Football: le Vietnam veut régler son sort à la violence dans les stades

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Football: le Vietnam veut régler son sort à la violence dans les stades

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HAIPHONG (Vietnam), 13 août 2010 (AFP) - Dimanche, Tran Tien Dung sera à Hué, dans le centre du Vietnam, pour le prochain match de son club: Haiphong (nord-est) aurait dû jouer à domicile contre Nam Dinh (nord-est), mais, sanctionné pour des débordements, il jouera en terrain neutre.

Feux de Bengale, insultes, jets de bouteilles, altercations... les incidents se sont multipliés ces dernières années dans le championnat national de football, la V-League.

Pour le vice-président de la Fédération vietnamienne (VFF), Nguyen Lan Trung, on est encore loin du phénomène de hooligans tel que le vit l'Europe. Mais les incidents ont tendance "à devenir un peu systématiques", dit-il.

Celui qui a valu à Haïphong de jouer à Hué, et une amende de 25 millions de dongs (1.000 euros), n'est peut-être pas le plus violent: quelques feux de Bengale allumés, disent médias et supporteurs. Mais ce n'était pas le premier.

L'an dernier, les fans du club avaient brûlé des sièges de colère en voyant l'international brésilien Denilson, recruté pour finalement quelques semaines seulement, rester en tribunes.

La justice de Hanoï vient aussi d'en condamner huit à de la prison avec sursis pour avoir, l'an passé encore, insulté des forces de l'ordre et troublé l'ordre public lors d'un match contre une ex-équipe de l'armée.

La réputation des supporters de Haïphong est telle qu'ils disent avoir interdiction formelle de porter le maillot de leur équipe dans les matches à l'extérieur, d'y brandir la moindre banderole.

Le football vietnamien "est en train de se professionnaliser", et "les matches deviennent de plus en plus acharnés", explique le responsable de la VFF.

Dans le même temps, le football, "sport roi" dans le pays communiste, attire des "dizaines de milliers de spectateurs", peut-être plus qu'ailleurs en Asie du Sud-Est, dit-il.

"Les spectateurs font partie du jeu", ajoute Trung. Un match dans "un stade désert est (...) insignifiant". Mais, "trop c'est trop: quelle est la limite entre l'enthousiasme et la folie?", s'interroge-t-il.

Injures et feux de Bengale

A l'extérieur du stade Lach Tray, à Haïphong, Dung, fervent supporteur, trouve tout de même que "pour un feu de Bengale", la nouvelle sanction qui frappe son club "est trop lourde".

"C'est absurde", renchérit Nguyen Van Minh, surnommé "le tambour" par ses camarades de gradins. Lancer ces feux, c'est "arrivé à d'autres", lâche-t-il.

Dung reconnaît que les fans de Haïphong "crient, se lancent des injures", mais, dit-il, "c'est normal". Il récuse toute accusation de "violence", et juge disproportionnées les réactions de la police, quand par exemple elle utilise des "gaz lacrymogènes" pour disperser les fans.

Mais la VFF entend mettre de l'ordre dans ses tribunes. Un match dans le port de Haïphong, remarque Trung, attire quelque 20.000 spectateurs et mobilise 1.000 policiers.

La fédération veut s'inspirer de ses consoeurs, européennes notamment, poursuit-il. Avec la police, elle veut identifier ces "quelques personnes qui allument des feux de Bengale" et n'exclut pas de les "interdire de stade".

Un travail "d'éducation", et pas seulement des fans, est aussi nécessaire, ajoute Trung. Les joueurs, les cadres des clubs doivent montrer l'exemple, être les premiers à "respecter les décisions des arbitres" car, ajoute-t-il, "un ordre sur le terrain peut allumer quelque chose dans le stade".

Dung lui n'en démord pas, la sanction infligée à son équipe "n'est pas bonne pour le mental des joueurs, ni pour les recettes du club". En attendant, Haïphong ne s'en sort pas si mal: deuxième au classement alors que le championnat tire à sa fin.

(Source media : Le Temps)
 

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