Coronavirus : Le témoignage d'un médecin Franco-Vietnamien installé à Hô-Chi Minh-Ville

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Coronavirus : Le témoignage d'un médecin Franco-Vietnamien installé à Hô-Chi Minh-Ville

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  Dr Guillaume Nguyen-Forton • ©G Nguyen Forton
 
"Nous sommes horrifiés par le nombre de victimes du coronavirus en Europe et aux Etats-Unis" s'exclame un médecin français installé à Hô-Chi Minh-Ville. Il a exercé durant de nombreuses années au Centre hospitalier de Cayenne et relate la gestion de l'épidémie au Vietnam.
 
Pourquoi le Vietnam connait si peu de cas de coronavirus?
 
Le Vietnam compte 96 millions d’habitants au dernier recensement de 2019. Les chiffres du Covid-19 sont surprenants : aucun décès, 268 personnes testées positives et 201 guéries [au 20 avril 2020]. Depuis une semaine, plus aucun nouveau cas de coronavirus n’a été recensé. La plupart des cas récents sont des cas importés venus d’Europe.
 
Des mesures radicales ont été prises dès le début de l’alerte sanitaire
 
Dans la ville de Hô-Chi Minh (couramment appelée Saïgon), les voitures et les cyclomoteurs qui circulent encore dans les rues sont devenus très rares. Du jamais vu dans cette ville du Sud du Vietnam.
 
Depuis fin Février, mi Mars, les nouveaux cas positifs sont exclusivement ou des touristes ou des résidents rentrés au Vietnam ou encore des étudiants vietnamiens qui étaient en Europe ou aux Etats-Unis et qui ont été rapatriés. Beaucoup d'entre eux sont revenus positifs et ont été mis en quarantaine dès leur arrivée à l’aéroport.
 
Guillaume Nguyen-Forton travaille à Hô-Chi Minh-Ville (couramment appelée Saïgon) depuis 2009. Ce cardiologue a aussi exercé de 1994 à 1996 puis de 1998 à 2003 au Centre Hospitalier de Cayenne. Il fait partie des 10 000 français installés au Vietnam. Le médecin nous parle des dispositifs mis en place très rapidement pour lutter contre le coronavirus.
 
Dr Guillaume Nguyen-Forton:
 
"C’est le confinement général à Saïgon comme dans tout le Vietnam. La ville est bloquée : on ne peut pas rentrer, on ne peut pas sortir de Saïgon à part des exceptions. On prend son mal en patience, la saison des pluies va bientôt arriver. C’est comme en Guyane et j’espère qu’avec la pluie, on ne connaîtra pas une envolée de l’épidémie. Tout le monde se préparait depuis mi-janvier. Tout le monde porte un masque depuis le nouvel an chinois et utilise du gel hydroalcoolique. On respecte les distances de sécurité et il n'y a pas de panique. Depuis 3 mois, tout le monde a compris la dangerosité d'une épidémie. 75 000 personnes ont été mises en quarantaine dans des lieux gouvernementaux. Il y a un gros travail de prévention, de détection des cas contacts avec isolements obligatoires et contrôles."
 
Au Vietnam, les autorités ont mis en place un système de classement des cas COVID-19
 
F0 : sujet positif, isolé et hospitalisé.
F1 : sujet ayant été en contact avec un F0
F2 : sujet ayant été en contact avec un F1
Puis F3, F4, etc.

Ce qui a permis d’adapter les mesures correspondantes à chaque catégorie de patients. Ce tri systématique a permis aussi de retarder une épidémie significative au Vietnam.

 
Le Docteur Bui Nghia Thinh est le coordinateur Covid-19 dans une des cliniques de la ville de Hô-Chi Minh-Ville, la Family Medical Pratice International Clinic.
 
Le Docteur Bui Nghia Thinh :
 
"Nous avons mis en place un dispositif pour faire une sélection des patients. On part de ceux qui ne présentent aucun symptôme jusqu’aux patients aux risques très élevés. Les gens arrivent, ils s’arrêtent au niveau du marquage rouge au sol, ils remplissent le formulaire ensuite ils sont orientés vers les tentes numéro 1, 2 ou 3 selon les différents symptômes qu’ils présentent."
 
Les médecins que nous avons joints au Vietnam se disent tous horrifiés par le retard pris en Europe et aux Etats-Unis et par l’ampleur de l’épidémie et des morts.
 
Il y a beaucoup d’incompréhension et de surprise de la part des Asiatiques quant à la gestion par le monde occidental d’une telle épidémie.
 
Jocelyne Helgoualch - Publié le 20 avril 2020
 
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