La France à la reconquête économique du Viêtnam

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Paris veut renforcer ses parts de marché dans son ancienne colonie. La France pénalisée par concurrence asiatique et crise économique.

Quarante ans après le début de ses relations diplomatiques avec le Viêtnam, la France tente de reconquérir des parts de marché dans son ancienne colonie où elle peine à faire le poids face aux Etats-Unis et aux géants asiatiques, en dépit de l'image positive dont elle bénéficie auprès de la population.

"L'histoire entre le Viêtnam et la France est une histoire complexe, riche et  passionnante (...) marquée par une longue guerre et des rendez-vous manqués", résume le lieutenant-colonel Christophe Bertrand, commissaire de l'exposition "Indochine, des territoires et des hommes" qui s'ouvre jeudi à Paris.

Cette exposition, qui offre au regard des visiteurs du Musée de l'Armée quelque 380 objets dont certains sont pour la première fois montrés au public, retrace les cent ans de présence militaire française en Indochine.

Une présence qui prit fin avec la défaite de Diên Biên Phu infligée en 1954 par les troupes du général Vo Nguyen Giap décédé le 4 octobre à l'âge de 102 ans.

Signe des relations apaisées entre Paris et Hanoï, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a rendu hommage à un "homme exceptionnel" et un "grand patriote vietnamien". François Hollande pourrait se rendre dans le pays en 2014.

"Pour le Viêtnam, la présence française n'est qu'une parenthèse dans son histoire. Maintenant on change d'ère, on est désormais dans une phase d'expansion économique", dit le lieutenant-colonel Bertrand.

Depuis la politique du renouveau (le Doi Moi) lancée en 1986, le Viêtnam est devenu une économie de marché dynamique en Asie, avec un taux de croissance de 5% en 2012, et ne cesse d'attirer de nouveaux investisseurs

"POINT NOIR"

Premier investisseur occidental, la France a peu à peu été distancée par les Etats-Unis et les géants asiatiques comme la Chine et le Japon, les trois principaux clients de Hanoï en 2011. La Chine, la Corée du Sud et le Japon étaient eux les principaux fournisseurs du Viêtnam en 2011.

En 2012, les exportations de la France vers le Viêtnam ont représenté un volume de 615 milions d'euros, en baisse de 19% sur un an. Quant aux importations, elles ont enregistré une hausse de 38% à 2,69 milliards d'euros.

"Si la France peut s'appuyer sur des liens historiques et forts et sur des relations politiques qui sont dans l'ensemble bonnes, les échanges économiques sont un véritable point noir", commente-t-on de source diplomatique française.

"Sur le Viêtnam, on exporte quatre fois moins que l'on importe, on ne dépasse pas les 1% de part de marché, ce qui est en baisse constante depuis 10 ans et ce qui est en dessous de nos parts de marché dans les autres pays de la zone, y compris en Chine", souligne-t-on.

En cause, selon Paris, la crise économique qui a touché le Viêtnam en 2009, gelant un certain nombre de projets dans des domaines de prédilection français, comme les transports ou les infrastructures.

Autre frein à la présence française mise en avant par Paris, la concurrence liée à la délocalisation vers le Viêtnam d'un certain nombre d'industries de Chine ou d'autres pays d'Asie dans les secteurs du textile et depuis peu de l'électronique.

"FRÉMISSEMENT"

Avec l'amorce d'une sortie de crise au Viêtnam et la signature d'un partenariat  stratégique fin septembre, les relations économiques entre Paris et Hanoï pourraient  prendre un nouvel élan.

"On sent que les choses bougent sur les grands projets d'infrastructures qui étaient bloqués, sur les projets liés à la défense nationale", dit-on de source diplomatique française. "Quand on connaît le poid de l'aéronautique dans nos exportations, en particulier dans la zone, cela aurait un impact très important."

Une commande d'Airbus A380 suspendue en raison de la situation économique de Vietnam Airlines pourrait revenir sur la table, espère Paris qui se réjouit de la lettre d'intention sur l'achat d'A320 entre Vietjet Air et le groupe Airbus ( ).

GDF Suez et Petro Vietnam Gas ont également signé un protocole d'accord pour le projet de gaz naturel liquéfié et de génération électrique du complexe de Son My dans le sud du pays. Le géant du BTP Vinci a pour sa part obtenu un accord lui ouvrant le marché des autoroutes alors que BNP Paribas va ouvrir une succursale à Hanoï.

Parmi les autres domaines dans lesquels Paris pourrait tirer son épingle du jeu figurent les énergies renouvelables, les infrastructures, les transports collectifs, les hautes technologies ou encore l'agriculture et la santé.

(Source info : www.lesechos.fr)

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