À bientôt 92 ans, Pierre s’apprête à retourner au Vietnam : "J’y suis resté quinze ans"

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À bientôt 92 ans, Pierre s’apprête à retourner au Vietnam : "J’y suis resté quinze ans"

À bientôt 92 ans, Pierre s’apprête à retourner au Vietnam : "J’y suis resté quinze ans"
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 Pierre est âgé de 92 ans et se prépare à retourner au Vietnam, dès qu'il le pourra. Il y a vécu pendant quinze ans et y a rencontré une famille. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Pierre se souvient de quelques anecdotes de cette vie passée et raconte les préparatifs de son prochain voyage.
 
 
TÉMOIGNAGE
 
Pierre a vécu pendant quinze ans au Vietnam. Aujourd’hui âgé de presque 92 ans, il s’apprête à y retourner, une fois la crise sanitaire passée. Il prévoit de retourner dans le village où il a vécu et de retrouver le fils de celui qu’il appelle son cousin. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Pierre partage avec Olivier Delacroix des anecdotes de sa vie passée au Vietnam et explique les préparatifs de son prochain voyage.
 
« J’ai presque 92 ans. Je me prépare à partir au Vietnam, quand le virus aura libéré le pays. Ça peut durer des semaines, voire des mois. Il y a eu zéro décès au Vietnam. J’y suis déjà allé. J’y ai passé plus de quinze ans. Quand j’étais enfant, on me surnommait 'Chinois', parce que j’avais les cheveux très noirs. J’ai cherché à rencontrer des personnes de là-bas. J’ai rencontré un Vietnamien qui, avec une patience inouïe, m’a appris sa langue.

" J’y étais de 1956 à 1970 "

Quand j’ai pu parler correctement le vietnamien, je suis arrivé à le parler aussi bien que le français, il m’a dit : 'Maintenant, tu as le billet d’avion, tu auras un petit salaire, mais tu seras au Vietnam'. Ce qui fut dit, fut fait, j’y suis resté quinze ans. J’ai très bien connu une famille dévouée. J’ai écrit au rédacteur en chef du journal de la province où j’ai vécu. Il était décédé, mais l’on m’a donné l’adresse et le numéro de téléphone de son fils. Il m’a dit au téléphone : 'Tu sais que tu es attendu'.

J’y étais de 1956 à 1970. Puis j’y ai fait un deuxième passage en 1980, pour aider une personne à retrouver son village natal. J’ai fait une rencontre qui a fait que je suis un enfant du village. Ce voyage est longuement préparé, j’ai mon passeport, ma valise. J’ai écrit au cousin pour lui dire que j’étais prêt et que j’attendais son signal pour venir. J’y serai peut-être en septembre ou en octobre, mais je n’en sais rien.

Au Vietnam, j’ai connu les sangsues. Il ne faut pas les arracher. Il faut les brûler avec une allumette ou une cigarette et elles tombent. Il faut surtout ne jamais tirer, sinon c’est l’hémorragie. Elles font sept centimètres. Il y en a deux sortes. Il y a aussi les sangsues dans la forêt qui sont petites et vaches. Il faut veiller à ce qu’elles ne tombent pas dans notre gamelle.

Je vais retourner dans le village qui s’appelle Rivière de la paix et qui est entre Hanoi et Hai Phong. Je vais retrouver celui qui m’appelle 'grand cousin' et qui m’attend. Il doit avoir la quarantaine. Je n’ai de souvenirs précis que de son père. Lui a entendu parler de moi par son père. Je lui ai écrit et j’attends. »
 
(Source info: www.europe1.fr
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