, et de l’Asie du Sud-Est en général, sont parmi les plus dangereuses du monde, selon l’Organisation mondiale de la santé. Durant nos cinq premiers jours au Vietnam, nous avons été témoins de deux collisions impliquant des motos.

Les asiatiques sont prêts à prendre le risque. Ils n’aiment pas marcher. Il fait trop chaud sous le soleil écrasant de l’Asie. Et la classe moyenne du Vietnam n’a pas les moyens de s’acheter une voiture. Hors des grands centres, on croise très peu de voitures. Il reste le vélo et la moto. À 300$ pour une petite moto de fabrication vietnamienne, difficile de résister à l’appel du vroum-vroum.  Marco Fortier

Commentaires

Moto

Je ne comprend pas? Je lis par ailleurs qu'il faut lire, parler et écrire viet pour passer le permis ...

Vous roulez moto sans permis ??

conduire au Viêt Nam

Bonjour à toutes et à tous,
Il s'avère évident de connaître un minimum la langue vietnamienne pour apprendre le code de la route et passer les examens, comme il en est dans chaque pays.
Il s'avère tout aussi important de connaître, de s'exprimer un minimum la langue du pays pour chercher sa route, une destination.
Il est indispensable d'observer pour apprendre la façon de conduire au Viêt Nam, comme il est indispensable de s'adapter aux conditions, pratiques et usages dans chaque pays (conduire en Turquie, en Egypte ..., en Irlande, en Tunisie est assez différent de la France).
Quant à l'article de Marco, manifestement il est allé au Viêt Nam sans préparer son voyage, sans connaître un minimum son histoire, spolié, ravagé par des siècles de colonisations et de guerres, isolé par le blocus économique jusqu'en octobre 1994 voire février 1995 ; le Viêt Nam renaît de ses cendres, et les vietnamiens passent de la marche et du vélo à la petite moto, nécessité pour se déplacer, et en l'absence de garage (pourquoi en construire quand on a pas de véhicule et quand les modestes revenus ne permettent pas toujours d'avoir plus d'espace pour vivre), les motos sont stationnées dans les maisons. Parisien de 63 ans, j'ai voyagé, et je suis allé au Viêt Nam en 2005, maintenant j'y séjourne régulièrement car j'y ai des attaches, et j'y circule à moto "à mes risques et périls" (sans permis), voir les conseils judicieux donné sur le site. Aller dans un pays quel qu'il soit c'est lui porter de l'intérêt et de chercher à comprendre ses modes de vie.
Amicalement,
Bernard

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