La Chine retire sa plateforme des eaux litigieuses mais promet de revenir

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La Chine retire sa plateforme des eaux litigieuses mais promet de revenir

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La Chine a retiré avant le terme prévu sa plateforme pétrolière haute comme un immeuble de 40 étages de la zone en "mer de Chine" méridionale revendiquée par le Vietnam. Pékin déclare avoir retiré la plateforme en prévision de la saison des typhons mais Hanoï estime que ce n’est qu’un prétexte.

La crainte des typhons servirait à occulter le fait que la Chine avait fini la campagne de forage en juillet et non pas en août comme annoncé précédemment parce qu’il avait eu le temps d’y découvrir des traces de pétrole et de gaz.
Elle devra maintenant analyser les données géologiques et situer les réservoirs contenant du pétrole et du gaz. C’est pour cette raison que l’ancien ambassadeur du Vietnam en Chine Nguyen Chong Vinh a supposé que le déplacement de la plateforme était un phénomène provisoire. De toute façon, puisque le forage se faisait dans la zone revendiquée par le Vietnam, le déplacement de l’installation plus près des côtes chinoises est de nature à faire baisser la tension entre les voisins, estime Dmitri Mossiakov, expert de l’Institut d’études orientales. Il a cependant son explication de la « révocation » de la plateforme :
« La position du Vietnam y a joué un très grand rôle. Elle était à la fois ferme et réservée. Globalement, le facteur déterminant, c’est le changement de la situation géopolitique dans cette région qui s’ouvre à une coopération sans précédent. Par conséquent, le conflit n’est pas dans l’intérêt de la Chine. Elle est au contraire intéressée à se forger une nouvelle image en Asie du Sud-Est. Le fait d’installer sa plateforme dans la zone a terni sa réputation dans le monde et Pékin a jugé bon de la retirer. »
La plateforme était restée sur place du 2 mai au 16 juillet et a provoqué la plus grave crise dans les relations sino-vietnamiennes depuis des dizaines d’années.
Le conflit entre Pékin et Hanoi s’est également répercuté sur les relations entre la Chine et les États-Unis qui ont qualifié l’installation de la plateforme de « provocation ». Ils ont même appelé à geler toutes les activités sur les îles et les récifs litigieux en mer de Chine méridionale littéralement à quelques jours de son retrait soi-disant pour ne pas torpiller le statut quo existant. Mais la Chine avait catégoriquement rejeté cette initiative en recommandant aux États-Unis de se tenir loin du conflit et d’éviter de prendre le parti. De toute façon, les internautes chinois ont été déçus par le retrait de la plateforme. Ils supposent que le gouvernement avait cédé à la pression américaine. Certains sont même allés jusqu’à qualifier cette décision d’honteuse. Alexandre Larine, expert de l’Institut d’Extrême-Orient propose sa vision du facteur américain dans cette histoire :
« Les États-Unis occupent le cas échant une position ferme qui s’explique sans doute par des considérations de conjoncture dans les relations sino-américaines. Il est cependant impossible d’en tirer des conclusions déterminées. Il est évident que la Chine n’a pas du tout l’intention de revenir sur sa position sur "la mer de Chine" méridionale. »
L’expert n’a pas exclu que Pékin avait décidé de prendre une pause quitte à reprendre ensuite l’exploration des sous-sols dans la zone litigieuse. Il peut même étendre à cette zone sa défense aérienne comme dans le cas des îles Paracels et Spratlys en "mer de Chine orientale". 

La Voix de la Russie 17/07/2014

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