Le Français Alain Dussarps lauréat du prix «Volontariat du Vietnam»

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Le Français Alain Dussarps lauréat du prix «Volontariat du Vietnam»

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Alain Dussarps (centre)

Cela fait plusieurs années qu’Alain Dussarps s’illustre par des réalisations philanthropiques. Ses différentes contributions en faveur du mouvement de volontariat lui ont valu le prix «Volontariat national du Vietnam» en 2012.

«Ông Tây nuoc sach» (M.L’Occidental de l’eau potable), c’est le surnom que les habitants de l’ethnie Xê Dang dans la province de Gia Lai (dans les hauts plateaux du Centre) ont donné à Alain Dussarps en référence au travail qu’il a effectué ici depuis de longues années. Un surnom qu’il est visiblement fier de porter, après avoir réalisé le projet de construction de la réserve d’eau potable propre pour les habitants de l’ethnie Xê Dang dans la province de Gia Lai.

Tel un symbole d’attachement, il ne passe plus inaperçu auprès de ces habitants à chaque fois qu’il revient pour évaluer l’impact de ses projets philanthropiques.

Récemment à Gia Lai, les habitants ont vite reconnu l’homme généreux aux cheveux blancs.


Alain Dussarps (2e à gauche) reçoit le prix «Volontariat du Vietnam» en 2012 - Photo : Phuong Vy/VNA/CVN

M. L’Occidental de l’eau potable est le président de l’Association française pour la coopération technique et culturelle (ACOTEC). Cette dernière a réalisé plus de 300 projets de moyenne et haute portée dans une cinquantaine de villes et provinces. Ces projets, d’un coût d’investissement d’environ 10.000 euros chacun, nécessitent du temps et de l’énergie pour les études de faisabilité, l’objectif ultime étant d’aider les populations démunies des régions rurales à améliorer leur production agropastorale afin de faire face à la précarité.

Récemment, il a initié un projet d’octroi de bétail aux habitants de la province montagneuse de Cao Bang (Nord). Un an après sa mise en œuvre, une dizaine de familles d’éleveurs supplémentaires a pu bénéficier du projet.

L’altruisme comme maître - mot


Des dizaines de familles d’éleveurs dans la province de Cao Bang ont bénéficié du projet d’octroi du bétail, lancé récemment par l’ACOTEC. Photo : Minh Tri/VNA/CVN

C’est en 1986 qu’il arrive pour la première fois au Vietnam, travaillant à l’époque chez EDF-GDF où il assiste à l’implantation du système électrique de l’Institut  Pasteur de Hô Chi Minh-Ville.

Le Vietnam représentait déjà pour lui une destination rêvée alors qu’il était encore universitaire. La bataille de Diên Biên Phu en 1954 a suscité en lui du respect pour les Vietnamiens et lui a donné l’envie d’y aller un jour, se souvient-il. Un vœu qui se concrétise plus de 30 ans après.

Entamant tout juste sa retraite, il décide de consacrer tout son temps et ses économies au profit des projets d’aide aux Vietnamiens démunis. Chaque séjour dans ce pays est pour lui une occasion de collectionner des images sur le quotidien des populations ; des images dont il se sert par la suite pour des collectes de fonds en France en faveur des projets philanthropiques. Il s’est également intéressé aux tenues vestimentaires traditionnelles des ethnies minoritaires. Il tient une collection de costumes de 33 ethnies.

Symbole de l’attachement et de l’amour qu’il porte désormais pour le Vietnam, il n’hésite pas à jouer le rôle d’ambassadeur auprès de tous ceux qui gardent encore des «idées fausses» sur le pays. Quand il les rencontre, il n’hésite pas à partager ses regards, et expériences vécues. Il veut qu’ils aient une vue plus objective sur ce pays qu’il aime tant.

Le volontariat, symbole de l’amour pour le Vietnam

Un sentiment qui trouve sa principale source dans le volontariat.

Les activités de volontariat au Vietnam le comblent car il peut consacrer son temps, son énergie à aider les personnes défavorisées. En France, lors de moments difficiles, il pense aux Vietnamiens qui souffrent pour relativiser ses problèmes, confie-t-il. Des profonds aveux pour celui qui aimerait poursuivre ses projets tant qu’il en aura la force.

Suite à ses contributions au mouvement de volontariat, ce Français est devenu le premier étranger à se voir décerner le prix «Volontariat national du Vietnam» en 2012.

Institué en 2011 par le Comité centrale des l’Union des jeunes Hô Chi Minh du Vietnam et le Programme de volontariat de l’ONU, ce prix récompense chaque année des Vietnamiens et étrangers, particuliers ou collectifs, qui s’illustrent par des actions pour ce mouvement au Vietnam.

(Source info: Le Courrier du Vietnam)

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UNE TOURNEE D'ALAIN DUSSARPS DANS LES HAUTS PLATEAUX


Alain DUSSARPS au milieu d'un groupe de femmes de la minorité Edê

« Une journée de fin du mois de février au fin fond des hauts plateaux de Dac Lac où se trouve le minuscule village Eabong .

