La rue de la Médecine Orientale

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Le delta du Mekong | Lieu

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 Il existe depuis fort longtemps, dans le 5e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, un grand centre de médecine et de pharmacie orientales qui occupe les rues Hai Thuong Lan Ông, Triêu Quang Phuc, Luong Nhu Hoc (quartier 10), Phùng Hung, Nguyên Trai (quartier 14) et certaines autres avoisinantes. On y compte quelque 200 établissements qui font le commerce des produits pharmaceutiques finis ou bruts, ainsi que des cabinets de consultation, des pharmacies transmises de père en fils et d’importantes compagnies pharmaceutiques.

                      

Ce centre a une histoire pluricentenaire avec ses pharmacies très connues de longue date, comme Hông Phat Duong, Thiên Phuoc Kiên, Nhi Thiên Duong, Vo Dinh Dân, Vo Van Vân, La Van Linh, etc… Remontons à ses origines. En 1679, le seigneur Nguyên Phuc Tân autorisa le général chinois Trân Thuong Xuyên à transporter à Dông Nai, par voie maritime, des médecins et des produits pharmaceutiques et à fonder le quartier Dai Phô à Biên Hoà (actuel Cù Lao Phô), en vue de soigner habitants et soldats qui venaient défricher les nouvelles terres du Sud. Au fil du temps, les habitants des provinces  chinoises méridionales vinrent s’y installer, formant avec les habitants locaux une communauté sino-vietnamienne qui prospéra autant dans le commerce, notamment la gastronomie, que dans les consultations et les traitements médicaux traditionnels. A la fin du XIXe et au début du XXe, le quartier de Cho Lon (Grand marché) avait ses hôpitaux : Phuc Kiên (actuellement Nguyên Trai), Triêu Châu (aujourd'hui An Binh), Sùng Chinh (maintenant l'hôpital traumatologique et orthopédique). La médecine traditionnelle subit un certain déclin sous la colonisation française. Cependant, les usages habituels de la population ainsi que les pétitions de la branche de médecine orientale ont obligé le gouvernement colonialiste à relâcher ses interdictions.

 

La médecine orientale n’a connu un véritable développement qu’après 1975. Les études et recherches, l’usage des plantes médicinales vietnamiennes ainsi que la combinaison des médecines orientale et occidentale ont donné depuis de bons résultats. En 1989, l’Association de la médecine orientale du 5e arrondissement a vu le jour. Elle permet à ses membres d’échanger des expériences, d’aider les médecins consultants et traitants ainsi que de préparer et faire commerce des produits pharmaceutiques. Maintenant, après 15 ans d’activités, elle compte plus de 500 médecins et pharmaciens expérimentés, elle  a donné des dizaines de milliers de consultations et distribué gratuitement des médicaments à un bon nombre d’habitants de la ville et des provinces alentours.« La rue de la Médecine Orientale regroupe non seulement un contingent de bons médecins et pharmaciens au service de la santé publique, mais elle conserve aussi les traits particuliers de la culture sino-vietnamienne modelés pendant plusieurs générations et constitue une adresse attrayante de la combinaison originale du tourisme et du traitement des maladies », confie le médecin Trân Van Nghiêm, président de l’Association de la médecine orientale du 5e arrondissement.

A partir de la rue de la Médecine Orientale, nommée ainsi officiellement depuis le 19 mai 2003, vous pourrez visiter la rue Hai Thuong Lan Ông avec ses maisons anciennes, avant d’arriver au supermarché des plantes médicinales chinoises. Au crépuscule, deux rangées de lanternes rouges éclairent la rue de la Médecine Orientale. Vous vous arrêterez pour prendre un rafraîchissant thé au ginseng ou siroter un verre d’alcool aux herbes médicinales en attendant qu’on vous serve un en-cas tonique au centre de nutrition.Ou alors vous goûterez un plat de viande ou de plantes médicinales prescrits par des médecins. Une fois que vous aurez visité ce vieux quartier, vous n’oublierez pas de sitôt la senteur pénétrante qui s’exhale des plantes médicinales.

 

                                       Texte: Thinh Phat- Photos: Minh Quôc et Thinh Phat

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