Changement climatique : le Vietnam fait face à plusieurs risques

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Changement climatique : le Vietnam fait face à plusieurs risques

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Des experts vietnamiens et néerlandais élaboreront un plan afin de faire face au changement climatique et garantir un développement durable dans la région du delta du Mékong.

 Ce plan jettera une base solide pour la coopération bilatérale dans l'élaboration des projets et attirer les investisseurs, qu'ils soient du pays ou de l'étranger. Cette information a été communiquée lors de la conférence "Un plan pour faire face au changement climatique dans le delta du Mékong" organisée les 29 et 30 mars dans la ville de Cân Tho (delta du Mékong).

À présent, le niveau de tous les cours d'eau du pays est au plus bas. Les champs sont secs, laissant prévoir aux agriculteurs une mauvaise récolte. Des instabilités dans la garantie suffisante des eaux pour la vie sont claires.

Ces derniers mois, le niveau du fleuve Rouge à Hanoi est demeuré au plus bas en comparaison des moyennes des précédentes années. En fait, il est au plus bas, à un niveau jamais vu depuis plus d'un siècle. La hausse de la température moyenne est à l'origine de cette situation, explique Nguyên Lan Châu, directrice adjointe de la Météorologie nationale.

En effet, la température moyenne au Nord en janvier et en février a été plus supérieure aux mêmes périodes des années précédentes (respectivement de 1,5-2°C et 2,9-3°C). En mars, aucune évolution n'a été constatée. Rien dans la région Nord-Est, la température moyenne a connu une augmentation de 3,5°C. Alors que la saison des pluies de l'année dernière a précocement fini avec une pluviosité plus faible que la moyenne de plusieurs années. La pluviosité totale depuis le mois d'octobre 2009 jusqu'en mars 2010 n'a atteint que 70-90% de celle des années précédentes et plusieurs lieux n'ont pas eu de pluie depuis des mois. Le débit en amont du fleuve Rouge en février n'a atteint que 70m3/seconde, nouveau record battant le précédent de 112m3/ seconde.

Le niveau actuel des eaux dans les lacs réservoirs au Nord est aussi à des records de faible niveau par rapport à la même période de 2009.

Influence du phénomène El Nino

Au dire de météorologues, El Nino est la cause principale de cette situation. L'Asie de l'Est et l'Asie du Sud-Est sont les régions subissant le plus l'influence de ce phénomène, qui entraîne peu de pluies, peu de tempêtes et des températures élevées. Selon les prévisions, El Nino continuerait de sévir jusqu'au début du mois de mai prochain. Son apparition résulte du changement climatique, expliquent des experts.

Si cette situation de faible pluvio-métrie et de sécheresse se prolonge, l'eau viendra à manquer pour le quotidien et les cultures. D'autant que ces dernières années, l'exploitation excessive et le manque de planification de l'utilisation des nappes phréatiques ont causé un abaissement d'un mètre par an de leur niveau.

Le Vietnam fait face à ce jour à une insécurité en termes de ressources d'eau et ne peut régler ce problème car plus de 60% de ses nappes phréatiques sont alimentées par des cours d'eau situés à l'étranger. Ce dernier temps, le pays a fait des efforts dans la gestion de ses nappes phréatiques, mails ils ne sont pas encore suffisants.

Pour Nguyên Lan Châu, le Vietnam a besoin d'une stratégie en la matière. "Si nous sommes actifs devant cette situation, celle-ci pourrait évoluer", insiste Mme Châu.

 Développer de nouvelles énergies

Développer de nouvelles énergies et les énergies renouvelables est un moyen efficace pour faire face au changement climatique, affirment des experts lors d'une conférence internationale sur les mécanismes et politiques de soutien du développement des nouvelles énergies, organisée en fin de semaine dernière à Hô Chi Minh-Ville. Selon Trinh Quang Dung, un expert de l'Institut des sciences et des technologies de Hô Chi Minh-Ville, avec le rythme d'industrialisation actuel, les ressources de pétrole, de gaz et d'uranium seront épuisées respectivement dans 40, 60 et 70 ans. Raison pour laquelle plusieurs pays dans le monde investissent dans la recherche de nouvelles énergies. Pourtant, au Vietnam, l'un des pays les plus riches en ressources éoliennes et solaires de l'Asie du Sud-Est, de telles recherches n'ont pas été lancées, essentiellement parce que l'investissement est important et le prix de revient élevé, explique Trân Tuân An, président du groupe Tuân An.

Pour le professeur Cao Minh Thi, président de l'Association des physiciens du Vietnam, ce qui manque le plus pour l'essor des nouvelles énergies au Vietnam, ce sont des politiques. À présent, la Commission des sciences, des technologies et de l'environnement de l'Assemblée nationale collecte les avis pour parachever la première rédaction de la Loi d'utilisation des énergies de façon économe et efficace. On espère que dans un futur proche, l'entrée en vigueur de cette loi constituera un effet un levier pour le développement du secteur des nouvelles énergies.

 Gestion des risques pour s'adapter au changement climatique

Pour la première fois, une conférence internationale du Comité intergouvernemental sur le changement climatique a eu lieu récemment à Hanoi. Une centaine de scientifiques de premier rang de plus de 25 pays ont discuté des impacts du changement climatique, ainsi que des mesures de gestion des risques pour s'adapter au changement climatique. Selon le vice-Premier ministre Nguyên Thiên Nhân, ce dernier devient un "grand défi de niveau mondial auquel les futures générations, mais aussi et dès maintenant, nous même, devons faire face". En assumant la présidence de l'ASEAN, région la plus touchée par le changement climatique, le Vietnam considère ce phénomène comme l'une des premières priorités et compte ouvrir un forum de l'Asie de l'Est sur celui-ci.

Diêu An/CVN (30/03/2010)

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