Des projets solidaires à Pù Bin

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Des projets solidaires à Pù Bin

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Photo: Facebook/Le Thi To Diep

Cap aujourd’hui sur Pù Bin, un petit village reculé rattaché au district de Mai Chau, dans la province de Hoà Binh, pour y découvrir les projets solidaires de la chef canadienne d’origine vietnamienne Diep To, destinés à soutenir les populations locales et réduire la pauvreté.

A environ 140 km au sud-ouest de la capitale Hanoï, Pù Bin se niche sur les vertes montagnes parsemées de champs de maïs, de rizières en terrasses et de maisons sur pilotis de l’ethnie Thaï. Pour s’y rendre, il faut emprunter la route nationale 6 qui mène à Mai Châu. Puis, arrivé à la moitié du col de Thung Khe, un panneau indique de tourner à gauche. A partir de là, vous devrez franchir une douzaine de kilomètres serpentant entre la falaise et le vide. Mais la récompense n’en sera que plus belle.

Des paysages spectaculaires d’un autre monde et une vue panoramique magnifique vous attendent à votre arrivée. Diep To, présidente de «Diep To Foundation» et également de l’entreprise «Flavours of Vietnam», littéralement «Les saveurs du Vietnam», a découvert cette destination en 2014. Elle se souvient: «Ma passion c’est la gastronomie. J’aime cuisiner, aller ailleurs pour trouver de nouvelles saveurs afin de créer mes propres épices. Les sites isolés comme Pù Bin ne m’ont jamais dérangé. Ici, j’ai pu découvrir de nouveaux types d’ails, de gingembres, de curcumas ou de poivres de meilleure qualité que l’on trouve en forêt. Je voudrais transmettre aux habitants ce métier de créateur d’épices».

Malgré son potentiel, la commune de Pù Bin, avec son village éponyme, est restée jusqu’à aujourd’hui presque oubliée. Pas d’école ni d’eau potable, les habitants, notamment les enfants, ne sont que peu formés et leurs conditions de vie ne répondent pas aux standards de la société actuelle. Témoin de la situation, Diep To travaille sans relâche pour leur offrir de meilleures perspectives d’avenir.

En mobilisant des aides matérielles et spirituelles venues du Canada, son pays d’accueil, cette femme de cœur a créé la Fondation Diep To, une œuvre caritative qui agit dans cette région mais aussi dans certaines localités du Nord-Est et Nord-Ouest du Vietnam: «A Pù Bin, mes amis québécois et moi, nous avons fait construire une école, des toilettes pour les élèves, des bassins d’eau et des maisons pour les femmes en difficulté. En ce qui concerne la formation professionnelle, auparavant, dans la construction, les hommes travaillaient toujours avec le bois et le bambou. Mais maintenant, ils apprennent la maçonnerie, c’est-à-dire les techniques qui utilisent les briques, le ciment... Ils sont contents de travailler avec de nouveaux matériaux et de gagner de l’argent pour plus tard pouvoir aller ailleurs et pratiquer leur nouveau métier».

Un Canadien qui participe à ce projet partage: «C’est tellement touchant d’arriver là. De voir aussi dans leurs yeux tout le respect et la gratitude qu’il y a envers Diep parce que leur faire des infrastructures, ça a l’air con mais c’est des petits détails, une toilette, une douche… et ça a changé leur vie

Pour cette bienfaitrice, les femmes en difficulté se situent toujours au cœur de ses projets solidaires, notamment dans le développement du tourisme ou dans la gastronomie. «J’enseigne la cuisine aux femmes. Elles sont très fières de pouvoir devenir des chefs à l’âge de 45-50 ans. Quand je leur donne des uniformes et des toques de chef, elles sont vraiment heureuses.»

Désireuse de dynamiser l’économie locale par le tourisme, cette femme qui connaît ce secteur pour y avoir travaillé pendant une dizaine d’années a pensé au modèle «Farmstay».

Les séjours à la ferme constituent l’hébergement parfait pour les touristes souhaitant découvrir la vie rustique et authentique d'un vrai paysan montagnard. Habiter dans une maison sur pilotis, cultiver le maïs sur le flanc de la montagne ou le riz sur les rizières en terrasse, faire pousser ou cueillir des herbes aromatiques, cuisiner et enfin passer à table, autant d’expériences proposées par cette formule d’hébergement. Mais encourager les locaux à accueillir chez eux des touristes est une autre histoire: «Pù Bin est la première communauté avec laquelle je demeure et je vis. Il y avait beaucoup de défis au début. Premièrement, je ne parle pas leur langue. J’ai dû apprendre à communiquer avec les habitants, cela m’a pris au moins deux ans. Deuxièmement, Pù Bin se trouve dans une zone vraiment isolée. Faire venir les matériaux de construction jusqu’ici coûte vraiment cher. J’ai aussi invité des volontaires étrangers, pour donner des cours d’anglais et aider la communauté locale. On a formé un groupe de jeunes Thaï et Muong au secteur touristique. Les touristes peuvent d’ores et déjà venir ici et y rester 1 ou 2 nuits. Je ne veux pas accueillir trop de touristes à la fois, 40 personnes au maximum. Mon but est de développer le tourisme responsable, écologique et durable.»

«…développer le tourisme responsable, écologique et durable» à Pù Bin, ce n’est plus une utopie. Cette destination se révèle doucement, grâce aux œuvres communautaires de Diep To.

(Source media: VOVWORLD)

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