Le trésor englouti de Cù Lao Chàm

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Quelques céramiques découvertes dans les cales de l’épave. Photo : Heritage/CVN

Les fouilles d’une épave dans les eaux de Cù Lao Chàm (Centre), échouée au XVe siècle, ont permis de remonter à la surface quelque 240.000 objets en céramique. Retour sur cette opération record.

Il aura donc fallu quatre ans pour explorer de fond en comble et repêcher (en partie) le fabuleux trésor de cette épave, reposant à 15 km au nord de Cù Lao Chàm (ville de Hôi An, province de Quang Nam) et par 72 m de profondeur. Des fouilles pour lesquelles des moyens exceptionnels ont été déployés, pour un résultat qui l’est tout autant.
 
L’opération reste à ce jour la plus grande jamais organisée pour une épave au Vietnam, avec plusieurs records nationaux à la clé. De durée d’abord : quatre ans (de 2003 à 2007) pour effectuer les fouilles à proprement parler. D’investissement ensuite (6,5 millions de dollars), de nombre de participants (environ 150, de 13 pays) et, enfin, de nombre d’objets découverts (240.000, en céramique).

Tout commence en 1996, après la découverte de ce navire. Les archéologues mènent trois explorations sous-marines entre cette date et 2000. Suffisant pour déterminer les mensurations de la carcasse (29,4 m de long pour 7,2 m de large) et surtout le contenu de ses 19 cales : environ 400.000 objets en céramique de Chu Dâu, de My Xa (province de Hai Duong, Nord) datés du XVe siècle (sous la dynastie des Lê postérieures). Il a vraisemblablement sombré en juin ou juillet, victime d’une tempête et de sa très lourde cargaison. Une combinaison fatale.

De l’art pour l’histoire

Si les fouilles ont duré aussi longtemps, c’est en raison de la mer, capricieuse ici avec ses forts courants. Mais aussi de la profondeur à laquelle l’épave gît. Ce qui a fortement compliqué la tâche des archéologues.

Les objets remontés à la surface - en excellent état de conservation - sont aussi précieux, sur le plan historique, que des manuscrits d’époque. «Les motifs apparaissant sur certaines de ces céramiques permettent par exemple de savoir comment les Vietnamiens du XVe, siècle s’habillaient. On y trouve aussi des scènes de vie à la campagne», partage le peintre Nguyên Thuong Hy, qui a assisté aux fouilles alors qu’il était cadre à l’ancien Service de la culture et de l’information de la province de Quang Nam.

Ces céramiques ont permis aux chercheurs de disposer de nouveaux éléments pour mieux comprendre la route de la soie maritime, mais aussi l’économie, la société, la culture et les beaux-arts vietnamiens au XVe siècle. Inestimable.                

Quê Anh/CVN

(Source media: Le Courrier du Vietnam)

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