Le rôle de la communauté dans la préservation des patrimoines

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Le rôle de la communauté dans la préservation des patrimoines

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Le Pavillon des Édits (Phu Van Lâu) a été restauré en 2015 et achevé en 2016. Photo : VNA/CVN

Le Vietnam compte 26 patrimoines reconnus par l’UNESCO. Aujourd’hui, grâce à la mobilisation de la communauté, la question de leur conservation et de leur valorisation se pose de moins en moins.

Huê (Centre), l’une des anciennes capitales vietnamiennes, compte plus de 1.400 monuments architecturaux dispersés sur des milliers d’hectares. Pendant une longue période, le patrimoine architectural et culturel de la dynastie des Nguyên (1802 - 1945) est tombé dans l'oubli, a subi les assauts du climat et des conflits armés. Il a fallu attendre 1993, lorsque l’ensemble des monuments de Huê a été reconnu patrimoine culturel mondial par l'UNESCO, pour qu’un processus de conservation et de restauration s’enclenche.

Un large soutien de la communauté

Après cette reconnaissance par l'UNESCO de l’ensemble de monuments de Huê, les autorités provinciales ont confié au Centre de conservation des monuments de Huê la tâche d’élaborer un plan de conservation, de restauration et d’embellissement. Une centaine de monuments importants ont retrouvé leur splendeur d’antan, tels que Ngo Môn (la Porte du Midi), les palais An Dinh, Thai Hoà, Diên Tho, Truong Sanh, les pavillons Hiên Lâm Cac et Tu Phuong Vô Su, le temple Thê Miêu, les théâtres Duyêt Thi Duong, Minh Khiêm Duong…

Le Centre de conservation des monuments de Huê a mobilisé, en 2015, des ressources humaines, financières et des artisans qualifiés pour mener à bien la restauration de la Porte Ngo Môn et du Pavillon à cinq phénix (Lâu Ngu Phung). Et ce plus de 90 ans après la restauration de Ngo Môn, porte principale de la citadelle, considérée comme le symbole de l’ex-ville impériale.

Ledit centre a aussi collaboré avec les habitants locaux dans la préservation. Ainsi, des familles de la lignée Nguyên Phuoc ont participé au suivi des projets de restauration et de préservation des monuments impériaux et ont été autorisées à pénétrer gratuitement dans les vestiges aux dates anniversaires de la mort de leurs ancêtres.

De nombreux habitants se sont par ailleurs portés volontaires pour déménager dans le but de conserver les vestiges. Jusqu’à présent, 132 des sites et monuments de la Citadelle de Huê ont été restaurés.

Dang Van Bài, membre du Conseil national du patrimoine, fait remarquer : «Les activités de préservation des patrimoines culturels doivent recevoir un large soutien de la part de la communauté au sens large, c’est-à-dire pas seulement les organes de gestion publics, les chercheurs, les voyagistes ou les touristes mais aussi et surtout les habitants locaux. Ces derniers doivent jouer un rôle primordial dans ce travail car leur vie quotidienne est étroitement reliée à ces patrimoines».


Hanoï est considérée comme un des hauts lieux du ca trù (chant des courtisanes). Photo : VNA/CVN

Le retour en grâce du ca trù

Il y a une quinzaine d’années, seules quelques vieilles dames pouvaient chanter le ca trù (chant des courtisanes). En 2009, au moment où l’UNESCO a inscrit le ca trù sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, Hanoï comptait neuf clubs. Aujourd'hui, on en compte quatorze, qui rassemblent 270 passionnés, dont 50 désireux de transmettre leur savoir. En plus de préserver une bonne trentaine de mélodies et de danses anciennes, les clubs de ca trù de Hanoï ont créé 18 nouveaux airs. Cet art traditionnel est connu de beaucoup de jeunes, 'et même d’étrangers. «Il importe de sensibiliser les communautés qui ont une tradition du "ca trù" aux valeurs inestimables du patrimoine dont elles sont les dépositaires. Ces communautés doivent constituer le public de demain», a souligné Nguyên Thi Minh Ly, directrice du Centre de recherche et de valorisation des patrimoines culturels vietnamiens.

L’une des communautés les plus dynamiques se trouve dans la commune de Liên Hà, qui abrite le village de Lô Khê, en banlieue de Hanoï, où le ca trù est une tradition jalousement préservée. Dans cette commune, les écoliers peuvent apprendre ce chant ancestral au cours de séances d’activités extra-scolaires.

Le ca trù est considéré comme une «spécialité» de Hanoï. La capitale envisage de créer des lieux spéciaux pour présenter et préserver cet art vocal. Les clubs de ca trù de Thang Long et de Hanoi sont très dynamiques. Le club de Hanoi donne une représentation à 20h00 tous les lundis, mercredis et dimanches dans la maison commune Kim Ngân (42, rue Hàng Bac, dans le Vieux quartier). Le club de Thang Long se produit tous les mardis, jeudis et samedis soirs dans la Maison des patrimoines (87, rue Ma Mây, également dans le Vieux quartier).

Le patrimoine culturel n’a pas vocation à s’empoussiérer, il doit continuer à vivre au sein de la communauté. Et c’est le rôle de l’État d’élaborer des politiques et plans d’action pour encourager la participation de la communauté.

Thuy Hà/CVN

(Source media: Le Courrier du Vietnam)

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