Covid-19 : Le Vietnam gagne une nouvelle guerre contre l'ennemi invisible

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  "Le Vietnam déterminé à vaincre la pandémie", une phrase pour bien motiver la population pendant la période de confinement - Photo VnExpress
 
Le Forum économique mondial, le Financial Times, entre autres, saluent la capacité du Vietnam à faire face au Covid-19 avec peu de moyens financiers et invitent les autres pays pauvres aux ressources limitées à s'inspirer de son exemple.
 
Le Vietnam, situé juste au sud de la Chine, est le 15ème pays le plus peuplé du monde avec 97 millions d'habitants. Selon son ministère de la Santé, au 21 avril, il comptait 268 cas confirmés de COVID-19, 216 personnes guéries ou sorties des hôpitaux et aucun décès.
 
C’est l'intervention rapide des autorités pour tracer et tester les contacts, ainsi que pour mettre en quarantaine et soigner les personnes infectées qui a permis au Vietnam de contenir une première vague de contaminations en janvier. Après une deuxième vague de 41 nouveaux cas, le Vietnam a imposé un ordre national de confinement le 31 mars. Le pays a déjà effectué plus de 121 000 tests, et confiné ou mis plus de 75 000 personnes en quarantaine.
 
Après que plus d'une douzaine de personnes, liées à l'hôpital Bach Mai de Hanoi, ont été testées positives, les autorités ont retracé leurs contacts, conseillé à plus de 10 000 personnes qui étaient passées par l'hôpital depuis le 12 mars de se faire dépister et totalement confiné un hameau rural voisin pendant 14 jours.
 
Comme l’a souligné l'Institut australien de politique stratégique, « l'expérience du Vietnam montre comment, en se concentrant sur une évaluation précoce des risques, une communication efficace et la coopération entre le gouvernement et les citoyens, un pays aux ressources limitées et au système de santé précaire est capable de gérer la pandémie. Face à un inconnu impossible à définir, une direction résolue, des informations précises et la solidarité communautaire permettent aux gens de se protéger individuellement et mutuellement ».
 
L'influent Forum économique mondial, le Financial Times et d'autres saluent la capacité du Vietnam à avoir réussi à faire face au Covid-19 avec peu de moyens financiers et invitent les autres pays pauvres aux ressources limitées à s'inspirer de son exemple.
 
Contenir l'infection à la vietnamienne
 
Bien que le Vietnam ne dispose que de ressources très limitées, certains piliers de sa réponse à l’épidémie sont similaires à celles appliquées dans d’autres pays d'Asie du Sud-Est, dont les taux de contamination sont restés extrêmement faibles, inférieurs même à ceux de Taïwan. De nombreux autres pays en développement qui luttent pour faire face à la pandémie de Covid-19 auraient tout intérêt à eux aussi adopter cette approche.
 
Ayant été confronté au SRAS1, à la grippe aviaire et à d'autres épidémies récentes, le Vietnam a réagi rapidement et de manière proactive par rapport à la menace du Covid-19. Alors que seulement 27 cas de Covid-19 avaient été détectés dans la ville de Wuhan à la mi-décembre 2019, le ministère vietnamien de la Santé a publié des directives de prévention, prévoyant une surveillance étroite des zones frontalières et d'autres mesures pour préserver sa population.
 
Lorsque, le 11 janvier, la Chine a officiellement confirmé le premier décès dû au nouveau coronavirus, le Vietnam a rapidement renforcé les contrôles sanitaires à toutes ses frontières et dans les aéroports. La température des voyageurs est vérifiée dès leur arrivée ; toute personne présentant des symptômes tels que de la toux, de la fièvre, des douleurs thoraciques ou des difficultés respiratoires est rapidement isolée pour être testée et fait l’objet d’un suivi strict dans les établissements médicaux. Par ailleurs, on retrace ses contacts récents afin d’en assurer le suivi.
 
Une quarantaine sélective
 
D'autres mesures drastiques ont suivi, notamment la fermeture de certaines écoles, le rationnement des masques chirurgicaux, l'annulation de certains vols et la restriction de l'entrée dans le pays pour la plupart des étrangers. Elles n’ont pas été imposées de la même manière partout, ni de manière générale et généralisée, mais plutôt en fonction des besoins. Le gouvernement a demandé à tous les citoyens de faire des déclarations de santé en ligne et envoie régulièrement des SMS avec des informations mises à jour à toute la population.
 
Le Vietnam a été le premier pays, après la Chine, à fermer une vaste zone résidentielle. Après que des cas ont été retracés parmi des travailleurs revenant de Wuhan, elle a imposé une quarantaine de 21 jours le 13 février à une partie de la province de Vinh Phuc, au nord de Hanoi, où vivent plus de 10 000 personnes.
 
