La Chine déploie des missiles sur une île disputée

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La Chine déploie des missiles sur une île disputée

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Pékin poursuit sa militarisation des îles et récifs en mer de Chine méridionale.

(voir notre dossier complet: ici )
 

C’est un pas de plus vers la militarisation de la mer de Chine méridionale. Pékin a déployé des missiles sol-air sur l’île de Woody (« Yongxing », en chinois), dans l’archipel des Paracels, à l’est du Vietnam.

L’initiative chinoise, révélée mardi 16 février par la chaîne américaine Fox News et confirmée par le ministère taïwanais de la défense, est d’autant plus significative qu’elle a coïncidé avec le sommet, organisé lundi 15 et mardi 16 février en Californie, entre les États-Unis et les dix pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean).

Selon Fox News, les images tirées d’ImageSat International montrent deux batteries de huit lanceurs de missiles sol-air ainsi qu’un système radar. La chaîne affirme avoir eu confirmation de l’authenticité des images auprès d’un responsable américain, précisant que les missiles sont arrivés la semaine précédente sur l’île. Les missiles installés sur l’île semblent être des HQ-9 de fabrication chinoise, d’une portée d’environ 200 km et capable d’abattre des avions.

Un déploiement militaire pas démenti par la Chine

La Chine contrôle depuis les années 1970 l’ensemble de l’archipel des Paracels (« Xisha »), également revendiqué par le Vietnam et Taïwan. Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, carrefour stratégique pour le commerce mondial, et riches en ressources halieutiques et pétrolières.

Dans l’archipel des Spratleys, plus au sud, la Chine a accéléré ces dernières années la construction d’îles artificielles sur des récifs disputés, avec des pistes pouvant accueillir des avions militaires. L’agressivité chinoise attise les tensions avec les pays voisins (Vietnam, Taïwan, Philippines, Malaisie et Brunei) tant sur les disputes territoriales que sur la sécurité maritime.

> Lire aussi : Valérie Niquet : « Les tensions en mer de Chine révèlent la fragilité du pouvoir chinois »

À Pékin, les autorités n’ont pas explicitement démenti le déploiement des missiles, se contentant de souligner leur droit de construire des systèmes d’« autodéfense » dans cette région stratégique. « Les installations d’autodéfense que la Chine a construites sur les îles sont cohérentes avec le droit qu’a la Chine d’assurer sa protection et sa défense, dans le cadre du droit international » a déclaré un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois. « Cela n’affectera pas la liberté de navigation et de survol auxquels tous les pays ont droit ».

Barack Obama, prêt à soutenir les pays de l’Asean

Lors d’une conférence de presse à l’issue de sa rencontre avec les dirigeants des pays de l’Asean, Barack Obama leur a promis son aide. Des « mesures tangibles » ont été discutées, a-t-il affirmé, pour diminuer les tensions en mer de Chine méridionale, y compris « l’arrêt de tout nouvel aménagement, nouvelle construction et militarisation des zones disputées ». « Le commerce légal ne doit pas être entravé », a ajouté le président américain, une manière de souligner la volonté américaine de faire contrepoids à l’émergence de la Chine. « Les États-Unis continueront à aider nos alliés et partenaires à renforcer leurs capacités maritimes. »

Le président américain a également appelé au retour à « une gouvernance civile en Thaïlande », un message adressé à la junte au pouvoir depuis 2014 à Bangkok, tentée de jouer la carte chinoise pour tenir tête à l’allié américain. Barack Obama doit se rendre cette année au Vietnam et au Laos, la première visite d’un président américain dans ce pays.

La Maison-Blanche espère que l’accord de partenariat transpacifique (TPP), le traité de libre-échange signé le 4 février 2016, entre les États-Unis et 12 pays de part et d’autre du Pacifique, à l’exclusion de la Chine, sera ratifié cette année par le Congrès. Barack Obama a également annoncé une initiative, – « U.S.-Asean Connect » –, destinée à améliorer la coordination économique entre les États-Unis et les dix pays de l’Asean.

> À lire : Une nouvelle hausse du budget militaire chinois inquiète l’Asie

François d’Alançon

 la-croix.com  17/02/2016

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