Le divorce au Vietnam

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Le nombre de divorce augmente de plus en plus, avec deux fois plus de demande des femmes que des hommes.

Selon une récente enquête effectuée par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme (MCST), en coopération avec le Département général des statistiques et avec le concours de l’UNICEF, le nombre de divorce au Vietnam a notablement augmenté entre 2000 et 2005, en passant de 51.361 à 65.929 jugements. Suivant des statistiques provisoires, ce sont près de 8.000 instances qui sont actuellement engagées chaque année.
 
Le point marquant de cette évolution est un renversement de tendance : alors que dans les années 90, les hommes étaient majoritaires, ce sont désormais les femmes qui sont les plus nombreuses... Autre point notable,  le taux de divorce dans le milieu des personnes titulaires de diplôme d’études supérieures est de 1,7% à 2% et de 4% à 6% chez ceux non diplômés. Par ailleurs, la moyenne nationale de vie commune avant un divorce dans les tranches d’âge de 18 à 60 ans est de 9,4 années, et de 8 années en zone urbaine.

Quatre motifs sont cités : incompatibilité de vie commune (27,7%), violation du devoir de fidélité (25,9%), raisons économiques (13%), violences conjugales et/ou familiales (6,7%).

Incompatibilité de vie commune

Ce motif qui peut recouvrir beaucoup de choses est le plus menaçant pour les mariages. Il résulte en général d’un manque de connaissance du futur conjoint. Même si aujourd’hui, nombre de gens se marient plus tard que les précédentes générations, certains se décident encore trop rapidement, y compris jusqu’à l’extrême du «coup de foudre», jusqu’à ce que la réalité les rattrape par la suite...

Selon la Docteur Nguyên Thi Thuc Phi, spécialiste en conseil familial, bon nombre de gens se fient aux apparences, dont celles d’une belle voiture, d’un logement en ville et autres considérations patrimoniales pour décider rapidement de vivre en commun. Mais souvent, ce qui semblait être le paradis s’avère l’enfer, explique Mme Phi. De même, elle considère que la pratique d’unir des personnes issues d’un milieu semblable – comme cela se pratiquait autrefois – conserve tout son intérêt car, concrètement, ils se comprennent mieux et s’intègrent plus aisément à la famille. «Il est difficile pour des personnes issues de différentes couches sociales de trouver l’harmonie», estime-t-elle.

Violation du devoir de fidélité

Les relations extraconjugales se développent en ces temps modernes en raison de la progression de l’individualisme, d’une certaine culture du loisir sinon du plaisir, et d’un recul corrélatif de l’irresponsabilité envers soi comme de l’autre.

Ce qui est marquant en la matière est la propension à trouver de nombreuses et diverses raisons pour justifier une telle relation, quand ce n’est pas de la considérer comme une évidence ne suscitant aucun remords. Or, il est évident, rappelle le Docteur en sociologie Trân Hôi Thu, que lorsqu’une personne considère l’infidélité comme quelque chose de normal, les conséquences pour le couple et la famille sont inévitables.

De même, bon nombre de gens croient aveuglément qu’en Occident et dans les pays développés, les relations extra-conjugales sont fort courantes, ce qui est une erreur, ajoute Trân Hôi Thu. En effet, le rapport au sexe et la conception des relations sexuelles sont certes différentes de celles en Asie, mais le couple et la famille n’en ont pas moins la même valeur sur ce point...

Raisons économiques
 
Toujours selon Trân Hôi Thu, bon nombre de jeunes couples mènent actuellement un mode de vie privilégiant le confort immédiat sans gérer le futur du couple. S’endettant notablement pour l’acquisition de tout le confort souhaité, ils se retrouvent dans un état de surendettement sur le plan économique et, sur celui de la relation matrimoniale, dans une véritable impasse qui les conduit à divorcer, ce dernier étant alors perçu comme un moyen de sortir de cette situation...

Autre cas de figure, la psychologie du besoin quotidien qui évolue dans le sens d’une augmentation alors que la situation des revenus ne suit pas, et ce d’autant plus en voyant d’autres gens plus aisés, d’où récriminations qui détruisent à terme le couple, jusqu’au divorce.
 
Violences conjugales et/ou familiales
 
On a trop tendance à considérer généralement que dans une société moderne, les violences conjugales et/ou familiales n’ont plus leur place. En fait, les cas ne sont pas rares, en particulier dans les foyers moins aisés et ceux atteints par des problèmes de toxicomanie ou d’incompréhension entre conjoints.

Il s’agit d’un problème particulièrement difficile et délicat, et ce dans le monde entier, d’abord pour la charge psychologique et sociale que ce phénomène implique, les femmes - malheureusement les plus concernées -  n’osant ou ne sachant que faire pour se protéger. Si plusieurs localités dans le pays ont créé des maisons d’accueil pour ces victimes, cela ne règle pas ce problème social et humain particulièrement difficile à appréhender comme à traiter...
 
Dieu An
(Source media: lecourrier.vnanet.vn)
 

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