Balade du Sud au Nord du Vietnam, d’Hô Chi Minh-ville à Hanoi

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Balade du Sud au Nord du Vietnam, d’Hô Chi Minh-ville à Hanoi

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Des rizières du delta du Mékong au centre trépidant d’Hô Chi Minh-ville, de la spectaculaire baie d’Along à l’architecture coloniale d’Hanoi, le Viêt Nam ne manque ni de charme ni de contraste. Balade du Sud au Nord.

Hô Chi Minh-ville

Autour d’une table installée à même le trottoir, des clients sirotent un verre sous la lumière verte des néons. Aucun vent ne rafraîchit la nuit et les coups d’éventail ne suffisent pas à faire oublier la chaleur suffocante.

Au fond du bistrot, des offrandes de fruits reposent sur un autel carmin dédié aux génies de la prospérité et de la richesse. Bienvenue à Hô Chi Minh-Ville (ex-Saigon) ! Une agglomération qui, malgré son activité économique intense, n’oublie pas les traditions. Comme dans le reste du pays, des millions de motocyclettes et d’interminables fils électriques décorent les rues.

Mais, ici, les bâtisses coloniales françaises ont laissé place à de grands immeubles en béton d’influence américaine, témoignages de la présence des États-Unis dans le conflit militaire qui a opposé le nord et le sud du Viêt Nam à partir du milieu des années 1950.

Tôt le matin, au milieu des larges avenues, des jeunes femmes se promènent en áo dài. Cette tunique en soie, portée sur un pantalon, est toujours à la mode. Surtout dans les entreprises, qui l’imposent comme uniforme.


Le port de la  tunique  traditionnelle "ao dai" comme uniforme dans certaines  entreprises

Les hommes, eux, sont priés d’adopter le costume occidental dont ils desserrent la cravate en fin de journée pour trinquer dans l’une des nombreuses brasseries de la métropole.

Car Hô Chi Minh-Ville apparaît comme l’eldorado des fêtards au Viêt Nam. Ses nombreux pubs ouverts 24 heures sur 24 ignorent l’heure de fermeture légale, fixée à minuit.

« La main du gouvernement central, basé à plus de 1 700 km au nord, se sent beaucoup moins ici qu’à Hanoi, nous explique Truc, 25 ans, une étudiante croisée dans un bar. Dans la capitale, les autorités sont plus strictes et la population, plus traditionnelle que dans le Sud, respecte les lois à la lettre. »

À l’aube, les bons vivants vident leurs derniers verres pendant que les commerçants chassent les nouilles de leur soupe phô à l’aide de baguettes. Accroupies sur les trottoirs, des familles dégustent ce petit déjeuner à base de bœuf ou de poulet. Dans les allées du marché de Cholon, le quartier chinois de la ville, s’étalent des produits plus controversés, comme le requin.

 Can Tho - Delta du Mékong

L’agitation s’estompe dès que l’on prend la route vers le sud-ouest. À Can Tho, une jonque en bois nous attend pour une croisière d’agrément sur le delta du Mékong. Près de l’embarcadère, des enfants font leur toilette dans les eaux rouges du fleuve.

Plus loin, sur les berges, leurs parents travaillent dans des champs de riz dont la couleur jaunâtre annonce la récolte imminente.

Environ 20 millions de personnes vivent autour de ce bassin hydrographique. « Sur le Mékong, les bateaux constituent l’habitat principal de nombreuses personnes, nous révèle Chan Tha Chea, une Vietnamienne rencontrée à bord. Pas étonnant que celles-ci considèrent leur embarcation comme un membre de la famille ! », s’exclame-t-elle en arrivant devant le marché flottant de Cái Bè, où plusieurs barques proposent des fruits et légumes.


Une perche de bambou à laquelle sont accrochés pastèques ou ananas signale les produits en vente.

Une longue perche de bambou à laquelle sont accrochés pastèques ou ananas signale les produits en vente. Sur le pont d’un de ces « magasins », une femme écoule des navets tandis que ses filles regardent un feuilleton sur un lecteur DVD portable.

Une seule pièce, aménagée dans la proue, constitue la chambre à coucher de tout le foyer. Pour échapper à cette promiscuité, certains suspendent des hamacs à l’extérieur du bateau.

Ce jour-là, la température dépasse les 35 °C et, en aval, vers la mer de la Chine, quelques navires jettent l’ancre au passage des petites barques à moteur afin de se réapprovisionner en boissons ou en fruits de la région.