Le gouvernement a également ordonné que toutes les personnes arrivant dans le pays soient mises en quarantaine, tandis que celles arrivées après le 8 mars doivent passer une évaluation médicale. Deux communes ont été mises en quarantaine le 9 mars, après qu'un touriste britannique porteur du virus s’y est rendu.
 
Des tests efficaces et abordables
 
Le Vietnam a mis au point, en un mois, un kit de test rapide, efficace et abordable. De nombreux pays ont déjà manifesté leur intérêt pour ce kit, basé sur une technique approuvée par l'OMS et développé rapidement à la suite de vastes consultations avec un large éventail de scientifiques, coordonnées en urgence par le ministère de la Science et de la Technologie.
 
Plutôt que de procéder à des tests de masse, comme l’a fait la Corée du Sud, plus riche, le Vietnam s'est concentré sur l'isolement des personnes infectées et sur la recherche de leurs contacts « primaires » (directs) et « secondaires » (les contacts des contacts directs) afin de retrouver et tester les personnes les plus susceptibles d'être infectées.
 
Pour éviter toute stigmatisation, le Vietnam fait référence aux personnes infectées par leur numéro de cas. Exceptionnellement, le gouvernement du parti communiste a publié l'identité et l'itinéraire d'une personnalité connue qui avait été testée positive. Lorsqu’il s’est avéré que des commerces locaux ostracisaient des étrangers, le Premier ministre a publiquement critiqué cette discrimination.
 
Mobilisation sociale
 
Des étudiants en médecine ainsi que des médecins et des infirmières à la retraite ont été mobilisés. Selon Tran Dac Phu, conseiller principal du Centre des opérations d'urgence du Vietnam, « nous devons mobiliser toute la société grâce aux capacités dont nous disposons pour lutter ensemble contre l'épidémie, et il est important de trouver les cas rapidement et de les isoler ».
 
Le 19 mars, une campagne de collecte de fonds a été lancée pour l'achat d'équipements médicaux et de protection pour les médecins, les infirmières, les policiers et les soldats en contact étroit avec les patients, ainsi que les personnes mises en quarantaine. Le 5 avril, plus de 2,1 millions d'appels aux dons avaient été envoyés par SMS et une somme considérable, dans une société relativement pauvre, a pu être recueillie.
 
Transparence
 
Le portail en ligne du ministère de la Santé communique immédiatement tout nouveau cas aux principaux médias et au grand public, en donnant des détails tels que le lieu, le mode d'infection et les mesures prises. L'information est diffusée via la télévision, les réseaux sociaux et, notamment, des SMS envoyés à tous les numéros de téléphones portables.
 
Différents ministères ont développé conjointement une « application », apparemment très facile à utiliser, qui permet aux utilisateurs de soumettre des informations par rapport à leur santé et à leurs déplacements afin de se faire dépister, connaître les endroits où de nouveaux cas ont été récemment détectés et obtenir des informations actualisées sur les « bonnes pratiques » mises en place au Vietnam et ailleurs dans le monde.
 
La population vietnamienne affiche une grande confiance par rapport à la réponse de son gouvernement à l’épidémie. Dans la plus grande étude mondiale sur le Covid-19 menée à ce jour auprès des opinions publiques, environ 62 % des Vietnamiens interrogés estiment « bonne » l’action de leur gouvernement, alors que la moyenne mondiale est d'environ 40 %.
 
Solidarité
 
Loin de l’égoïsme manifesté par certains pays riches, le Vietnam suit les traces de Cuba et de la Chine en faisant preuve de solidarité face à la menace que représente Covid-19 pour l'humanité.
 
Grâce à la coopération active du gouvernement vietnamien, 450 000 combinaisons de protection ont pu être envoyés aux États-Unis pour les professionnels de la santé et le Vietnam fait don de 550 000 masques à cinq pays européens. Le Vietnam a également fait don de combinaisons de protection, de masques médicaux, de matériel et de kits de test (pour une valeur de plus de 300 000 dollars US) au Cambodge et au Laos, et offert des kits de test à l'Indonésie.
 
Soulignant l'importance de la solidarité sociale, le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc a décrit les efforts du Vietnam pour contenir le virus comme « l'offensive générale de printemps de 2020 », faisant ainsi référence à l'offensive cruciale du printemps de 1975 de libération du sud Vietnam lors de la dernière guerre vécue par le pays.
 
(Sources info: d'après solidaire.org & presse vietnamienne)

Commentaires

Les masques aussi...

 L'article oublie de preciser, que au Viêt nam ( comme dans beaucoup de pays d'Asie ) les particuliers portent facilement le masque, pour se proteger du soleil, comme de la pollution, et que celui ci à très certainement limité la contamination dans les zones les plus exposées, alors que d'autres pays ont clairement demandé de ne pas en porter ( certes il, n'y en avais pas !) pour ne pas stigmatiser les malades et...non malades !...

les leçons de la pandémie de 2003 ont bien été tirées, bravo pour ce travail preventif.

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