Au Vietnam, la lutte contre le fléau du sel dans le delta du Mékong

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Au Vietnam, la lutte contre le fléau du sel dans le delta du Mékong

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Installé depuis une vingtaine d’années dans la ville de Can Tho, Duong Van Ni enseigne le management environnemental à l’université.

À l’occasion de la COP21, grande conférence de l’ONU sur le climat, GEO vous emmène aux quatre coins de la planète à la rencontre de ces héros qui changent le monde. Parmi eux, le professeur Duong Van Ni, inventeur d’une ingénieuse éprouvette destinée à aider les riziculteurs du delta du Mékong à mesurer la salinité de l’eau, fléau grandissant dans cette région du Vietnam.

À première vue, l’éprouvette du professeur Duong Van Ni ressemble à un flacon à bulles. Très simple d’utilisation, ce tube à essai permet en réalité de mesurer la salinité de l’eau. Une fois le récipient rempli, une petite masse flottante est immergée à l’intérieur. "Plus elle flotte haut, plus le prélèvement est salé", explique l’enseignant vietnamien à l’origine de cette trouvaille, qu’il distribue aux riziculteurs. Reste ensuite à centraliser les résultats dans une base de données, afin de mieux appréhender la salinité de la région : celle du delta du Mékong, dans le sud du Vietnam. Souvent qualifiée de "grenier à riz", elle compte quelque 18 millions d’habitants, soit 20 % de la population.

Installé depuis une vingtaine d’années dans la ville de Can Tho, Duong Van Ni enseigne le management environnemental à l’université. Comme nombre d’agriculteurs, il s’inquiète de l’intrusion d’eau salée dans les cultures. Et pour cause, les marées sont de plus en plus envahissantes, courant parfois jusqu’à 65 km dans les terres. Une situation problématique qui résulte de plusieurs facteurs : la baisse du débit du fleuve (due à la multiplication des barrages hydrauliques en amont), des pluies plus fortes au nord du delta (causant des inondations) et des précipitations moins importantes au sud. Sans compter la montée des eaux. L’océanographe Catherine Jeandel craint notamment une hausse moyenne du niveau de la mer de 10 à 12 mm par an dans la région.

À  défaut de régler le problème, l’éprouvette de Duong Van Ni a le mérite de faciliter la réalisation d’un diagnostic précis de la salinisation. Grâce à ce dispositif, la population locale a pu constituer des stocks d’eau douce et identifier les rizières trop salées afin de les vidanger. Outre cette "cartographie de la salinité", le professeur tente également de mettre en garde les agriculteurs contre certaines alternatives, telles que l’élevage de crevettes, néfaste pour les mangroves. En parallèle, des scientifiques vietnamiens travaillent à l’élaboration de nouvelles variétés de riz capables de résister à la salinisation, à la sécheresse ou aux inondations. Changement climatique ou non, le Vietnam compte bien rester le deuxième exportateur de riz au monde.

(Source info: www.geo.fr)

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