« Ici, la vie s’avère plus simple et détendue que dans la partie septentrionale. Ce qui pousse les habitants du Nord à traiter de paresseux ceux du Sud, sourit Cuong Tuan, notre guide. La terre de la région est si riche qu’il ne faut même pas préparer le terrain ! En revanche, nos compatriotes du Nord subissent régulièrement des typhons, ce qui rend la terre – et leur caractère – plus rudes. »

Hoi An

En réalité, le centre du Viêt Nam demeure la zone la plus frappée par la dureté du climat. À Hoi An, cité portuaire du Centre-est, la pêche est moins abondante que dans le Mékong. Mais l’architecture de la Vieille Ville lui a valu une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, en 1999. Depuis, le tourisme s’y est développé.

« Mais le nombre de visiteurs est aujourd’hui tel que certains de mes voisins et moi-même nous en plaignons », admet une vendeuse de caolâù – un plat local à base de nouilles, de porc et de légumes –, près du Chùa Câu.


Ce pont couvert de style nippon fut érigé à la fin du XVIe siècle

Ce pont couvert de style nippon, qui abrite une pagode, fut érigé à la fin du XVIe siècle pour relier les quartiers japonais et chinois. Deux communautés installées à Hoi An pour profiter de ce carrefour important sur la route de la Soie.

De nos jours, la ville reste prisée pour ses robes et ses écharpes fabriquées dans cette matière subtile. Le soir, des lanternes aux mille couleurs illuminent les anciennes demeures dorées.

Hanoi

Mais les vrais vestiges de l’époque coloniale se trouvent à Hanoi. Alors qu’à Hô Chi Minh-Ville, l’architecture est plutôt moderne, à Hanoi, les immeubles bâtis par les colons français abritent toujours de nombreux habitants.

Le charme de la Vieille Ville doit d’ailleurs beaucoup à ces constructions, même si certaines sont mal entretenues. Plus patrimoniale que sa rivale du Sud, Hanoi abrite aussi une multitude de sites historiques : le temple de la Littérature, la pagode au Pilier unique, le mausolée de Hô Chi Minh…

Enfin, « la cité reste la plus séduisante du pays grâce à sa verdure et à ses cours d’eau », comme nous l’explique Chan Tha Chea devant le lac Hoàn Kiêm, l’un des endroits préférés des locaux.


Le lac Hoàn Kiêm, l’un des endroits préférés des locaux.

Le long du fleuve Rouge, cyclo-pousse et motos-taxis sillonnent « les trente-six rues ». Des voies millénaires dont chacune correspond à une activité économique précise. Ainsi, phô Hàng Mành désigne la rue des rideaux ; phô Hàng Nón, celle des chapeaux.

Partout, des coiffeurs et des pédicures officient sur les trottoirs. Le quartier est en constante ébullition grâce au marché de nuit Cho Dêm où, entre deux étals de sacs et d’écharpes, les Vietnamiens viennent se promener dans l’espoir de se rafraîchir.

La baie d’Along

Le week-end, pour échapper à la canicule, quelques chanceux prennent la route vers l’est. À trois heures d’Hanoi, environ 1 600 îlots rocheux d’origine calcaire émergent de l’eau sur 1 500 km2. Classée au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1994, la baie d’Along ressemble à un labyrinthe de mégalithes, hauts de 50 à 200 m.

À bord d’une petite barque, une autochtone nous amène au village flottant de Vung Vieng, où vivent 350 âmes. Mais les hommes sont partis pêcher et, sans l’accord des chefs de famille, impossible d’entrer dans les maisons.


Le village flottant de Vung Vieng, où vivent 350 âmes.

« Au début du XXe siècle, quelques bateaux se sont installés dans la baie pour s’abriter des typhons, rappelle Ai Trân Thi, responsable de l’équipage d’un bateau de croisière. Protégés par les montagnes et attachés les uns aux autres, ils ont résisté et ont même pu améliorer leur pêche. Plus tard, ils ont bâti cette localité dont les maisons, flottant sur des fûts en plastique vides, restent amarrées aux rochers à l’aide de nombreux câbles. »

Mais les habitants, qui vivent de la culture des perles, de la pêche et surtout du tourisme, voient leur mode de vie menacé.

« Pour réduire la pollution de la baie, les autorités veulent déplacer sur la terre ferme les habitants des quatre derniers villages flottants. À la fois pour des raisons environnementales, mais aussi pour leur offrir un meilleur cadre de vie », explique Armand Cheveux, chargé du développement marketing et commercial d’une société de croisières.

Au début de l’année, la communauté voisine de Cong Dam a déjà été partiellement déplacée sur la côte. Les grottes rocheuses de la baie, entourées d’eau émeraude et de plages de sable fin, semblent, elles, faire partie d’un décor immuable.

Texte: Lola Para Craviotto
(Source info: www.nationalgeographic.fr)

 

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