"Ong Tay" ["Monsieur l'Occidental"] la peau claire discute avec une femme de la minorité ethnique habillée d'une robe fleurie, portant son enfant sur le dos, au milieu d'un groupe de femmes adossées à la maison sur pilotis du chef de hameau, afin d'assister à la réunion mensuelle .

"Avec l'argent emprunté l'année dernière, tu as acheté des cochons… et cette année ?" Se tournant vers une femme encore hébétée, il pose la question sur la vache qu'elle a eu l'année dernière et dit: "A la dernière réunion tu étais enceinte. Tu as accouché, il me semble ?". Attentif comme un père...

Ce "Ong Tay" - ce "Monsieur blanc" c'est Alain DUSSARPS - vice président de l'Association d'amitié franco-vietnamienne, une ONG attachée aux personnes démunies du Vietnam depuis à peu près 20 ans. Travaillant avec tout son coeur, il vient au Vietnam deux ou trois fois chaque année et il est présent sur toutes les routes du Vietnam pour vérifier l'état d'avancement de dizaines de projets subventionnés par son Association. Les efforts des personnes engagées dans ces projets de ce fait ont été récompensés.

Pour ceux qui se rendent rarement au village, ils seront certainement surpris devant les merveilleuses transformations... Quelques années auparavant, les femmes des minorités ethniques qui venaient à la réunion étaient rigides, semblables à des blocs de pierre. Aujourd'hui l'une après l'autre, elles lèvent leurs bras pour demander à parler. De plus, elles sont volontaires pour participer aux chants et danses. Elles ont eu des emprunts et reçu un enseignement sur la façon de mener à bien leur travail. Elles ont appris à économiser les résultats de leur labeur et à s'entraider, ont eu des puits d'eau propre et ont appris à entretenir l'hygiène commune et individuelle, et aussi à diminuer l'abus d'alcool néfaste.

La voiture se met en marche. La réunion est terminée pour que les femmes Edê puissent retourner à leur travail dans les champs. Une femme vêtue d'une robe fleurie allant dans le sens inverse rit joyeusement, agite sa main en direction de la voiture, et reste sur place en la fixant longuement. N’avançant que de quelques dizaines de mètres, Alain demande au chauffeur de s’arrêter pour prendre des photos du four à briques.

Avec les clichés pris au Vietnam il organise souvent des expositions-ventes pour collecter de l'argent. A chaque tournée au Vietnam, il prend des produits artisanaux  (pas seulement Alain, mais les autres délégations de l'association d’Amitié France-Vietnam le font aussi) pour ramener en France pour vendre. Chaque produit peut rapporter de 7 à 8 euros (140000-160000 dong).

Les membres de l'Association d’Amitié France-Vietnam doivent s'investir au maximum dans la recherche de ressources financières (encourager les gens ayant de l'affection pour le Vietnam, éditer des bulletins). Leur volonté et leur persévérance reçoivent l'appui d’une entraide chaleureuse et désintéressée des amis vietnamiens. Telle que madame Yên, responsable de la Croix Rouge de la province qui, depuis des années, sans discontinuité, fait régulièrement des dizaines de kilomètres à pied chaque semaine pour soutenir les femmes Edê. Ou encore Madame Nguyên Thi Hôi, ex-vice présidente de La Croix Rouge du Vietnam, qui fut le trait d'union de l'entraide matérielle des français.

De temps à autre, nous écoutons toujours raconter les légendes des vendeurs de verreries usées devenus milliardaires. Comme l'histoire de la collecte pièce par pièce afin d'aider les pauvres femmes Edê à mieux gagner leur vie et à vivre plus décemment, ou encore la possibilité aux braves enfants Edê de la commune EaKenh, à avoir soudainement une confortable école pour apprendre les mots... Est-ce cela aussi une légende ? »

Traduit par Nguyen Ngoc Tinh d'un article paru dans le journal de la Jeunesse "Tuoi Tre"

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Lettre de remerciements pour Monsieur Alain Dussarps de la part des Montagnards
(sous forme de poème et c'est une traduction du vietnamien)

Nos remerciements sincères
Le Président Alain Dussarps
Ce n’est pas un hasard
Il peut oublier son âge
Au Vietnam 30 fois il voyage
Il va aux reculés villages
Dans les lointaines montagnes
A travers les forêts sauvages
Construire des réseaux de bassins et pompage
Apporter de l’eau pour tout usage
Plus d’eau bouillie
Plus de potage
La plante de riz en a besoin pour le repiquage
On s’en sert pour arroser les bouturages
Des fauteuils roulants
Aux victimes d’agent orange
Des écoles aux enfants
Apporter le chant pour les petits anges
Des infirmeries avec médicaments
Dans les éloignées régions qui en manquent
Aux femmes des crédits pour élevage
Et pour la production des brocarts
Dans les provinces il y avait des villages
Qui reçoivent votre partage
Le Président Alain Dussarps
Et les amis d’Acotec
Vraiment nous les Montagnards
Ne savent pas comment vous remercier
Pour votre amabilité et votre amitié
Vraiment nous et les Montagnards
Ne savent pas comment
Vous rendre hommage

Mai Xuân Bình

 

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